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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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cultures ?
    — Comment ça, mère ?
    — En les incendiant, en les piétinant.
    — Il n’oserait pas ! intervint Wulfric. Le village
ne l’accepterait pas. Ce genre d’affaire se règle d’habitude en payant
l’amende.
    — Je m’inquiète seulement de la réaction du comte
Ralph. » David eut un geste dédaigneux de la main. « Comment pareille
broutille lui viendrait-elle aux oreilles ?
    — Il s’intéresse de très près à notre famille.
    — En effet. Je ne saisis toujours pas ce qui l’a poussé
à demander la grâce de Sam.
    — Dame Philippa a dû réussir à l’en persuader,
expliqua-t-elle, comprenant que son garçon était loin d’être stupide.
    — C’est vrai qu’elle se souvient très bien de vous,
maman. Elle me l’a confié un jour où j’étais chez Merthin, intervint Sam.
    — J’ai dû m’attirer ses bonnes grâces, improvisa
Gwenda. Peut-être a-t-elle éprouvé une compassion de mère à mon endroit. »
    L’explication n’était guère crédible, mais c’était la seule
qui lui était venue à l’esprit. Depuis la libération de Sam, la famille avait
discuté à plusieurs reprises des motifs qui avaient pu conduire le comte Ralph
à demander sa grâce. Chaque fois, Gwenda feignait d’être, aussi étonnée que
Wulfric et ses fils et elle bénissait le ciel que son mari ne soit pas d’un
naturel soupçonneux.
    Comme il restait une bonne heure de clarté, Wulfric alla
finir de semer les petits pois. Sam se proposa pour l’aider. Gwenda décida de
ravauder un pantalon. David s’assit en face d’elle : « J’ai un autre
secret à vous avouer.
    — Je t’écoute », dit-elle en souriant. Quelle
importance que son fils soit cachottier, puisqu’il finissait toujours par se
confier à elle !
    « Je suis amoureux.
    — Mais c’est merveilleux ! s’exclama-t-elle et, se
tendant vers lui, elle posa un baiser sur sa joue. Je suis très heureuse pour
toi. Comment est-elle ?
    — Splendide.
    — Tu sais, je m’en doutais un peu, avoua Gwenda, amusée
de ne pas s’être trompée.
    — Ah oui ? bredouilla-t-il, gêné.
    — Ne t’inquiète pas, tu n’as rien fait de mal. L’idée
que tu avais peut-être rencontré quelqu’un ne m’est venue que tout récemment.
    — Nous nous retrouvons dans cette clairière où je
cultive la garance. C’est là que tout a commencé.
    — Ça dure depuis longtemps ?
    — Plus d’un an.
    — C’est sérieux, alors ?
    — Je veux l’épouser.
    — J’en suis ravie pour toi, soupira-t-elle avec un
regard attendri. Tu n’as que vingt ans, mais ce n’est pas grave si tu es sûr de
ton choix.
    — Je suis tellement content que vous le preniez ainsi.
    — D’où est-elle ?
    — D’ici, de Wigleigh.
    — Oh ? s’exclama Gwenda, qui n’avait envisagé
personne de leur village. Et de qui s’agit-il ?
    — D’Amabel, mère.
    — Ah non !
    — Ne criez pas.
    — Tu ne vas pas épouser la fille d’Annet !
    — Ne vous fâchez pas.
    — Que je ne me fâche pas ? » s’écria-t-elle,
furieuse et sonnée à la fois, comme si elle avait reçu une gifle. Elle se força
à respirer profondément à plusieurs reprises pour se calmer. « Ça fait
plus de vingt ans que nous sommes à couteaux tirés avec les Perkin ! Non
seulement cette sale vache d’Annet a brisé le cœur de ton père mais, en plus,
elle n’arrête pas de lui tournicoter autour.
    — Je comprends votre dépit, mais c’est de l’histoire
ancienne.
    — Ancienne ? Elle minaude chaque fois qu’elle le
rencontre !
    — C’est un problème qui vous concerne tous les trois,
pas nous, les enfants. »
    Gwenda se leva si brutalement que son ouvrage en tomba à ses
pieds. « Comment oses-tu me faire une chose pareille ? Et cette garce
serait de ma famille ? On serait grand-mères toutes les deux des mêmes
petits-enfants ? Elle débarquerait chez nous à toute heure du jour, pour
se pavaner devant ton pauvre père et se moquer de moi !
    — Ce n’est pas Annet que j’épouse.
    — Elle ne vaudra pas mieux que sa mère, ton Amabel.
    Regarde-la : c’est déjà son portrait craché !
    — Non, en fait...
    — Tu ne peux pas ! Je te l’interdis
formellement !
    — Vous ne m’interdirez rien du tout, mère.
    — Oh que si ! Tu es trop jeune !
    — Si c’est une question de temps... ! »
    La voix de Wulfric retentit depuis le seuil : « On
peut savoir pourquoi vous criez si fort ?
    — David

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