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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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en large, aveugle aux deux sièges confortables qui lui tendaient les bras.
    Elfric entra en se frottant les yeux. « Excusez-moi,
dit-il j’étais juste...
    — Ces cinquante ducats que je vous ai donnés, il y a
trois jours, dit Godwyn, il me les faut immédiatement.
    — Cet argent était destiné à l’achat de pierres...,
objecta Elfric, déconcerté.
    — Je sais parfaitement à quel usage il était destiné.
Il me le faut immédiatement !
    — J’en ai dépensé une partie pour payer le transport
des pierres de la carrière jusqu’ici.
    — Combien ?
    — La moitié, à peu près.
    — Eh bien, vous pouvez prendre ce montant sur vos fonds
personnels, je suppose ?
    — Vous avez changé d’avis concernant le palais ?
    — Naturellement pas ! Mais j’ai besoin de cette
somme. Ne me demandez pas pourquoi. Remettez-la-moi, un point c’est tout !
    — Que ferai-je des pierres déjà achetées ?
    — Gardez-les ! Vous retrouverez votre argent. Je
n’en ai besoin que pour quelques jours. Vite !
    — Très bien. Attendez-moi ici, si vous le voulez bien.
    — Je n’ai pas l’intention d’en bouger d’une
semelle ! » Elfric sortit. Godwyn se demanda où il cachait son
argent. La plupart du temps, c’était dans l’âtre, sous la pierre du foyer. Mais
Elfric, de par son métier, devait connaître des cachettes moins évidentes.
    Quoi qu’il en soit, le constructeur revint au bout de
quelques minutes. Il compta cinquante pièces d’or et les déposa dans la main de
Godwyn.
    « Je vous ai donné des ducats. Or plusieurs de ces
pièces sont des florins ! » De même taille que les florins, les ducats
étaient frappés d’effigies différentes : saint Jean-Baptiste sur une face,
une fleur sur l’autre.
    « Je vous l’ai dit : j’ai déjà dépensé une partie
de la somme. Mais les florins ont la même valeur, n’est-ce pas ? »
Les religieuses verraient-elles la différence ?
    Godwyn enfourna les pièces dans la bourse pendue à sa
ceinture et quitta les lieux sans prononcer un mot de plus.
    Philémon l’attendait devant le trésor.
    « Les religieuses ont décidé d’effectuer un comptage de
leur argent expliqua Godwyn, hors d’haleine. J’ai pu récupérer auprès d’Elfric
la somme subtilisée. Ouvre le coffret, vite ! »
    Philémon s’exécuta. Ayant soulevé la dalle, il sortit le
coffret de sa cachette et en retira les clous tenant la charnière. Il souleva
le couvercle.
    Godwyn remua les pièces d’or. Il n’y avait là que des
ducats !
    Que faire, sinon y ajouter ses florins ? Il prit soin
de les dissimuler tout au fond. « Referme la boîte et remets-la à sa
place ! »ordonna-t-il à Philémon.
    L’espace d’un instant, il éprouva une sorte de soulagement.
    À défaut d’être effacé, son crime n’était plus aussi
évident.
    « Je tiens à être ici quand elle comptera les pièces,
dit-il encore. Je m’inquiète de sa réaction quand elle découvrira des florins
au milieu de tous ces ducats.
    — Savez-vous quand elle a l’intention de venir ?
    — Non.
    — Je peux ordonner à un novice de balayer le chœur si
vous le voulez. Dès que sœur Beth se montrera, il courra nous chercher »,
proposa Philémon. Il bénéficiait d’une certaine admiration parmi les novices,
qui étaient toujours prêts à exécuter ses ordres.
    Cette précaution s’avéra inutile. Sœur Beth arrivait déjà
sur les lieux, accompagnée de sœur Caris.
    « Nous devons vérifier sur un parchemin plus ancien,
mon frère ! s’exclama Godwyn, feignant d’être surpris au milieu d’une
conversation concernant les comptes du prieuré. Ah, mes sœurs !
Bonjour...»
    Caris ouvrit les deux cachettes et en sortit les coffrets.
    « Puis-je vous aider en quelque chose ? »
proposa Godwyn.
    Caris l’ignora. Sœur Beth expliqua : « Merci, père
prieur, nous voulons juste voir quelque chose. Cela ne nous prendra pas
longtemps.
    — Je vous en prie, je vous en prie, répondit-il avec
bienveillance, le cœur battant à tout rompre.
    — Nous n’avons nul besoin de nous excuser d’être là,
sœur Beth, intervint Caris sur un ton irrité. Ce trésor et cet argent nous
appartiennent en propre ! »
    Godwyn déroula un parchemin pris au hasard et prétendit
l’étudier avec Philémon. Beth et Caris se mirent en demeure de compter l’argent
conservé dans le premier coffret : des quarts de penny, des demi-pennies,
des pennies et quelques luxembourgs,

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