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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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de la bûche lui roussit la joue. Il
poussa un cri de douleur. Sa barbe sale s’était enflammée et une odeur
écœurante de chair brûlée se répandait dans la pièce.
    Là, des bras puissants ceinturèrent Gwenda, lui plaquant les
coudes le long du corps. La bûche enflammée lui échappa des mains. La paille
répandue sur le sol prit feu immédiatement. Pris de terreur, Skip jaillit hors
de la maison. Prisonnière de Jonah, Gwenda se tortillait en tous sens. Mais
l’homme était d’une force insoupçonnée. Resserrant sa prise, il la souleva.
    Elle n’eut que le temps d’apercevoir une haute silhouette
qui s’encadrait dans la porte avant d’être projetée au sol par Jonah. Assommée,
elle perdit ses esprits. Quand elle revint à elle, Jonah était agenouillé sur
elle et lui ligotait les mains à l’aide d’une corde.
    La haute silhouette réapparut, lestée d’un grand seau de
bois rempli d’eau, qu’elle déversa sur la paille en feu. Changeant de main,
Wulfric – car c’était lui – abattit violemment le seau sur la tête de Jonah.
    Sentant les doigts de son assaillant se relâcher, Gwenda
parvint à s’extraire de dessous son corps. Elle tira sur ses liens, la corde se
desserra. Wulfric balançait déjà un deuxième coup, plus violent encore, sur la
tête de Jonah. Les yeux du mourant se révulsèrent et il s’écroula au sol.
    Pendant ce temps, Joby avait réussi à éteindre les flammes
qui dévoraient sa barbe en pressant sa manche contre son visage. Effondré sur
les genoux, il gémissait de douleur.
    « Qui c’est ? demanda Wulfric en saisissant
l’étranger par le devant de sa tunique.
    — Un certain Jonah. Un type à qui mon père voulait me
vendre. »
    Soulevant l’individu par la ceinture, Wulfric le porta
jusque sur le seuil de sa maison et le jeta sur la route.
    Joby gémissait toujours. « Aide-moi, j’ai le visage
brûlé.
    — T’aider ? Alors que tu as mis le feu à ma maison
et agressé une femme qui travaille pour moi ? Sors d’ici tout de
suite !
    Joby se remit tant bien que mal sur ses pieds et partit
clopin-clopant en geignant pitoyablement. Gwenda chercha en vain un peu de
compassion en elle. L’agression de ce soir avait anéanti le peu d’amour qu’elle
éprouvait peut-être encore pour son père. Elle le regarda passer la porte en
espérant ne plus jamais le revoir de sa vie.
    Perkin apparut à la porte de service, une chandelle à mèche
de jonc à la main. Gwenda distingua Annet derrière lui. « Qu’est ce qui se
passe ? s’écria-t-il. J’ai entendu des cris ou je me trompe ?
    — Joby a débarqué ici avec une brute dans l’intention
d’enlever Gwenda.
    — À ce que je vois, tu as réglé le problème, maugréa
Perkin.
    — Oui, sans difficulté. Wulfric posa son seau par
terre, réalisant qu’il le tenait toujours à la main.
    « Tu es blessé ? s’enquit Annet.
    — Pas le moins du monde.
    — Tu as besoin de quelque chose ?
    — De mon lit, pour dormir. »
    Le père et la fille repartirent. Le branle-bas, semble-t-il,
n’avait troublé personne d’autre au village. Wulfric se mit en demeure de
fermer soigneusement les portes.
    « Ça va ? demanda-t-il à Gwenda en la regardant
attentivement à la lumière du feu.
    — Pas fort », répondit-elle en se laissant tomber
sur le banc.
    Et elle posa les coudes sur la table de la cuisine.
    Il se dirigea vers l’armoire à provisions. « Tu vas
boire un peu de vin pour reprendre des forces. » Il revint avec une petite
bonbonne qu’il laissa sur la table, puis il prit deux tasses sur l’étagère.
    Les sens en alerte, Gwenda comprit soudain que sa chance
était venue. Elle devait rassembler ses esprits, agir immédiatement. Le temps
était compté : une seconde ou deux, pas plus.
    Ayant versé le vin dans les bols, Wulfric repartit ranger la
bonbonne à sa place.
    Profitant qu’il lui tournait le dos, Gwenda plongea la main
dans son corsage et en retira la petite bourse attachée à son cou. La fiole
était bien là. Et entière, constata-t-elle en la palpant. Elle la déboucha
d’une main tremblante et la vida dans le bol de Wulfric.
    Il revint vers elle au moment précis où elle glissait la
bourse dans son col. Elle se tapota le cou comme si elle venait de redresser
son vêtement. Wulfric ne remarqua rien, comme tous les hommes dans ce genre de
situation. Il s’assit en face d’elle.
    Gwenda leva son bol : « À toi qui m’as sauvée.
Merci.
    — Tu as

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