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Théodoric le Grand

Théodoric le Grand

Titel: Théodoric le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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sens… Mais je m’abstins.
    — Plus étrange encore, poursuivit Ghashang, cette fois
aucun ne s’est désisté, alors que je les ai prévenus sans détour que tu es une
nouvelle venue, une étrangère pas grosse du tout, d’une douceur tout sauf
féminine, efflanquée et affligée d’un teint pâle.
    J’aurais sans doute dû faire également l’éloge de ces
sauvages pour leur bon goût. Mais je ne répliquai rien, car une sourde clameur
venait au même instant de retentir à mes oreilles. Nous approchions du
campement des Walis-karja, et plusieurs de celles qui étaient restées
hurlaient, visiblement à notre adresse. Loin d’accueillir par des cris de
bienvenue le retour triomphant des chasseresses, elles nous réclamaient
instamment, et je reconnus mon nom :
    —  Madar Khobi, venez vite !… Khahar Veleda, venez voir !
    La cause de toute cette excitation était l’arrivée de
Geneviève.
     
    *
     
    — C’est lui ? demanda rudement Mère Amour.
    J’acquiesçai.
    — Il est passé juste sous mon arbre, expliqua la femme,
tout en exhibant fièrement sa prise. Je n’ai eu qu’à laisser tomber la boucle
de mon tanab. Et il était déguisé, comme de juste. Il portait même ceci
par-dessus ses vêtements féminins.
    — Cet objet m’appartient, murmurai-je, la voyant
brandir le double serpentin de bronze servant d’ornement pour la poitrine.
    Elle me laissa le lui prendre, et poursuivit son récit avec
excitation.
    — Il a voulu jouer au plus fin, oh oui ! Pedar
Sukhté, vous auriez vu ça… mais je ne me suis pas laissé avoir, ni par ses
paroles ni par son apparence.
    Mon regard se porta sur Geneviève, qui gisait inconsciente,
allongée sur le dos au milieu de la clairière, ficelée de pied en cap, la
tunique déchirée. Sa poitrine me rappelait celle de l’élan fraîchement
tué – un hachis pourpre et tendineux de chair déchiquetée –, excepté
qu’elle ne saignait pas, mais fumait. Geneviève ne serait plus jamais
Geneviève.
    — Et il s’est mis à supplier, continua la femme en
jubilant, dès que j’ai commencé le test. Vous pensez bien que je n’ai pas
cédé ! Les faux kharbuzé n’ont pas brûlé aussi facilement que je
l’aurais cru. Mais en insistant, comme vous voyez, cela a fini par marcher. Et
de plus, Madar Khobi, nous avons récupéré un nouveau cheval, celui
qu’il…
    Sa mère l’apostropha sèchement.
    — Tu as fait cela toute seule ?
    Le visage de la femme se décomposa, et ses sœurs qui
l’entouraient se mirent à l’accabler :
    — Parfaitement, Modar Lubo  !
    — Cette truie égoïste de Roshan a tout fait dans son
coin !
    — Quand elle nous a appelées, il était déjà mou et
inconscient !
    — Elle nous a juste appelées pour le traîner
jusqu’ici !
    — Elle s’est gardé tout le plaisir pour elle
seule !
    Mère Amour écrasa du regard l’impétrante et grogna :
    — Ces distractions exceptionnelles ne peuvent être
entreprises que sur mon ordre, en ma présence, et toutes doivent y prendre
part.
    La jeune femme avait l’air terrifiée.
    — Mais vous… n’étiez pas là et… il était arrivé, lui.
Et comme vous aviez dit de… lui faire subir le test…
    — Tu t’es montrée cupide. Déloyale. Tu as spolié non
seulement tes sœurs, mais aussi ta tendre et affectueuse mère.
    Roshan gémit :
    — Mais… mais… on peut encore s’amuser ! Il n’est
pas mort.
    Elle palpa d’une main tremblante le corps saucissonné.
    — Vous voyez ? Il respire. Il va se réveiller, et
recommencer à supplier.
    Mère Amour enveloppa le captif d’un regard haineux, puis
grommela dans ma direction :
    — Il n’a pas vraiment l’air d’un homme.
    Je pointai de l’index, et dis simplement :
    — Vous pourrez facilement vous en assurer.
    Mère Amour étant trop digne et trop grosse pour se baisser,
elle fit un geste à Shirin debout près de nous. Celle-ci s’agenouilla et
fouilla sous la robe de cavalière de Geneviève, mais les cordes l’enserraient
trop étroitement. Saisissant son couteau de ceinture encore rouge du sang de
l’élan, elle découpa le vêtement et en arracha un morceau, puis eut un
mouvement de recul en découvrant l’organe viril, pas du tout érigé ni palpitant
en cet instant, mais indubitablement masculin. Je bénis la présence des liens,
car les jambes serrées dissimulaient l’absence de testicules.
    — Fais-moi voir ça, grogna Mère Amour.
    Shirin sourit, se pourlécha les

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