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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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agricole, les villes si belles de l’empire romain se transformèrent en champs de ruines.
    Soulignons que les ruines ne sont pas « naturelles ». On pense trop souvent que les ruines sont le fait de l’usure du temps. Il n’en est rien. Tant qu’une civilisation est vivante, elle entretient ses monuments. Certains temples hindouistes sont toujours en bon état après cinq mille ans. Notre-Dame a été construite il y a sept siècles et paraît « comme neuve ». Les monuments sont éternels quand on les répare. Il y a toujours un échafaudage sur Notre-Dame. Le jour où la cathédrale tombera en ruine, cela voudra dire que notre civilisation aura disparu.
    Les magnifiques ruines romaines qui parsèment le bassin méditerranéen ont donc une signification tragique : elles nous rappellent l’implosion de l’Empire. Il est difficile d’imaginer ce que fut la régression des temps barbares.
    L’anarchie triompha. Or l’anarchie tue beaucoup plus que la guerre.
    Les guerres puniques furent terribles, mais elles n’affectèrent en rien la civilisation. La chute de Rome entraîna la ruine de la société occidentale.
    L’anarchie – quand le voisin assassine le voisin, quand il devient impossible de circuler sur les routes sans se faire couper en morceaux – est beaucoup plus destructrice que les batailles rangées.
    On sait faire aujourd’hui de la démographie historique. Par exemple, la photographie aérienne nous donne une idée juste des implantations humaines. Or, la Gaule romaine avait environ 10 millions d’habitants. Au VII e siècle, sous les Mérovingiens, elle n’en comptait plus que 3, et cela sans grande guerre ni épidémie ! La population avait régressé de 70 %. L’insécurité implique la famine, la mort des villes et du commerce.
    Quelque chose de semblable se passe peut-être aujourd’hui dans certaines régions d’Afrique. L’ex-Zaïre est extrêmement riche. On y trouve de tout : de l’eau douce en abondance avec le fleuve Congo ; de l’électricité produite par d’immenses barrages ; les agricultures les plus diverses (de plaine ou de montagne) ; une foule de minerais (or, diamants, cuivre), et beaucoup de pétrole. Or ce pays est en train de sombrer dans la misère. Au Rwanda voisin, les Hutus et les Tutsis se sont massacrés sans armes modernes. Partout, à la « courbe du fleuve », l’anarchie a entraîné famine et disparition des écoles.
    Il en fut ainsi en Europe (à l’exception de l’empire byzantin) aux temps mérovingiens. Cette époque est cependant intéressante à connaître.
    Si les luttes de Brunehaut et de Frédégonde (vi e siècle) comme les vagues royaumes d’Austrasie et de Neustrie n’ont aucune importance, les Barbares ont laissé leur empreinte sur le monde actuel.
    Ils ont donné leurs noms aux nations d’Europe : Huns, Germains et Slaves.
    Les Francs, tribu germanique, occupèrent la Gaule, qui s’appelle aujourd’hui la « France », même si le fond de la population y reste celte et si l’on y parle encore une langue latine. Les Vandales déferlèrent jusqu’en Afrique du Nord. Leur nom témoigne de la réputation détestable qu’ils acquirent : destructions et pillages.
    Les Angles et les Saxons furent des Germains qui débarquèrent en Grande-Bretagne. Or, aujourd’hui, il est impossible de lire un journal sans y trouver référence aux « Anglo-Saxons », et l’anglais est une langue germanique – très latinisée, il est vrai. L’« Angleterre » naquit à ce moment. Certains Grands-Bretons, afin de fuir les Saxons, allèrent à l’ouest des Gaules pour fonder la petite « Bretagne », y sauvant le gaulois (le breton). L’« Allemagne » perpétue le nom des Alamans. Les Burgondes laissèrent le leur à la Bourgogne, et les Lombards à la Lombardie.
    Nous avons déjà évoqué la Hongrie et la Bulgarie asiatisées. Les Slaves léguèrent leur langue à l’est de l’Europe et jusqu’en Bohême.
    Certains Barbares n’étaient pas des éleveurs, mais des marins. Les Vikings méritent l’attention. Les Normands – les « hommes du Nord », ( Northmen) – étaient aussi pilleurs que les autres. « Du péril normand préserve-nous, Seigneur », dit une prière du temps. Mais ils avaient su perfectionner la galère méditerranéenne. Leurs drakkars, galères à proue de serpent, étaient les navires les plus performants de l’époque. On distingue parmi eux les Suédois, les Norvégiens et les

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