Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
Grégory choisit ses mots avec soin.
« La pièce qui m’intéresse ne se trouve pas ici, non. Toutefois, j’ai
découvert un titre de propriété qui explique peut-être l’apparition de ce...
problème... il y a quelques mois.
    — Donc, vous êtes satisfait malgré tout, conclut Ralph.
    — Oui.
    — Et le roi n’a plus de raisons de s’inquiéter.
    — Laissez-moi me charger des inquiétudes du roi !
Répliqua Grégory non sans une certaine impatience.
    — Je peux donc espérer obtenir ma récompense
rapidement.
    — Oui, dit Grégory. Vous serez comte de Shiring avant
le début des moissons. »
    Ralph se rengorgea. Comte de Shiring, enfin ! Il
s’était battu si longtemps pour remporter ce titre ! Son père serait fier
de lui. « Merci, dit-il.
    — À votre place, dit Grégory, j’irais dès maintenant
faire ma cour à dame Philippa.
    — Faire ma cour ? » répéta Ralph, stupéfié.
    « Elle n’a pas vraiment son mot à dire, bien sûr,
remarqua Grégory en haussant les épaules. Néanmoins, il est bon de respecter
les convenances. Dites-lui que le roi vous a donné l’autorisation de demander
sa main, et que vous espérez qu’elle apprendra à vous aimer autant que vous
l’aimez déjà.
    — Ah, fit Ralph. Très bien.
    — Et apportez-lui un cadeau », suggéra Grégory.

 
73.
    Le jour de l’enterrement de Tilly, Caris et Merthin se
retrouvèrent à l’aube sur le toit de la cathédrale.
    Ce toit était un monde à part. Calculer la surface de ces
pentes d’ardoise était un exercice de géométrie qu’on soumettait de tout temps aux
élèves du prieuré, au cours de mathématiques avancées. Un réseau de passerelles
et d’échelles reliait les versants et les arêtes, les recoins et les rigoles,
les tourelles et les pinacles, les gouttières et les gargouilles. Il avait été
installé à l’intention des ouvriers qui devaient y accéder constamment pour
assurer l’entretien et procéder aux réparations. La tour surplombant la croisée
du transept n’avait pas encore été reconstruite, mais du haut de la façade
ouest la vue était déjà impressionnante.
    En cette heure du jour, le prieuré grouillait d’activité.
Les funérailles de Tilly promettaient d’être grandioses. Vivante, elle avait
été une personne banale ; morte, elle devenait la victime d’un meurtre
dont tout le monde parlait, une gente dame assassinée dans un couvent.
Assurément, une foule d’inconnus viendrait la pleurer. Caris aurait souhaité
décourager la population d’assister à la cérémonie à cause du risque de
propagation de la peste, mais ç’aurait été peine perdue.
    L’évêque était arrivé la veille et occupait la meilleure
chambre du palais du prieur, celle qu’elle occupait d’habitude avec Merthin.
Ils avaient donc dormi séparément la nuit passée, Caris au dortoir du couvent,
Merthin à l’auberge du Buisson avec Lolla. Ralph, l’époux endeuillé, s’était vu
offrir l’une des chambres privées au premier étage de l’hospice, tout comme
dame Philippa et sa fille Odila, tante et cousine de la défunte. Les
religieuses prenaient soin du petit Gerry.
    À l’arrivée de Ralph au prieuré, Caris et Merthin ne lui avaient
pas adressé la parole. Ne détenant pas de preuve, ils ne pouvaient l’accuser de
rien, mais ils connaissaient la vérité et avaient peine à contenir leur
révolte. À ce jour, ils n’avaient révélé à personne ce qu’ils savaient de sorte
que, aujourd’hui, pendant les funérailles, ils devraient se comporter vis-à-vis
de lui comme s’ils ignoraient tout de son implication dans l’assassinat de
Tilly. Cela ne leur serait pas facile.
    Les hôtes de marque n’avaient pas encore quitté leurs
quartiers. Religieuses et serviteurs du prieuré s’affairaient à préparer
activement le repas des funérailles. De la fumée s’élevait du four à pain, où
l’on venait de mettre à cuire plusieurs dizaines de miches de quatre livres.
Deux hommes faisaient rouler un tonneau de vin vers la maison du prieur. Dans
le pré devant la cathédrale, des novices installaient des bancs et des tables à
tréteaux à l’intention des gens du peuple.
    Le soleil se levait derrière la rivière et ses rayons
obliques coloraient de jaune les toits de Kingsbridge. Neuf mois de peste ne
s’étaient pas écoulés sans laisser de marques sur la ville et Caris les
étudiait depuis le toit de la cathédrale. Les rangées de maisons

Weitere Kostenlose Bücher