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Trois Ans Dans Une Chambre à Gaz D'Auschwitz

Trois Ans Dans Une Chambre à Gaz D'Auschwitz

Titel: Trois Ans Dans Une Chambre à Gaz D'Auschwitz Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Filip Muller
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rapidement maîtrisés, désarmés et dépouillés de leur uniforme. Si cette deuxième tentative réussissait, nous disposerions dans les crématoires IV et V de plus de 20 uniformes S.S., d’armes à feu et même de quelques mitraillettes. En outre, on aurait sélectionné une poignée d’hommes courageux, robustes et intelligents, qui de plus parleraient allemand et n’auraient peur de rien. Ils devraient jouer le rôle de S.S. en uniforme et occuperaient une position-clé dans la suite des opérations. Quelques-uns seraient chargés d’ouvrir une brèche dans la chaîne des patrouilles de l’extérieur et de nous ouvrir la voie de la liberté. La chaîne des corps de garde était constituée par des sentinelles armées de mitrailleuses et postées sur des miradors installés à intervalles réguliers. Trois des nôtres, camouflés en S.S. et armés de fusils de petit calibre, devaient conduire un « commando de travail » de 10 détenus à l’un des miradors, avant l’appel du soir et avant que la grande chaîne des corps de garde ne fût mise en place. Afin de n’éveiller aucun soupçon, il avait été convenu que les détenus devaient être munis d’outils, de scies, de marteaux piqueurs, de pelles et de lattes de bois pour donner l’impression que malgré l’heure inhabituelle, ils partaient au travail, ce qui d’ailleurs n’avait rien d’exceptionnel. Arrivé à la hauteur du premier mirador, ce « commando de travail » devait être conduit par un faux S.S., qui expliquerait leur mission aux corps de garde : consolider les tours. La sentinelle serait alors invitée à descendre un instant ; il ne devait alors pas être difficile de l’abattre discrètement avec un fusil de petit calibre, silencieux. Nous devions en effet éviter tout ce qui pourrait éveiller des soupçons dans les postes voisins et il ne fallait en aucun cas tirer un coup de feu sonore.
    Nous devions neutraliser de la même manière les sentinelles des miradors voisins afin d’aménager un corridor d’évasion aussi large que possible. Ce plan serait soutenu par les commandos extérieurs qui travaillaient derrière la grande chaîne du réseau de surveillance. Ils avaient pour mission d’abattre leurs surveillants et de les désarmer avant le retour des détenus dans le camp et de liquider également les sentinelles des miradors.
    Après ce coup de main contre les S.S. du secteur des crématoires, tous les détenus du commando spécial, visiblement encadré par quelques camarades déguisés en S.S., reviendraient au camp, en ordre et discrètement, comme ils le faisaient chaque jour. Tous les chefs de bloc dont les locaux de séjour se trouvaient sur l’itinéraire de retour seraient alors massacrés.
    Les armes de petit calibre étaient rangées, prêtes à servir, dans un râtelier situé dans les chambres des chefs de commando et il était facile de s’en emparer après une action rapide contre les S.S. Enfin, toutes les lignes téléphoniques reliant au standard les locaux des chefs de bloc situés sur le chemin du camp devaient être sectionnées. On avait également confié à un troisième groupe d’insurgés la mission de rester sur place dans le secteur des crématoires, de les faire sauter et d’y mettre le feu. Une fusillade inévitable avec les S.S. devait donner le signal de cette action. Les autres commandos qui travaillaient à l’intérieur de la zone de surveillance de la grande chaîne des corps de garde avaient élaboré des plans en vue de liquider et de désarmer leurs gardiens dans les instants décisifs. Si leur entreprise réussissait, nous étions assurés de disposer des uniformes et des armes indispensables pour faire une brèche dans le système de surveillance de la grande chaîne. Les détenus restant dans les cantonnements devaient incendier les baraquements et sectionner à l’aide de pinces en tôle d’acier isolantes le réseau des barbelés sous tension pour y pratiquer des ouvertures permettant de franchir ce réseau sans risques.
    Les détenus en possession d’une arme et d’un uniforme de S.S. devaient avant tout assurer l’évasion de leurs camarades et veiller à la sécurité du corridor au cours de leur fuite ainsi qu’à toute attaque jusqu’à ce que la plupart des fugitifs aient réussi à franchir le réseau de surveillance. Ils devaient ensuite se regrouper et se cacher dans les forêts des environs avec l’assistance des membres de la Résistance. Afin

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