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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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ça ?
    — Ç’a été très simple. Bon, voici où nous devons nous retrouver…
    Sur ce, les deux hommes s’assirent sur un tronc abattu et se plongèrent dans une conversation animée.

CHAPITRE XIV
    Johana quitta son boudoir pour la galerie. Le passage dallé était désert, mais un murmure de conversation trahissait la présence de trois dames assises dans la cour, en contrebas. Margarida n’était pas de leur nombre. Elle soupira de soulagement et descendit les marches.
    Elle avait passé une nuit horrible où l’insomnie n’avait été entrecoupée que de bribes d’un sommeil agité. Sa discussion avec le dominicain aux yeux perçants l’avait beaucoup troublée. La vie au palais lui avait donné l’illusion de la sécurité et lui avait permis d’ignorer le monde extérieur ; elle avait dressé ses propres murailles pour se protéger de la réalité et s’empêcher de songer à tous les maux à venir. Loin de lui avoir apporté le réconfort, les mots du père Miró avaient détruit ses fragiles défenses, sans rien laisser à la place.
    — Il est vivant et il n’est pas emprisonné, lui avait-elle dit avec obstination. C’est grâce à moi. J’ai écrit au procurateur ; il n’interviendra pas. J’ai supplié la princesse d’intercéder pour nous. Que puis-je faire d’autre ? Je rêve de fuir ce pays dès qu’il sera en mesure de se déplacer. Et peut-être y parviendrons-nous.
    — On peut faire bien davantage pour le protéger, ma fille, lui avait-il répondu. Ce que vous avez tenté n’est qu’un commencement. Permettez-moi de vous soulager de votre fardeau. J’ai déjà écrit à une ou deux personnes susceptibles de m’écouter favorablement. Vous ne devez pas perdre espoir.
    Mais, au lieu de la calmer, les paroles du prêtre avaient détruit sa sérénité, comme si l’espoir était un liquide nocif qui empoisonnait son esprit.
    Il y avait aussi Margarida. Margarida à qui, deux jours plus tôt, elle aurait confié sa vie. Sauf qu’elle lui avait laissé croire qu’Arnau était mort. Uniquement, s’était-elle dit, parce qu’elle craignait que quiconque connaissant la vérité ne le trahît par inadvertance, ne laissât échapper une parole, ne fît quelque chose qu’un observateur attentif pût relever. Aujourd’hui, elle comprenait que l’observateur en question n’était autre que Margarida : elle l’espionnait, elle se cachait derrière les piliers, elle écoutait ses conversations. Elle se mit à faire les cent pas dans la cour, incapable de penser à autre chose. C’est alors qu’un valet se dirigea droit sur elle.
    — Son Excellence le procurateur aimerait vous parler, madame, lui dit-il en s’inclinant très bas. Si vous voulez bien me suivre.
    Huguet, procurateur de la région en l’absence du roi parti faire la guerre en Sardaigne, s’était installé dans un confortable appartement situé dans l’aile gauche du palais de Sa Majesté. Il hocha la tête quand elle entra, lui indiqua qu’elle pouvait s’asseoir et attendit la sortie du valet.
    — J’ai reçu votre dernière requête relative à la révision des griefs à l’encontre de votre mari, dit-il très vite. Votre défunt mari. Permettez-moi de dire à quel point je compatis. Mais les objections que j’avais soulevées n’ont pas disparu pour autant.
    — Ma dernière requête ?
    — Celle qui m’est parvenue hier.
    — Hier, répéta Johana, qui sentait son siège l’engloutir.
    Soit il était fou, soit c’était elle qui l’était. Il n’y avait eu nulle requête. Elle n’aurait pu en rédiger une nouvelle et l’oublier aussitôt.
    — Je ne m’attendais pas que vous l’étudiiez aussi rapidement, dit-elle avec une réelle sincérité.
    — Je ne voulais pas vous faire souffrir dans l’attente d’une réponse, répondit Huguet.
    — Merci, monseigneur, murmura-t-elle. Pouvez-vous me dire ce qui va se passer ?
    — Les autres propriétaires de la Santa Maria Nunciada demandent à être entendus. Dès lors, nous examinerons et trancherons les diverses questions de propriété et de responsabilité. Mon secrétaire vous expliquera cela dans le détail. Je dois ajouter que votre condition vous protège pour l’heure de toute poursuite.
    Elle revint lentement dans la cour en s’interrogeant sur ce bref entretien. Qui avait déposé cette requête, d’ailleurs rejetée ? Et pour quelle raison ? Pour s’assurer qu’aucun point de vue n’avait été omis ? Le

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