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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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vendu de cheval panard. La seule chose qui ait pu l’affecter, c’est que j’aie engagé son intendant après que celui-ci l’eut quitté. Je ne puis imaginer qu’il m’en veuille pour cela.
    — Surtout s’il a du bon sens. Cassa n’était pas un excellent régisseur.
    — C’est un homme agréable, Johana.
    — Je l’admets, mais ce n’est pas primordial chez un intendant. Il faut un homme aux idées claires, capable de dire ce qui se passe et comment il faut réagir. Cela permet d’avoir pitié de temps en temps et de ne pas toujours jouer l’ennemi de la veuve et de l’orphelin quand un lopin de terre est en jeu. C’est une bonne chose que vous l’ayez congédié. Quand tout cela sera réglé, nous le remplacerons par une personne plus compétente.
    — Mais de quoi parlez-vous ? Je ne l’ai pas renvoyé.
    — Vous l’avez oublié, peut-être, fit Johana en le regardant avec inquiétude. C’était au moment où vous commenciez à charger la cargaison, m’a-t-il dit. Il a dû commettre une faute, et cela vous aura déplu. Il est revenu, il a pris ses affaires, annoncé qu’il s’était fait payer, et il est parti.
    — J’ai déjà entendu ce conte, Don Arnau, intervint le médecin, assis tranquillement auprès de sa fille. Je le trouve inquiétant.
    — Vous croyez que mon mari a perdu la mémoire ? demanda Johana.
    — Non. Il se souvient avec grande précision de tout ce qui s’est passé.
    — Dans ce cas, notre intendant a résolu de sauver sa tête aux dépens de celle de son maître, conclut Johana. Car il n’en a rien dit avant que tout le monde crût Arnau mort ou mourant. Personne ne pouvait le contredire.
    — Ne vous avais-je pas dit qu’elle était intelligente, maître Isaac ? fit Arnau. Ses beaux yeux savent lire l’âme des hommes.
    — Votre dame est en effet un trésor de sagesse et de vertu.
    Johana poussa un profond soupir et fronça les sourcils.
    — Quoique méprisable, le comportement de Cassa est compréhensible. Pas celui de Bonshom. Il agit de manière étrange. Bien que je n’imagine toujours pas qu’il puisse être votre ennemi, mon seigneur. Je ne le connais pas assez.
    — Tout le temps que je suis resté couché ici, j’ai pu longuement méditer, et j’en ai conclu que j’ai été attaqué par quelqu’un qui cherche à s’approprier mes biens. Peut-être quelqu’un qui convoite le château et pense que le roi, par gratitude, lui transmettra mes propriétés et ma fortune, ou tout au moins une partie. Dans l’ignorance de votre force et de votre intelligence, il peut aussi envisager d’épouser ma femme et d’acquérir son patrimoine.
    — Puigbalador a déjà une épouse, rappela Johana.
    — C’est exact, ainsi que des terres innombrables – plus qu’il n’en a besoin.
    — Nul ne se croit assez riche, que ce soit en or ou en propriétés.
    — Ne m’entraînez pas dans un débat, ma mie. Attendez pour ça que je sois plus fort. Non, la personne que je soupçonne le plus est Pere Peyro. Il est veuf depuis dix ans et par conséquent libre de se remarier. Il parle toujours avec douceur, mais rien ne l’émeut plus que l’argent. L’aviez-vous remarqué ?
    — On pourrait dire de même de la plupart d’entre eux, fit remarquer Johana. Felicitat insiste sur le fait que, de tous les membres du syndicat qui ont assisté aux réunions, Martin et Don Ramon lui paraissaient être les moins dignes de confiance.
    — J’aime Felicitat de tout mon cœur. Je lui livrerais ma vie et mes secrets les plus intimes, mais je ne crois pas qu’elle s’y connaisse beaucoup en ce genre d’affaire.
    — C’est une femme intelligente, Arnau. Elle connaît les hommes.
    — Martin représente un vicomte qui ne souhaite pas révéler son nom, et Don Ramon Julià est un gentilhomme d’excellente famille. En tant qu’investisseurs, ils m’ont été recommandés par le procurateur Huguet, ma mie. Ce sont des hommes solides, riches et honnêtes.
    — Contrairement au procurateur lui-même, lâcha Johana.
    — Qu’entendez-vous par là ?
    — Il n’a pas été très… commença-t-elle avant de se reprendre. Au palais, on raconte à son sujet des choses préoccupantes.
    — Madame, intervint Isaac, puis-je vous poser une question ?
    — Autant que vous le voudrez, maître Isaac.
    — Pouvez-vous me relater tout ce qui s’est passé la nuit où votre serviteur et vous-même avez aidé votre mari à s’évader ?
    — Mais

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