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Théodoric le Grand

Théodoric le Grand

Titel: Théodoric le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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jusqu’à l’heure de notre retour. Au menu, bacon de sanglier et légumes verts,
la même chose que la veille. Une fois de plus, Lombric alla déguster sa tranche
de pain grillé dehors, tout en s’occupant de desseller et de nourrir les
chevaux. Je m’assis avec Swanilda et le vieux couple, et au cours du repas, je
leur contai une bonne partie de ce qui s’était passé chez Galindo, y compris
cette manie empruntée aux Scythes de s’adonner à la pratique débilitante de
l’inhalation de cannabis.
    Fillein me regarda avec une malicieuse satisfaction.
    — Je vous l’avais dit, qu’il était moins intelligent
que moi. Que voulez-vous, Galindo n’est rien d’autre qu’un Gépide.

 
11
    Quand nous repartîmes le lendemain matin, Lombric trottait
entre mon cheval et celui de Swanilda. Sa conversation égaya de nouveau, avec
une indéniable efficacité, l’ennuyeuse traversée des prairies. Il se contenta
dans un premier temps d’enchaîner quelques ragots concernant certains
personnages hauts en couleur de Noviodunum. Mais au bout d’un moment, comme je
m’y attendais, l’Arménien en vint à aborder notre prochain départ.
    — Où irez-vous ensuite, fráuja, vous et Dame
Swanilda ?
    — Dès que j’aurai posé à Meirus quelques questions que
j’ai dans la tête, nous séjournerons un jour ou deux au pandokheíon pour
nous reposer et nous délasser. Puis nous rassemblerons les bagages que nous y
avons laissés et partirons simplement à cheval vers le nord, en direction des
solitudes de la Sarmatie. Selon des sources concordantes, c’est de là
qu’arrivèrent les Goths.
    — Et au bout du voyage, vous parviendrez à la Côte de
l’Ambre ?
    Je ne pus m’empêcher de rire.
    — Soyez tranquille, Lombric, je n’ai pas oublié votre
nez…
    — Son nez ? s’enquit Swanilda, intriguée.
    Elle n’avait pu entendre les futurs projets de l’Arménien,
aussi pris-je la peine d’éclairer sa lanterne.
    — Chercher de l’ambre, lui dit-elle alors, est à coup
sûr une occupation plus noble que de chercher de la boue. Mais Meirus, votre fráuja, ne sera-t-il pas inconsolable, s’il apprend que vous quittez son
service ?
    — Il sera plus probablement furieux, madame, répondit
Lombric. Et je doute avoir besoin de lui dire un seul mot. Meirus est ce qu’on
appelle dans ma langue un wardapet, dans la sienne un khazzen, et
dans la vôtre un devin.
    Quand nous regagnâmes la ville, peu après la tombée de la
nuit, nous nous rendîmes d’abord à l’entrepôt de Meirus. Le Juif replet se
trouvait sur le pas de la porte, comme s’il nous avait attendus. Après s’être
contenté de nous saluer, Swanilda et moi, d’un très bref háils, il
frappa comme un vieux camarade sur l’épaule de Lombric, lui disant d’une voix
mielleuse :
    — Que c’est bon de te savoir de retour, mon garçon. Ton
nez, crois-moi, m’a singulièrement manqué. Ces derniers jours, les dragueurs du
marais ne m’ont rapporté que du sápros vraiment peu pélethos. J’ai
bien été obligé de me rendre compte à quel point mon expert en recherche de
boue méritait d’être payé à sa juste valeur.
    L’Arménien ouvrit la bouche pour parler, mais ne put en
placer une.
    — Viens donc te reposer chez moi, Lombric… euh, je veux
dire, Maghib. Tu as fait une longue route. Nous discuterons ensemble de ta
toute prochaine augmentation dès que j’aurai souhaité la bienvenue au maréchal
et à sa dame.
    Lombric, l’air déconfit, traîna les pieds le long de la rue
en emmenant nos bêtes. Le Boueux se tourna vers nous, ouvrant les bras avec
effusion :
    — À présent, waíla-gamotjands, Saio Thorn.
    Il nous invita à pénétrer dans son entrepôt, où nous nous
assîmes sur des bottes de paille.
    — Je suis sûr que vous n’avez qu’une envie, celle de…
    — De savoir avant toute chose, l’interrompis-je, si un
message vous est parvenu de Théodoric.
    — Non, rien d’autre que la routine habituelle. Rien au
sujet de la révolte de Strabo et ses alliés Ruges, si c’est ce à quoi vous
pensez.
    — C’est le cas, en effet. Alors rien, donc ? Je me
demande bien ce qu’ils attendent.
    —  Akh, je pense en avoir une petite idée. Selon
toute vraisemblance, ces forces ne se mettront pas en marche avant d’avoir été
suffisamment ravitaillées. C’est-à-dire une fois la récolte engrangée. Oui, je
parierais qu’ils feront mouvement au plus tôt en septembre, après la moisson,
et

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