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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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bras amples comme deux poussins sous les ailes d’une poule.
Elle les tenait tout contre elle, tapotant leurs épaules et caressant leur
tête. « Mairead, j’ai besoin de provisions. Je pars sur l’heure pour
Lundein avec frère Ffreol.
    — Bran ! Oh, Bran !
se lamentait la femme. Rhi Brychan est mort !
    — Il l’est bel et bien,
répondit Bran, qui libéra les deux filles larmoyantes de sa prise.
    — Comme tous ceux qui
l’accompagnaient ?
    — Morts aussi, confirma-t-il.
Nous les pleurerons comme il se doit une fois que nous nous serons débarrassés
de ces chiens galeux de Ffreincs. Maelgwnt vous conduira à Llanelli. Restez
là-bas jusqu’à mon retour. Les Ffreincs ne vous feront pas de mal si vous
restez dans le monastère avec les moines. Tu m’as bien compris ? »
    La femme hocha la tête, ses yeux
remplis de larmes. Bran la fit se retourner et la poussa avec douceur. « Vas-y
maintenant ! Dépêche-toi d’apporter la nourriture dans la cour. »
    Ensuite, le prince fonça jusqu’aux
appartements de son père, où se trouvait la petite cassette en bois dans
laquelle le roi gardait quelques liquidités. Le véritable trésor était conservé
dans le coffre-fort que Maelgwnt allait cacher au monastère – deux cents marks
en argent anglais. La cassette ne contenait que quelques marks servant aux
achats quotidiens, à payer les services rendus ou à accorder quelques faveurs
aux métayers.
    Il y avait en tout et pour tout
quatre sacs de pièces – plus qu’assez pour un aller-retour à Lundein. Bran
les ramassa, les fourra sous sa chemise, puis retourna en hâte dans la cour.
Frère Ffreol venait de franchir les portes, les mains sur les rênes du cheval d’Iwan.
    « Iwan, que fais-tu ici ?
interrogea Bran en se précipitant à leur rencontre. Tu devais rester au
monastère, pour te faire soigner.
    — Épargnez votre salive, lui
conseilla Ffreol. J’ai déjà essayé de l’en dissuader, mais il refuse de
m’écouter.
    — Je pars avec vous, déclara
le chef de guerre avec impassibilité. Point final.
    — Tu es blessé, lui fit
inutilement remarquer Bran.
    — Pas assez pour m’empêcher de
tenir sur une selle, répondit le colosse. Je veux voir les yeux du Roi Rouge
quand nous serons devant lui pour demander justice. Sans compter, ajouta-t-il,
qu’en cas de besoin tu auras un témoin des atrocités commises. »
    Bran ouvrit la bouche pour élever
une autre objection, mais Ffreol l’interrompit : « Laissez-le faire.
Si tel est son choix, rien de ce que nous lui dirons ne pourra le dissuader
d’en faire à sa tête. Têtu comme il l’est, il serait capable de nous suivre de
toute manière.
    Jetant un œil en direction des
écuries, Bran murmura : « Qu’est-ce qui retient Cefn ? » Il
cria au palefrenier de se dépêcher ; ce dernier ne lui répondant pas, il
se décida à aller voir ce qui prenait si longtemps.
    Frère Ffreol le retint. « Du
calme, Bran. Vous n’avez pas arrêté de toute la journée. Reposez-vous tant que
vous le pouvez encore. Nous serons partis bien assez tôt.
    — Pas assez à mes
yeux ! » cria-t-il avant de courir jusqu’aux écuries pour aider Cefn
à finir de seller les chevaux. Tous deux sortaient deux juments dans la cour
quand Mairead fit son apparition avec ses deux aides, chacune portant un sac de
toile bourré de provisions. Tandis que le prêtre bénissait les femmes, Bran et
Cefn rangèrent les sacs derrière les selles et les attachèrent par-dessous,
dissimulant l’argent dans les replis. « Venez, Ffreol, dit Bran en prenant
les rênes des mains du palefrenier. S’ils nous attrapent, tout sera perdu.
    — … et que le Seigneur vous
éclaire de Sa lumière et vous accorde la paix quoi qu’il puisse vous arriver,
entonna le prêtre avant d’embrasser le visage incliné de chacune des femmes.
Amen. Allez-y à présent ! Aidez Maelgwnt, puis hâtez-vous de partir pour
Llanelli. »
    Le soleil était déjà bas dans le
ciel quand les trois cavaliers traversèrent le ruisseau et s’engagèrent dans la
longue pente qui montait en direction de la lisière de la forêt ; leur
ombre s’allongeait sur la route, les devançant tels des fantômes grêles et
difformes. Ils progressèrent en silence le temps d’atteindre l’ombre des
premiers arbres de Coed Cadw.
    La Forêt Gardienne abritait un
dense réseau enchevêtré d’arbres centenaires : des chênes, des ormes, des
tilleuls et des platanes – tous les

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