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Titus

Titus

Titel: Titus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Vespasien et son fils Domitien quand je le leur demanderai. Aie confiance, Serenus.
    Il m’a tapoté le bras avec condescendance et invité à demeurer chez lui.
    J’ai refusé son hospitalité.
    Le visage dissimulé par un pan de ma tunique, tête baissée, j’ai quitté le quartier du Palatin, du Capitole, des temples et du Sénat pour l’autre rivé du Tibre, le quartier juif.
     
    J’ai retrouvé Toranius, le disciple de Christos, et il m’a accueilli dans cette cave où chaque nuit se rassemblaient une vingtaine de croyants.
    C’était l’automne, et ce fut bientôt l’hiver.
    Je grelottais. Je pensais au ciel et à la terre de Judée, au dieu sauveur, Christos, à l’empereur sauveur, Vespasien.
    J’écoutais – et répétais – les prières des fidèles de Christos.
    Ils s’agenouillaient face à un autel dressé contre l’une des parois de la cave.
    Toranius, debout, officiait, levant les mains, paumes ouvertes, dessinant d’un mouvement des doigts une croix que les croyants reproduisaient d’un geste lent, tête baissée.
    Puis Toranius parlait, annonçant la fin des temps.
    La terre avait encore tremblé, disait-il. Des fumées noires s’échappaient des entrailles du monde. Des pierres brûlantes et de la cendre jaillissaient du sol fendu. Bientôt, tous les hommes seraient jugés. Les morts ressusciteraient comme Christos le crucifié.
    Alors commencerait la vie Éternelle.
     
    Une nuit, alors que je somnolais, allongé parmi les corps des quelques fidèles qui, après la prière, dormaient dans la cave de Toranius, des cris ont retenti, s’amplifiant. On hurlait que Rome avait été incendiée par Vitellius.
    Je suis sorti.
    Le ciel au-dessus du Capitole était éclairé par des lueurs rougeâtres.
    Je me suis mêlé à la foule.
     
    J’avais vu Flavius Sabinus la veille.
    Il m’avait assuré que Vitellius venait d’apprendre la défaite de ses troupes et l’entrée dans Crémone des soldats de Vespasien qui avaient pillé la ville, tuant tous ses habitants et les marchands étrangers qui s’y trouvaient. Il avait aussitôt abdiqué, accepté le marché proposé par Vespasien, reçu les cent mille sesterces en échange de la vie sauve.
    Il avait décidé de fêter ou d’oublier son abdication au cours d’un banquet gigantesque, puis il quitterait la ville en compagnie de son cuisinier et de son boulanger.
    J’avais douté de la parole de Vitellius.
    La mort seule, par le poignard ou le poison, arrachait les empereurs à leur trône.
    J’avais quitté Flavius Sabinus en lui recommandant la prudence, en lui suggérant de se retirer avec ses vigiles et Domitien hors de Rome, d’y attendre l’arrivée des troupes victorieuses d’Antonius Primus et de Mucien.
     
    Et je voyais maintenant les flammes embraser le temple de Jupiter, le brasier illuminer tout le Capitole autour duquel la foule se pressait. J’apercevais les soldats de Vitellius qui entouraient le bâtiment, alimentaient l’incendie, y jetant des troncs d’arbres, de la paille, criant que Flavius Sabinus, ses vigiles et le fils de Vespasien, qui s’y étaient réfugiés, allaient y griller comme des traîtres sur un bûcher, qu’ainsi seraient vengés les morts de Crémone.
    Et la plèbe acclamait encore le nom de Vitellius.
     
    Je me suis éloigné. J’ai traversé l’un des ponts du Tibre. Je me suis agenouillé pour la première fois devant l’autel dressé dans la cave de Toranius pour célébrer Christos, ce dieu nouveau, celui de la souffrance et de l’humilité.
    Des heures ont passé, puis des cris m’ont à nouveau fait quitter ce lieu sombre où je trouvais la paix.
    La foule courait vers le Forum, et je l’y ai suivie.
     
    Les troupes d’Antonius Primus venaient d’entrer dans Rome. Des soldats avaient découvert Vitellius, grimé, vêtu de haillons, ivre et repu, caché dans la loge du portier de l’un des palais impériaux.
    Je l’ai vu, comme j’avais vu déjà tant de puissants, humilié puis mort.
    La plèbe qui l’avait acclamé quelques heures auparavant l’insultait, lui crachait au visage, lui arrachait ses vêtements, puis des lambeaux de chair.
    Un soldat lui tirait la tête en arrière et je vis le visage rougeaud, les yeux exorbités de Vitellius.
    Un autre soldat plaçait un poignard sous le menton du tyran déchu, l’obligeant, s’il ne voulait pas s’égorger, à ne pas baisser la tête.
    On le frappait. On l’accusait d’être un incendiaire.
    Sur son ordre on

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