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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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marchand.
Rien n’y fit : il fallut payer le prix.
    Nigel se hâta ensuite de se rendre chez
l’armurier Wat où il acheta l’armure qu’il avait admirée lors de
son dernier passage. Il l’essaya et la réessaya dans la boutique,
Wat et son fils s’affairant autour de lui, armés de clés et autres
outils, resserrant des chevilles, fixant des rivets.
    – Comment est-ce possible, mon bon
seigneur ? s’écria l’armurier, tout en lui passant le bassinet
sur la tête pour le fixer au camail qui descendait sur les épaules.
Par Tubal-Caïn, je vous jure que cette armure vous sied, comme sa
carapace à un crabe. Il n’en est jamais venu de plus belle d’Italie
ou d’Espagne.
    Nigel se tenait devant un bouclier poli
faisant office de miroir, se tournant d’un côté puis de l’autre,
comme un petit oiseau se lissant les plumes. Son brillant pectoral,
ses pointures avec leurs protections en forme de disques aux genoux
et aux coudes, les gantelets et solerets étonnamment flexibles, la
cotte de mailles et les jambières bien ajustées étaient à ses yeux
des sujets de joie et des objets d’admiration. Il bondit à travers
la boutique, comme pour prouver la légèreté de l’armure, puis,
courant au-dehors, il porta la main au pommeau de sa selle et sauta
sur Pommers, sous les applaudissements de Wat et de son fils qui
l’observaient du seuil.
    Sautant à bas de son cheval et rentrant en
courant dans la boutique, il tomba à genoux devant l’image de la
Vierge accrochée au mur de la forge. Et là, il pria du fond du cœur
qu’aucune ombre, aucune tache ne vînt souiller son âme et son
honneur aussi longtemps que ses bras lui resteraient attachés au
corps, et qu’il eût la force de ne les employer qu’à de nobles
fins ; chose étrange dans une religion de paix, durant
plusieurs siècles, l’épée et la foi s’étaient soutenues
mutuellement et, dans le sombre monde, le plus bel idéal du soldat
devenait en quelque sorte un tâtonnement vers la lumière.
« 
Benedictus Dominus Deus meus qui docet manus meas ad
prælium et digitos meos ad bellum ! »
(Béni soit le
Seigneur qui forme mes mains au combat et mes doigts à la
guerre !) C’était ainsi que s’exprimait l’âme du
chevalier.
    L’armure fut fixée sur la mule de l’armurier
et retourna avec eux à Tilford, où Nigel l’enfila une nouvelle fois
pour la plus grande joie de Lady Ermyntrude, qui battit des mains
et versa des larmes de chagrin et de joie – de chagrin parce
qu’elle allait le perdre, et de joie parce qu’il pourrait partir
bravement à la guerre. Quant à son propre avenir, il était assuré,
puisqu’il avait été convenu qu’un régisseur veillerait sur les
terres de Tilford le temps qu’elle disposerait d’un appartement au
château royal de Windsor où, avec d’autres vénérables dames de son
âge et de son rang, elle pourrait achever ses jours à discuter de
scandales depuis longtemps oubliés ou à murmurer de tristes
souvenirs des grands-pères et grands-mères des jeunes courtisans
autour d’elles. Nigel pourrait l’y laisser et partir, l’esprit en
paix, le visage tourné vers la France.
    Mais il avait encore une visite et un adieu à
faire avant de quitter les terrains marécageux où il avait vécu si
longtemps. Ce soir-là donc, il enfila sa plus belle tunique, en
sombre velours pourpre de Gênes, mit son chapeau à plume blanche
retombant sur le front, et ceignit sa ceinture d’argent repoussé.
Monté sur le royal Pommers, avec son faucon sur le poing et son
épée au côté, jamais jeune chevalier plus élégant et plus modeste
ne se mit en route pour pareille expédition. Il n’allait faire ses
adieux qu’au vieux chevalier de Dupplin, mais le chevalier de
Dupplin avait deux filles : Édith et Mary ; et Édith
était la jeune fille la plus jolie de tout le pays de la
bruyère.
    Sir John Buttesthorn, chevalier de Dupplin,
était ainsi appelé parce qu’il s’était trouvé présent à cette
étrange bataille quelque dix-huit années plus tôt, lorsque la
grande puissance de l’Écosse avait un moment manqué être réduite à
rien par une poignée de mercenaires combattant non pas sous la
bannière d’une nation mais pour leur propre compte. Leurs exploits
ne remplissent pas les pages des livres d’histoire, car aucune
nation n’a intérêt à les rappeler ; cependant, à l’époque, la
rumeur de cette grande bataille avait résonné au loin, car c’était
ce jour-là que

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