Serge Fiori : s'enlever du chemin

un couple ni avec une
escapade sexuelle sans lendemain   ; il en allait de leur survie à tous les deux. Michel a fini par accepter son destin.
Son amitié avec Serge a momentanément été mise à mal,
mais le lien qui unit les deux hommes a tranquillement repris ses droits.
    Comme amoureuse, au début, et comme amie ensuite,
Marie-Claire accompagne Serge Fiori depuis ce jour. Elle
assure une présence constante auprès de lui. Elle est protectrice, aimante et chaleureuse. Elle est devenue celle qui
le connaît le mieux   : intimement, profondément et entièrement. Elle a vu, connu et expérimenté chacune des facettes qui font de Fiori l’homme complexe que trace ce
portrait, et qui serait incomplet sans le témoignage qu’elle
a bien accepté de livrer.
    Marie-Claire se rend vite indispensable dans la vie de
Fiori, et la relation qu’ils entretiennent dès le départ est si
intense et si durable qu’elle perdure encore aujourd’hui,
alors qu’ils cohabitent dans leur maison de Longueuil.
Cela fait plus de trente ans qu’ils partagent ainsi leur vie   ;
Marie-Claire est comme la jumelle de Serge, son âme
sœur, son prolongement. Le lien entre eux est exceptionnel. C’est la profonde et indéfectible amitié qui les unit qui
s’avérera le socle de leur vie commune et qui les amènera
à vivre ensemble, chacun se révélant essentiel à l’équilibre
de l’autre.
    «   Serge, c’est l’amitié de ma vie.   » C’est de cette façon que
Marie-Claire décrit son colocataire et grand ami, qu’elle
surnomme affectueusement son papou, son ami avec un
grand A.
    Pour Marie-Claire, Serge est un homme sans frontières, qui tend vers l’universel, un esprit libre, une âme sans
cesse portée vers l’essentiel. Branché sur le pouls de la vie,
il a une conception unique et personnelle du temps qui
passe, qui confond souvent son entourage. C’est un véritable compositeur, un grand musicien, un écrivain et un
artiste au plus profond de son être et de son âme, qui n’est
pas régi par les normes et les conventions sociales. Bien
qu’il soit fidèle à ses engagements et fasse preuve d’une
grande rigueur à l’égard de ses responsabilités, il possède
aussi ses propres règles, qui sont universelles et moins
conventionnelles. Il a fallu du temps à Marie-Claire pour
comprendre la vision, l’intuition et l’instinct de Serge   ;
c’est un homme de rythme jusque dans sa perception du
temps. Il ne porte pas de montre et n’a pas d’horloge, mais
il sait toujours l’heure qu’il est, ce qui montre bien qu’il est
présent au monde qu’il habite et à l’environnement dans
lequel il évolue.
    Fiori possède donc un rythme et une assiduité qui impressionnent Marie. Depuis qu’ils ont commencé à méditer ensemble, il y a trente ans, il n’a jamais manqué la
séance quotidienne, jusqu’à la mort de son père, qui l’a
orienté vers d’autres avenues. Par cet engagement, Serge
a apporté à Marie-Claire une grande constance, dans la
vie sociale comme en amitié. Cette persévérance a permis
à Marie-Claire de transcender son complexe d’abandon
pour apprécier, en toute confiance, le soutien inconditionnel de son grand ami. Lorsqu’ils ont décidé de vivre
cette amitié, ils ont établi ensemble les balises et les limites
qui leur permettent aujourd’hui de cheminer côte à côte
en toute liberté. Marie-Claire estime que Fiori n’avait pas
toujours été bien encadré, que son entourage n’était pas
toujours présent à lui pour les bonnes raisons   ; elle connaît
ses peurs et son anxiété, et elle demeure persuadée qu’il
doit d’abord guérir de ces maux afin de bien choisir ses
amis et son entourage. Puisqu’il est fidèle en amitié comme dans tout le reste, il lui arrive de se blesser au contact
des autres.
    Marie-Claire
a
beaucoup
appris
de
Serge
Fiori.
Sa
confiance en soi en tant qu’artiste l’a inspirée. Son mentor
lui a enseigné que lorsque l’on se met au service de son
être, comme lorsque lui-même compose, on est capable
de grandes choses en création. Marie, sous son influence,
a appris à être à l’écoute de son être. Elle perçoit Fiori comme une vieille âme qui incarne des pensées millénaires et
profondes   ; doux, jusque dans ses colères, il dégage un magnétisme auquel elle est toujours sensible.
    Témoin des premières crises d’anxiété de Serge, elle a
vécu avec impuissance les tourments et