Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
l’enlever.
    J’avais eu l’occasion de constater qu’Atilia conduisait elle-même l’enfant à l’école, ce qui était tout à fait inhabituel.
    — Alors lequel de ces nombreux suspects es-tu en train de me désigner ? demandai-je d’un ton sarcastique.
    — Le problème, c’est que je n’en ai aucune idée. Que répondrais-tu, Falco, si je proposais de t’engager ?
    Ma première idée fut de répondre que j’appellerais au secours.
    — Franchement, la dernière chose dont j’ai envie, c’est de louer mes services à une épouse professionnelle – surtout quand elle se trouve entre deux maris et peut avoir des réactions imprévisibles.
    — Tu fais référence à ce qui a manqué se passer hier soir ?
    Le visage de Severina s’empourpra.
    — Oublions la nuit dernière. Ça vaudra mieux pour nous deux. (Ma voix avait pris malgré moi un ton grave. Elle eut un léger sursaut qui fit glisser son châle et révéla ses cheveux flamboyants.) Nous étions ivres.
    Le regard qu’elle me jeta me mit mal à l’aise.
    — Alors ? Acceptes-tu de travailler pour moi ? insista-t-elle.
    — Je vais y réfléchir.
    — Ce qui veut dire non.
    — Ce qui veut dire que je vais y réfléchir !
    J’en étais arrivé au point où j’aurais volontiers jeté la chercheuse d’or dehors.
    En fait, j’étais aussi en train de me demander si je ne ferais pas mieux d’abandonner mon métier. Pourquoi ne pas louer une échoppe et devenir réparateur de fauteuils ?…
    J’en étais là de mes réflexions, quand quelqu’un frappa à ma porte. Severina avait dû la laisser entrouverte, parce qu’un homme entra en trébuchant avant que j’aie pu répondre. Il avait eu beaucoup de mal à gravir les trois étages, et la raison en était évidente. Il portait le plus gros poisson qu’il m’ait été donné de voir.
     
    Je me levai. Très lentement.
    — Où veux-tu que je le pose ?
    L’homme n’était pas très grand, et tenait le poisson par la gueule, car il était incapable d’en faire le tour avec ses bras. Mon présent était aussi haut et large que lui.
    — Tu n’as qu’à le poser là-dessus…
    Il se pencha en arrière en poussant un grognement, et projeta le poisson pour qu’il atterrisse tant bien que mal sur une table basse. Ensuite, en prenant son élan avec de petits sauts ridicules, il parvint à le faire glisser pour le positionner plus au centre. Severina, menacée par une nageoire caudale (aussi longue qu’une plume d’autruche) qui vint presque la chatouiller sous le nez, bondit sur ses pieds.
    Il n’y avait pas la moindre odeur. Ce turbot était d’une fraîcheur irréprochable.
    Le livreur semblait retirer un certain plaisir de la commotion provoquée par son arrivée imprévue. Pour une fois, je décidai de récupérer le demi-aureus que je garde en cas de besoin dans l’ourlet de ma tunique.
    — Merci ! J’espère que ta fête sera réussie.
    Il partit d’un pas plus léger que lors de son arrivée impromptue.
    — Tu organises une fête ? demanda Severina. Est-ce que tu vas m’inviter ? ajouta-t-elle, faussement timide.
    Je me sentais si faible que j’étais sur le point de me laisser persuader, ce qui m’aurait attiré un mont Olympe de complications.
    Juste à ce moment-là, la porte s’ouvrit de nouveau pour laisser passer quelqu’un qui se dispensait toujours de frapper, dans le seul espoir de surprendre une situation scandaleuse.
    — Bonjour, maman ! m’écriai-je vaillamment.
    Ma mère gratifia Severina Zotica du regard habituellement réservé aux insectes rampants qu’elle découvrait au fond des placards de sa cuisine. Puis ses yeux se dirigèrent vers mon extravagant cadeau.
    — Il va falloir que je dise un mot à ton poissonnier. Depuis quand achètes-tu au quintal ?
    — C’est une erreur de livraison : j’avais commandé une seiche.
    — Ah ! ça m’étonne pas de toi. C’est au palais qu’on te fourre ces idées-là dans la tête… Tu vas avoir besoin d’un sacré plat.
    — Je ne peux pas le garder, soupirai-je. Je vais en faire cadeau à Camillus Verus. Je pense qu’il m’en sera reconnaissant.
    — Ce sera une façon de montrer ton respect au sénateur… Dommage. J’aurais pu faire un bon bouillon avec les arêtes.
    Maman s’arrangeait pour empêcher Severina de participer à la conversation, tout en lui faisant savoir que j’avais des amis influents. Elle ne supporte pas les rouquines et, d’une façon

Weitere Kostenlose Bücher