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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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valets, ils
partirent à la recherche de Merthin. Ils le découvrirent, entouré de plusieurs
lampes, dans la loge des maçons de la tour ouest de la cathédrale, occupé à
tracer un projet de parapet sur une planche à dessin. Relevant la tête à leur
entrée, il comprit à leur mine qu’ils avaient gagné le procès, et il sourit
largement.
    « Alors ? demanda-t-il malgré tout.
    — Nous avons obtenu gain de cause ! répondit
Edmond.
    — Grâce à Grégory Longfellow, précisa Godwyn. Il m’a
coûté une fortune, mais je ne le regrette pas. »
    Oubliant pour le moment sa querelle avec le prieur, Merthin
donna l’accolade aux deux hommes puis embrassa Caris tendrement. « Que tu
m’as manqué ! lui murmura-t-il. C’est long, huit semaines ! J’ai cru
que tu ne reviendrais jamais. »
    Elle ne répondit rien. Elle avait une nouvelle importante à
lui communiquer, mais elle avait besoin d’un peu d’intimité pour cela.
    « Merthin, tu peux lancer la construction ! »
s’écria Edmond, tout à son bonheur, sans s’apercevoir de la soudaine réserve de
sa fille.
    Et Godwyn d’ajouter : « Le transport des pierres
peut commencer dès demain, mais je doute qu’on aura le temps d’achever
grand-chose d’ici les frimas.
    — Oui, j’en ai peur, dit Merthin en jetant un coup
d’œil par la fenêtre au ciel déjà bien sombre de ce milieu d’après-midi de
décembre. Mais il y a peut-être une solution. »
    Enthousiaste avant même de savoir de quoi il retournait,
Edmond s’exclama : « Dis-la-nous tout de suite ! Quelle idée as
tu encore ? »
    Merthin s’adressa au prieur : « Est-ce que vous
accorderiez des indulgences aux volontaires qui transporteraient des pierres de
la carrière ? » Une indulgence était une forme tout à fait
particulière de rémission des péchés qui entrouvrait au pécheur les portes du
paradis de la même façon que l’argent peut servir à rembourser des dettes ou à
constituer un pécule en vue de dépenses futures.
    « C’est à envisager, répondit Godwyn. Qu’as-tu en tête
exactement ? »
    Merthin s’adressa alors à Edmond. « Combien de
personnes à Kingsbridge possèdent un char à bœuf ?
    — Un instant, que je réfléchisse ! répondit le
prévôt en fronçant les sourcils. Tous les marchands importants en ont un... Au
bas mot, je dirais environ deux cents. » Il fixa Merthin attentivement.
    « Et si nous faisions ce soir le tour de tous les
marchands de la ville et leur demandions à chacun d’aller demain à la carrière
chercher des pierres ? » proposa celui-ci.
    Un large sourire se répandit sur les traits d’Edmond.
« Eh bien, voilà ! s’écria-t-il avec bonheur. Il suffisait d’y
penser !
    — Il faut seulement dire à chacun que les autres ont
déjà donné leur accord, poursuivit Merthin, que ce sera comme des vacances.
Qu’ils peuvent prendre avec eux femme et enfants, de la bonne nourriture et de
la bière. Si tous les chars à bœuf reviennent avec un plein chargement de
pierres ou de blocaille, en deux jours de temps nous aurons de quoi construire
les piles du pont. »
    Quelle idée brillante ! pensa Caris, émerveillée.
C’était typique de Merthin d’imaginer une chose à laquelle personne n’avait
jamais pensé. Pourvu que ça marche ! se dit-elle.
    « Et si le mauvais temps persiste ? s’inquiéta
Godwyn.
    — Si la pluie a été une malédiction pour les paysans,
elle nous a, quant à nous, protégés du froid jusqu’ici. Je pense que nous avons
encore devant nous une ou deux semaines clémentes. »
    Enchanté de cette solution, Edmond se mit à arpenter la
salle de sa démarche cahotante. Ses pas résonnaient sur le plancher. « Si
les piles sont construites dans les jours à venir...
    — Oui, le coupa Merthin, la plus grosse partie du
travail sera terminée vers la fin de l’année prochaine.
    — Et nous pourrons utiliser le pont l’année
suivante ?
    — Non... Quoique... On pourrait installer
provisoirement une chaussée en bois, en temps voulu pour la foire à la laine.
    — Et nous aurions donc un pont utilisable l’année
d’après. Autrement dit, nous n’aurions manqué en tout qu’une seule foire.
    — Oui, mais il faudra achever le revêtement en pierre
tout de suite après la foire. Pour que le mortier ait le temps de durcir et que
le pont puisse être utilisé normalement la troisième année.
    — Fichtre, nous n’avons pas une seconde

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