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Services Spéciaux - Algérie 1955-1957

Services Spéciaux - Algérie 1955-1957

Titel: Services Spéciaux - Algérie 1955-1957 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Aussaresses
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qu’il ne tarda pas à s’inquiéter.
    En novembre 1955, le 2 e REP 38 était arrivé pour relever le 1 er RCP qui allait partir pour Khenchela, dans l’Aurès. Mes fonctions d’OR dans le secteur de Philippeville auraient ainsi dû prendre fin. Mais le colonel
    Lacapelle, nouveau commandant de secteur, exigea que je reste à Philippeville avec mon équipe. Je dus obéir, sans enthousiasme. Il me reçut avec froideur. Je passai rapidement les consignes à ceux qui allaient me succéder : le capitaine Happe et le capitaine Vial.
    Happe était un officier des affaires militaires musulmanes. C’était lui qui devenait l’officier de renseignements du secteur et il parlait arabe couramment. Clodius Vial était l’officier de renseignements du 2 e REP. Tous deux connaissaient leur métier, mais il fallait que je leur apprenne vite à connaître la région. Ensemble, dès décembre 1955, nous avons monté une grosse opération avec le concours des hommes de Filiberti.
    Nous avions participé à la création d’un commando du régiment. Ce commando nous avait amené un suspect appréhendé à Philippeville.
    Nous l’avions interrogé, Issolah et moi. L’interrogatoire s’était passé sans violence et de manière très détendue. L’homme se disait prêt à nous aider. Il avait fallu discuter trois heures sans perdre patience. Mais il semblait de bonne foi et ne s’était jamais battu. Il servait d’armurier et gardait un dépôt. Il nous parla d’une grotte près d’un bois brûlé mais, malgré sa bonne volonté, il lui fut impossible de nous désigner un point précis sur la carte.
    Quelque chose fût vaguement repéré grâce à un avion d’observation, assez loin de Philippeville. C’est sur ces maigres renseignements que l’opération fut montée.
    Nous marchâmes longtemps. Le colonel Masselot, qui commandait le 2 e REP, voulait faire demi-tour. Il faut dire qu’il ne m’aimait guère. Il me prêtait des aventures féminines qui le rendaient jaloux.
    Issolah, de son côté, accompagnait un capitaine de la Légion qui se donnait de grands airs :
    —  Dites donc, sergent, votre prétendu tuyau, c’est vraiment de la merde, depuis des heures qu’on crapahute pour rien ! Ça va durer longtemps, votre cirque ?
    —  Un peu de patience, mon capitaine ! Il faut continuer. Le tuyau est bon, j’en suis sûr.
    Pour calmer la mauvaise volonté de ces officiers, Issolah dut partir en éclaireur et s’enfoncer dans le maquis avec des voltigeurs de la Légion. Il finit par tomber sur le bois brûlé.
    Un fel passait par là. Issolah tira sur lui à la carabine. Le fel s’arrêta et repartit. Issolah tira encore. Le fel s’arrêta et ne leva qu’un bras. Dans l’autre, il avait reçu les deux balles tirées par le sous-officier.
    Le prisonnier nous mena au dépôt d’armes. C’est ainsi que nous avons trouvé cent cinquante fusils : des « stati » italiens 39 , quelques Mauser, des fusils de chasse.
    Zighoud Youssef est tombé dans une embuscade tendue par des Sénégalais à la limite ouest du secteur de Philippeville. Ni lui ni ses hommes n’en sont sortis vivants. Les tirailleurs sénégalais ne rigolaient pas.
    La division de Constantine nous dit de nous débrouiller pour la récompense promise. C’est un commandant du l er RCP qui dut sacrifier sa solde pour la payer.
    J’ai obtenu que mon détachement auprès du secteur de Philippeville se termine. Mes relations étaient un peu tendues avec les nouveaux venus. Georges Mayer m’avait proposé, pour me changer les idées, de répondre à une demande qui émanait de la direction du personnel de l’armée de terre. Ils cherchaient des officiers pour un stage en Angleterre. Pour être candidat, il fallait avoir fait de l’appui aérien 40 , C’était mon cas. J’avais appris en Angleterre.
    Au printemps de 1956, je fus donc envoyé au camp de Salisbury, pour un exercice top secret d’un mois. Là quelques Français, des Britanniques et des Américains s’initiaient aux subtilités de l’appui feu et de l’appui transport. On étudiait comment embarquer une brigade de parachutistes de cinq mille hommes pour une opération, quelque part en Méditerranée. Il fallait répartir la brigade entre les avions, choisir les aéroports, estimer les poids. Nous avons accompli un travail très précis. L’embarquement a été étudié à partir de Chypre et à partir de la Turquie. Nous ne savions pas que nous préparions l’opération

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