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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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bois. « Suis-moi ! Les autres se
chargeront de porter le butin. Nous avons bien des choses à nous dire, toi et
moi. »
    *
    Edmond frappa sur la table. « J’ai convoqué cette
réunion extraordinaire de la guilde de la paroisse pour débattre du problème
des hors-la-loi, expliqua-t-il. Mais je me fais vieux et je deviens paresseux avec
l’âge. J’ai donc demandé à ma fille de vous résumer la situation. »
    Caris était à présent membre à part entière de la guilde en
raison de son succès dans la production du tissu écarlate. Cette nouvelle
entreprise n’avait pas seulement sauvé la fortune de son père, mais permis
aussi à bien des habitants de Kingsbridge de trouver la prospérité, à commencer
par Marc le Tisserand. Edmond avait été en mesure de continuer à financer le
pont, comme il l’avait promis, suivi en cela par d’autres marchands qui avaient
également bénéficié de la reprise des affaires. Les travaux se poursuivaient
donc à grande vitesse, supervisés maintenant par Elfric et non plus par
Merthin, malheureusement.
    Remisant ses préoccupations personnelles, Caris reporta son
attention sur un problème qu’elle espérait voir rapidement réglé. « Au
cours du mois dernier, les attaques des hors-la-loi se sont multipliées. Elles
ont lieu principalement le dimanche, et visent invariablement les paysans qui
se rendent au marché de Kingsbridge.
    — Parle avec Merthin, c’est l’œuvre de son frère !
la coupa Elfric. C’est lui que ça regarde, pas nous ! »
    Caris se retint de lui répondre vertement. Le mari de sa
sœur ne ratait jamais l’occasion de lui envoyer des piques. En l’occurrence,
Ralph était sans doute mêlé à cette histoire. Elle en était désolée pour
Merthin, qui en souffrait, alors qu’Elfric s’en réjouissait ouvertement.
    Dick le Brasseur prit la parole : « À mon avis, il
s’agit de Tarn l’Insaisissable.
    — De tous les deux, peut-être, suggéra Caris. Ralph
Fitzgerald, qui a reçu une éducation de soldat, a pu s’allier à une bande de
proscrits et les organiser. »
    — Tarn ou Ralph, peu importe ! dit la grosse
Betty, la boulangère la plus riche de la ville. Ce qui est sûr, c’est qu’ils
nous poussent à la ruine. Plus personne ne vient au marché. »
    Elle exagérait, mais il était vrai que la fréquentation du
marché hebdomadaire avait sérieusement baissé et l’effet s’en faisait ressentir
sur tous les commerces de la ville, des boulangeries aux bordels.
    « Il y a pire, ajouta Caris. Dans quatre semaines
s’ouvrira la foire à la laine. Un bon nombre d’entre nous ont investi des
sommes colossales pour que le nouveau pont soit construit. Nous devrions
pouvoir l’utiliser grâce à un tablier en bois. Notre prospérité, celle de la
plupart d’entre nous en tout cas, dépend de cette foire annuelle. En ce qui me
concerne, j’ai un entrepôt entier bourré de tissu rouge à vendre. Si la
nouvelle vient à se répandre que la route de Kingsbridge est infestée de
brigands, les gens y réfléchiront à deux fois avant d’entreprendre le
voyage. »
    Son inquiétude était bien plus grande qu’elle ne le laissait
paraître. Ni son père ni elle n’avait encore touché d’argent comptant. Toute
leur fortune était investie dans le pont et dans l’achat de laine vierge pour
la fabrication du fameux tissu écarlate. Cette foire était leur seule chance de
récupérer leur mise. Pour peu qu’elle n’attire qu’un petit nombre d’acheteurs,
ils se retrouveraient dans un grand embarras. Entre autres choses, comment
feraient-ils face aux frais du mariage ?
    Caris n’était pas la seule à s’inquiéter, comme elle put le
constater en entendant Rick l’Argentier gémir : « Cela ferait la
troisième année d’affilée que nous aurions une mauvaise foire. » Le prévôt
des joailliers était un homme tiré à quatre épingles et d’une rigueur
tatillonne. « Nous faisons la moitié de notre chiffre d’affaires à la
foire. »
    Edmond renchérit : « Ce serait le coup de grâce
pour la ville. »
    Sa remarque fut commentée par plusieurs personnes. Caris,
qui présidait la séance, les laissa maugréer. Plus ils seraient conscients de
l’urgence, mieux ils accepteraient la solution radicale qu’elle s’apprêtait à
leur exposer.
    « C’est au shérif de Shiring de prendre des mesures,
déclara Elfric. Pourquoi le payons-nous, si ce n’est pour veiller à ce que
règne la

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