Sur ordre royal
qu’Ivor comprenne que ce banquet est très important et qu’il doit le faire passer avant le reste, déclara-t-il. J’apprécie le fait que vous vouliez arranger ceci vous-même et m’épargner ce souci, mais je pense qu’il vaudra mieux que je lui parle seul à seul.
Il eut un sourire ironique.
— Certes, je ne suis pas renommé pour mon tact, mais je crois qu’il sera plus susceptible d’écouter si je lui parle en privé. Et je ne veux pas que vous soyez des ennemis. J’ai besoin de vous deux.
Il l’attira à lui pour un long baiser plein de séduction qui poussa Roslynn à regretter de ne pas être dans leur chambre.
— Même si c’est de manière très différente.
Elle avait besoin de lui, aussi. Et elle le désirait. Comme elle désirait porter ses enfants.
Elle comptait déjà les jours, et à chacun qui passait, elle avait plus d’espoir que ses prières soient exaucées.
Madoc recula et soupira d’un air chagriné.
— Hélas, ma dame, nous ferions mieux de nous séparer, ou je crains que nous puissions nous retrouver à faire l’amour ici même.
Il avait raison, bien sûr. Ils devaient l’un et l’autre vaquer à leurs affaires et ce serait une chose outrageuse de faire l’amour dehors, bien que Roslynn doive avouer qu’elle était tentée. Quand il la prenait dans ses bras et l’embrassait, elle ne pouvait lui résister.
Néanmoins, sa fierté et l’appel de ses devoirs l’aidèrent à dominer son désir.
— Oui, nous ne voudrions pas choquer les gardes, dit-elle d’un air espiègle.
Il hocha la tête et prit un air sérieux.
— Et plus vite je parlerai à Ivor, mieux ce sera, dit-il sur un ton grave en s’éloignant.
***
— Madoc ! s’exclama Ivor quand il vit qui s’avançait à sa rencontre sur la route un moment plus tard. Il ne s’est rien passé d’ennuyeux, j’espère ?
— Rien de grave, répondit Madoc en se mettant à marcher à côté de lui. Nous devons parler de la tonte et du banquet, c’est tout.
— Tout le monde pourra venir, n’est-ce pas ? demanda Ivor d’un ton inquiet. Ou est-ce le temps qui vous préoccupe ? Emlyn est certain qu’il fera beau. A moins que vous ne pensiez à Trefor ?
— Avoir tué mon bélier devrait contenter mon frère pour un moment, déclara froidement Madoc. Ce n’est pas ce qui me préoccupe. Roslynn me dit qu’elle n’a pas eu l’occasion de vous parler à propos du banquet.
— Il y a eu trop d’autres choses à régler de tous côtés, répondit Ivor, et comme la tonte n’est pas pour demain, il reste suffisamment de temps pour s’en occuper.
— Ce n’est pas ce que pense Roslynn, et il semble que chaque fois qu’elle essaie de vous voir à ce sujet, vous êtes trop occupé.
— Oui, j’ai eu beaucoup…
Soudain, l’intendant s’arrêta et fronça les sourcils.
— Elle s’est plainte à vous ? demanda-t-il, l’air offensé. Pense-t-elle que je mens quand je lui dis où j’étais et ce que je faisais ?
Madoc était navré de voir Ivor contrarié, et à propos d’un banquet, en plus.
— Je comprends que vous ayez d’autres occupations, mais elle est anxieuse au sujet du festin. Elle tient à faire bonne impression sur nos voisins, à ce qu’elle m’a dit. Elle souhaite que tout le monde sache qu’elle est une bonne châtelaine.
— Je suis sûr que tout le monde sera impressionné par votre épouse, Madoc. Il leur suffira de la regarder.
Madoc rit aimablement tandis qu’ils repartaient vers le château.
— Eh bien, oui, c’est une beauté, mais elle est aussi une femme intelligente et hardie, et je veux qu’elle soit contente. Alors vous lui parlerez demain au sujet des préparatifs, n’est-ce pas, Ivor ?
— Bien sûr, Madoc, répondit l’intendant sur unton faussement soumis qu’il n’employait jamais avec lui. Je ne veux pas être une cause de problèmes entre votre épouse et vous.
Madoc réprima un juron.
— Ecoutez, Ivor. Je sais que vous êtes très occupé et que c’est pour le bien du domaine, aussi je ne vous blâme pas le moins du monde. Je ne pensais pas que cela lui tiendrait autant à cœur, non plus.
Il fut soulagé de voir l’expression d’Ivor redevenir plus naturelle et affable.
— C’est une surprise pour moi, aussi, mais il n’y a pas de mal à cela, répondit l’intendant. A-t-elle mentionné quel genre de choses elle souhaite ? Des mets ou des vins spéciaux ?
— Non. Je vous laisse voir cela tous
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