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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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comte
hocha pensivement la tête. « Et quelle serait la finalité de ce rapport ?
    — Le baron veut que trois
châteaux soient construits, le premier à la frontière nord, le second au sud et
le troisième à l’ouest, sur les emplacements les plus appropriés pour contrôler
les territoires situés au-delà de chacune de ces frontières. Voilà ce que les
rapporteurs auront à déterminer.
    — Trois châteaux » , répéta Falkes d’un air songeur en caressant sa barbe soyeuse et clairsemée. Le
coût d’une telle entreprise allait être ahurissant. Il espérait ne pas avoir à
payer de sa poche pour aider à son accomplissement.
    Voyant l’ombre d’appréhension
traverser le visage de son cousin, Philip s’empressa d’expliquer :
« Bien sûr, poursuivit-il, leur construction sera financée par le seul
trésor du baron. »
    La respiration de Falkes se fit
aussitôt plus facile. « Et la population de l’Elfael ? s’enquit-il.
    — Que veux-tu dire ?
    — Je suppose qu’on va les
réquisitionner pour travailler.
    — Bien entendu, nous aurons
besoin d’un nombre suffisant d’hommes.
    — Ils risquent de résister.
    — Je ne vois pas comment, déclara
Philip. Tu m’as dit que le roi et son fils avaient été supprimés, de même que
leurs guerriers. Si tu avais dû rencontrer la moindre résistance, cela aurait
certainement déjà été le cas. Nous viendrons facilement à bout de n’importe
quelle opposition à présent. »
    En dépit de l’assurance manifeste
de son cousin, Falkes demeurait sceptique. Il n’avait aucune idée du nombre de
Cymry encore présents en Elfael. La plupart d’entre eux semblaient avoir fui,
mais il était difficile de savoir dans quelle proportion. Car dans le meilleur
des cas, ils restaient rarement au même endroit, préférant errer ici ou là au
gré de leurs caprices, un peu comme le bétail qu’ils élevaient et qui
constituait leur principal gagne-pain. Quoi qu’il en soit, les rares habitants restés
dans leurs fermes dispersées n’allaient certainement pas laisser ces
envahisseurs s’emparer de leurs propriétés sans rien dire, même s’il s’agissait
majoritairement de pâturage.
    « Tu peux dire à ton père, mon
oncle, que tout sera prêt d’ici au printemps prochain, s’il plaît à Dieu. Dans
l’intervalle, j’attendrai l’arrivée des rapporteurs ; d’ailleurs, je les
accompagnerai en personne pour vérifier que tout est mis en œuvre conformément
aux désirs du baron. »
    Ils parlèrent des tâches à
accomplir, du matériel à se procurer, du nombre d’hommes que cela requerrait,
etc. Tout au long de leur discussion, le comte Falkes se montra des plus
attentif – particulièrement lorsque la question des travailleurs locaux
vint sur le tapis.
    Il était d’usage chez les Ffreincs
de contraindre la population locale des terres conquises à aider aux travaux de
construction. Contre un peu d’argent, des parcelles de terrain ou la promesse
de transactions préférentielles, on pouvait souvent attirer une large
main-d’œuvre autochtone. Cette coutume avait été mise en pratique avec un
succès éblouissant parmi les Saxons. C’était ainsi que le Conquérant et ses
barons avaient si vite réussi à assujettir et finalement dominer l’Angleterre.
Il n’y avait aucune raison pour que le même procédé ne fonctionne pas au pays
de Galles.
    Et l’appât du gain finissait
toujours par venir à bout des derniers récalcitrants. Souvent, ceux qui en
appelaient le plus fort à la rébellion contre l’envahisseur étaient les mêmes
qui profitaient le plus grassement de l’invasion. Dieu en était témoin, le
célèbre trésor du baron de Braose avait remporté plus de batailles que ses
soldats, et demeurait un atout sur lequel on pouvait compter. Sans même parler
de la proverbiale avidité des Gallois, qui, malgré toutes leurs fanfaronnades,
ne valaient pas mieux que le plus cupide des Saxons en la matière.
    Ces données en tête, les deux
cousins partirent le lendemain visiter à cheval le commot. Philip voulait se
faire une meilleure idée de la région, voir de ses propres yeux ce territoire
si rapidement tombé sous leur contrôle.
    Le jour commençait bien. Le ciel
était radieux et dégagé, et une brise fraîche poussait les nuages bas en
direction de l’ouest. L’automne arrivait ; partout la terre préparait ses
habits d’hiver. Les feuilles sur les arbres avaient jauni et s’envolaient

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