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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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lui adressa une
réponse que ni Bran ni Iwan ne comprirent. Le prêtre répéta ses propres
paroles, en parlant plus lentement ; il avança encore d’un pas, les mains
tendues pour leur montrer qu’il n’avait pas d’arme. Le chevalier qui lui avait
répondu esquissa un mouvement pour l’arrêter. La pointe de son épée fendit
l’air. Ffreol fit un pas de plus puis s’arrêta, les yeux baissés.
    « Ffreol ? » cria
Bran.
    Sans prononcer un mot, le moine se
tourna à moitié pour regarder en direction de Bran et d’Iwan. Même dans la nuit
tombante, Bran pouvait voir le sang qui maculait sa robe.
    Ffreol lui-même ne semblait pas
comprendre ce qui lui arrivait. Il baissa à nouveau les yeux, puis ses mains se
portèrent à la blessure béante qui rayait sa gorge. Du sang jaillit par-dessus
ses doigts. «  Pax vobiscum !  » bredouilla-t-il avant de
tomber à genoux sur la route.
    « Espèce
d’ordure ! » s’écria Bran. Il sauta sur sa selle, tira son épée et
éperonna son cheval pour aller s’interposer entre le prêtre blessé et les
assaillants ffreincs. Qui l’entourèrent aussitôt. Il ne parvint qu’à porter un
seul large coup avant que ses adversaires ne le tirent à bas de sa monture.
    Une fois libéré des mains qui
s’agrippaient à lui, il s’ouvrit un chemin jusqu’à l’endroit où frère Ffreol
gisait sur le côté. Le moine tendit un bras et attira le visage de Bran jusqu’à
ses lèvres. « Que Dieu te garde, lui murmura-t-il d’une voix mourante.
    — Ffreol !
Non ! »
    Le prêtre rendit un dernier souffle
et sa tête retomba sur la route. Bran s’effondra sur son corps et étreignit son
visage. « Ffreol ! Ffreol ! » Mais son ami et confesseur
était mort. Le jeune homme sentit alors sur lui les mains de ses ravisseurs ;
ils le forcèrent à se relever et l’emmenèrent.
    Secouant la tête en tous sens, il
vit Iwan manier sauvagement son épée pour empêcher l’essaim de marchogi de
l’approcher. « Par ici ! lui cria Bran. À l’aide ! À
l’aide ! »
    À peine eut-il prononcé ces mots
qu’on le jeta à terre. Son visage s’enfonça dans la boue ; une botte sur
son cou l’y cloua. Comme il luttait pour se libérer, on lui assena un méchant
coup de pied dans les côtes, puis la pression d’un genou dans le dos vida l’air
de ses poumons.
    Dans un ultime effort désespéré, il
se retourna pour saisir la jambe du marchogi et le faire tomber. Une fois
parvenu à arracher le casque du soldat, il commença à s’en servir pour rouer ce
dernier de coups. Dans son esprit, ce n’était pas un anonyme soldat ffreinc
qu’il molestait sans retenue, mais l’impitoyable roi William lui-même.
    Dans la frénésie du combat, Bran
sentit la poignée du couteau de son adversaire. Il le tira aussitôt et en
enfonça la pointe dans la gorge du chevalier. Alors que la lame commençait à
taillader ses chairs, le marchogi parvint à repousser suffisamment son
meurtrier pour le priver de la mise à mort et lui sauta dessus. Bran essaya
d’échapper à son étreinte, criant, se tordant, ruant et griffant comme un
animal pris dans un filet. Un autre chevalier le frappa alors avec le bois de
sa lance ; la nuit explosa autour de lui dans une averse d’étoiles et de
douleur quand les coups suivants se mirent à pleuvoir.

CHAPITRE 10
    « Tu es gallois, pas
vrai ? Un Breton ? »
    Contusionné, ensanglanté, les
poignets entravés par une corde qui faisait une boucle autour de son cou, Bran
était traîné sans ménagement sur le sol. Lorsqu’on le força à s’agenouiller, un
homme se tenait debout devant lui dans la flaque de lumière vacillante qui
émanait d’une torche. Vêtu d’une longue tunique de lin jaune, d’une courte cape
bleue et de bottes en cuir brun clair, il ne portait ni lance ni épée, et comme
les autres s’était inclinés devant lui, Bran présuma qu’il s’agissait de leur
seigneur.
    « Es-tu un Breton ? »
Il parlait anglais avec le curieux accent nasal des Ffreincs.
« Réponds-moi ! » Il fit un signe de tête à l’un des soldats,
qui s’approcha de Bran et lui donna un petit coup dans les côtes.
    La douleur réveilla le jeune homme,
qui releva la tête pour regarder avec dégoût son inquisiteur.
    « Je pense que tu es gallois,
pas vrai ? » répéta le noble ffreinc.
    Refusant de s’abaisser à lui
répondre, Bran se contenta de hocher la tête.
    « Que faisiez-vous sur cette
route ? demanda

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