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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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pièce, à l’exception de dame Johana, s’arrangèrent pour la tenir à l’écart.
     
    Quand Yusuf rentra, la fiancée était prête à être conduite à la synagogue pour la célébration du mariage. Le festin prévu ensuite devait se dérouler dans la grande salle et dans le jardin. La fiancée et le fiancé étaient escortés par les membres de la communauté juive de Perpignan. Même ceux qui n’avaient pas de sympathie particulière pour le jeune médecin ou son frère n’auraient en aucun cas raté les festivités que l’on pouvait attendre de la part de maîtresse Ruth. C’était une splendide journée d’octobre. Il avait fait très chaud, mais le vent du soir rafraîchissait l’atmosphère : festoyer en plein air serait un vrai plaisir.
    Yusuf courut se laver et changer de vêtements. Au moment où il fut prêt, Raquel et son père franchirent la porte pour sortir dans la rue. Yusuf prit place aux côtés d’Isaac, et Raquel rejoignit les femmes.
    — J’ai appris des choses au marché, dit-il quand tout le monde se fut salué.
    — Quoi ? lui demanda le médecin.
    — Beaucoup de choses, à mon avis, seigneur. Deux des portefaix qui m’étaient inconnus ont raconté qu’on les a payés pour rosser un homme. Ils ignorent tout de lui, jusqu’à son nom, mais la chose s’est passée à la même heure, le même jour et au même endroit.
    — On peut donc affirmer qu’il s’agit de notre patient. Qui les a engagés ?
    — Un étranger. Du moins c’est ce qu’ils disent. Un étranger qu’ils ne connaissent pas vraiment, mais qu’ils ont vu de temps à autre en ville. Et ils voient pratiquement tout le monde d’où ils sont installés.
    — Un étranger, répéta Isaac. Ce ne serait donc pas celui sur qui se portent les soupçons de Don Arnau, puisqu’il croit qu’il est bien connu ici. Ce n’est toutefois pas un étranger que j’ai entendu parler au prêtre.
    — Le père Miró. J’ai des nouvelles à son sujet. De mauvaises nouvelles. Pour lui en tout cas. C’est le prêtre qui est venu hier visiter notre patient. Le dominicain.
    — Yusuf, qu’essayes-tu de me dire ?
    — Eh bien, on l’a retrouvé mort à moins de quinze milles de la ville, seigneur. Il est tombé de sa mule et a chu dans un ruisseau.
    — Tu as entendu dire ça au marché ?
    — Oui, par mes amis les portefaix.
    — Pourquoi t’ont-ils raconté ça ? Savent-ils qu’il y a un rapport entre la maison du médecin et ce prêtre ?
    — Je ne crois pas. Pour eux, ça fait partie des nouvelles, rien de plus. Ce n’est peut-être pas le père Miró que nous avons rencontré, mais celui-ci s’appelait le père Miró, il était dominicain et il se rendait au Conflent.
    — T’ont-ils dit qu’il allait au Conflent quand l’accident s’est produit ?
    — Oui. Et selon eux, ce n’était pas un accident. Deux d’entre eux ont aidé à descendre le corps de la charrette qui l’a ramené et à le déposer sur un brancard avant de le conduire chez les dominicains. Le père Miró n’était pas un géant, seigneur, mais il était fort, plein de vie et bien en chair. Les portefaix ne croient pas à de telles blessures à la suite d’une chute de cinq ou six pieds. Et le fermier jure qu’il l’a trouvé à cette distance-là de la route.
    — La route qui mène au Conflent ?
    — Oui, seigneur.
    — Voilà qui est grave, Yusuf, si tout cela est vrai. C’était un homme réfléchi, qui n’était pas du genre à agir sans raisons. Ils sont rares en ce monde.
    — Vous voulez dire parmi les prêtres ?
    — Parmi les hommes en général. Mais pourquoi le tuer ? À moins que ce ne fût à cause de son honnêteté…
     
    Peu après, une dame d’une certaine importance entra dans le Call, suivie de deux servantes. Elle demanda au gardien la direction de la maison du médecin Jacob Bonjuhes puis elle s’y rendit.
    Elle fut reçue par la petite bonne et demanda après Felicitat.
    — Elle est avec dame Johana, ajouta-t-elle en voyant l’air étonné de la fillette. C’est sa servante.
    — À la dame qui va avoir le bébé ?
    — C’est ça. Sa servante.
    — Certainement, maîtresse, dit la fillette avant de disparaître.
    Felicitat descendit et fit la révérence.
    — Dame Margarida, vous souhaitiez me voir ?
    — Oui, Felicitat. Comment va Johana ?
    — Bien, madame, je crois. La sage-femme a l’air satisfaite.
    — Je suis envoyée par Son Altesse Royale, qui me demande

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