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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
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devienne une plante robuste qui donnait des fruits d’un rouge profond, mais, à cause d’une erreur ou d’un manque de soins, le pied de tomate commença à se flétrir et à se dessécher, et je n’ai rien pu faire pour le sauver. Quand il est mort, j’ai déterré les racines, je les ai lavées et je les ai enterrées dans un coin du jardin. J’ai raconté longuement cette petite histoire. Je ne sais pas ce que Winnie y a compris, mais en l’écrivant j’éprouvais des sentiments mêlés   ; je ne voulais pas que notre couple connaisse le sort de cette plante, et pourtant je sentais que j’avais été incapable d’entretenir la plupart des relations les plus importantes de ma vie. Parfois on ne peut rien faire pour sauver ce qui doit mourir.
     
    Un des résultats inattendus de la fin du travail manuel fut que j’ai commencé à prendre du poids. A la carrière, nous ne travaillions pas au point d’attraper une suée, mais l’aller et retour à pied suffisait à me maintenir en forme.
    J’ai toujours pensé que l’exercice physique est la clef non seulement de la santé du corps mais aussi de la paix de l’esprit. Avant, plusieurs fois par jour, je libérais ma colère et ma frustration en tapant dans un sac de sable plutôt que de me défouler sur un camarade ou un policier. L’exercice physique dissipe la tension, laquelle est l’ennemie de la sérénité. Je travaillais mieux et j’avais l’esprit plus clair quand j’étais en bonne condition physique, et l’entraînement est devenu une des disciplines constantes de ma vie. En prison, avoir un exutoire pour ses frustrations était une chose absolument essentielle.
    Même sur l’île, j’essayais de suivre mon ancien entraînement de boxeur en faisant du jogging et de la musculation du lundi au jeudi et en me reposant les trois jours suivants. Du lundi au jeudi, je courais sur place dans ma cellule le matin, pendant quarante-cinq minutes. Je faisais aussi cent tractions, deux cents assouplissements assis, cinquante flexions des genoux et différents mouvements de gymnastique.
    Dans mes lettres à mes enfants, je leur conseillais vivement la pratique du sport, de jouer à des jeux de rapidité comme le basket-ball, le football et le tennis pour qu’ils se vident l’esprit de tout ce qui pouvait les tracasser. Si je ne réussissais pas toujours avec mes enfants, j’influençais certains de mes compagnons sédentaires. La gymnastique était une chose inhabituelle pour des Africains de ma génération. Après quelque temps, même Walter fit quelques tours de jogging le matin dans la cour. Je sais que certains jeunes camarades me regardaient et se disaient   : « Si un homme âgé comme lui peut le faire, pourquoi pas moi   ? » Et eux aussi se mettaient à la pratique du sport.
     
    Dès les premières rencontres avec des visiteurs de l’extérieur et la Croix-Rouge internationale, j’avais insisté sur l’importance du fait de disposer de temps et d’installations pour faire correctement du sport. Ce n’est qu’au milieu des années 70, sous les auspices de la Croix-Rouge internationale, que nous avons commencé à recevoir du matériel, comme un équipement de volley-ball et une table de ping-pong.
    A peu près à l’époque où nous avons cessé de travailler à la carrière, un des gardiens a eu l’idée de transformer notre cour centrale en court de tennis. Les dimensions étaient parfaites. Les prisonniers de la section générale ont peint la surface de ciment en vert et ont tracé les lignes blanches. Quelques jours plus tard, on a installé un filet et, tout d’un coup, nous avions Wimbledon sous nos fenêtres.
    J’avais un peu joué au tennis à Fort Hare, mais je n’étais pas du tout un spécialiste. J’avais un assez bon coup droit et un mauvais revers. Mais je jouais pour l’exercice, pas pour le style   ; c’était la seule chose qui remplaçait en mieux les aller et retour à la carrière. Dans la section, je faisais partie des plus assidus. J’étais un joueur de fond de court et je ne montais au filet que si j’avais un coup facile.
    Quand le travail a cessé, j’eus beaucoup plus de temps pour lire, mais la reliure des livres que j’avais utilisés était cassée. Au moment où l’on m’avait interdit de poursuivre mes études, je préparais un doctorat à l’université de Londres. J’avais commencé pendant le procès de Rivonia et l’arrêt de mes études pendant quatre ans me permettrait

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