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Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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proche.
    — Tu es mariée, Helena ? s’enquit Claudia.
    Elle n’imaginait pas une seconde qu’Helena Justina puisse être mariée avec moi.
    — Je l’étais.
    — Peut-on se permettre de demander… ?
    — Nous avons divorcé. C’est un passe-temps très prisé à Rome, répondit Helena d’un ton léger. (Puis elle se ravisa et ajouta franchement :) Mon mari est mort.
    — Oh ! ma pauvre. Comment est-ce arrivé ?
    — Je n’ai jamais été au courant des détails. Marcus le sait, lui.
    Cet interrogatoire m’irritait. Helena le subissait avec le calme et la dignité dont elle faisait habituellement preuve en public, quoique, dans l’intimité, ce sujet précis la bouleverse toujours.
    Froidement, j’expliquai à Claudia Sacrata :
    — Il s’est suicidé à la suite d’un scandale politique.
    Mon ton devait indiquer clairement que je ne tenais pas à poursuivre sur le sujet. Une lueur avide s’alluma dans le regard pénétrant de Claudia, comme si elle s’apprêtait à demander : « Glaive ou poison ? ». Mais elle s’adressa alors à Helena.
    — En tout cas, il veille sur toi.
    Helena haussa ses sourcils, épilés en un arc élégant puis sans guère de doute colorés au crayon, quoique leur mise en valeur soit délicate.
    Claudia Sacrata siffla entre ses dents :
    — Si je pose encore une question, il va me clouer au plafond d’un coup de glaive !
    Helena démontra comment une femme bien éduquée se contentait d’ignorer tout désagrément :
    — Si j’ai bien compris, vous êtes un pilier de la société ubienne, Claudia Sacrata ? Marcus Didius m’a dit que vous représentiez son unique espoir de retrouver la piste de Civilis.
    — J’ai bien peur de ne pas avoir pu l’aider beaucoup.
    À cette heure, en présence d’Helena, Claudia Sacrata le regrettait. Elle tenait à être perçue comme une bienfaitrice publique.
    — Celui qui aurait pu le lui dire, c’était Julius Briganticus, le fils de la sœur de Civilis. Il haïssait son oncle et s’est toujours montré loyal envers Rome, mais on pouvait compter sur lui pour savoir constamment, par le biais des nouvelles familiales, où se trouvait Civilis.
    — Falco peut-il le joindre ?
    — Il a été tué au cours d’une campagne dans le nord avec Cerialis.
    — Et le reste de la famille ? insista Helena.
    Visiblement, Claudia Sacrata s’était prise de sympathie pour Helena. Les détails qui m’avaient été refusés affluaient à présent :
    — Oh ! Civilis avait une meute de parents : sa femme, plusieurs sœurs, une fille, un fils, toute une clique de neveux…
    Je commençais à trouver ce Civilis plutôt sympathique. La famille du Batave semblait aussi épouvantable que la mienne : trop de femmes, et des hommes dressés les uns contre les autres.
    — Ils ne vous diront rien, poursuivit Claudia. (Voilà qui me rappelait aussi ma famille.) Pour la plupart, c’étaient de farouches défenseurs de l’Empire gaulois libre. Il est réellement arrivé que Civilis fasse suivre sa femme et ses sœurs sur le champ de bataille, de même que les familles de tous ses officiers… comme ça se faisait chez les guerriers d’autrefois.
    — Avec le panier pique-nique ? relevai-je malicieusement.
    — Pour les encourager au combat, mon cher.
    — Et prévenir les chutes d’ardeur ! coupa sèchement Helena.
    Je l’imaginais bien grimpée sur une charrette à l’arrière des lignes, hurlant des harangues propres à encourager l’ennemi et stimuler ses propres mâles incompétents.
    — Mais quand ils ne lui servent pas de chair à épieu, les parents de Civilis n’habitent pas dans le coin ?
    — Ils y habitaient. Civilis et les autres meneurs avaient même pour habitude de se réunir dans une maison ou une autre pour mettre au point leur tactique. Ça remonte à bien longtemps, maintenant, à l’époque où Colonia refusait de se mêler de cette révolte. Aucun des membres du clan de Civilis ne viendrait se montrer ici, à présent. Il y a trop de rancœurs. Civilis a envoyé les tribus voisines attaquer Colonia ; ses amis les Trévires ont assiégé la ville, et on sait qu’il envisageait sérieusement de nous chasser pour tout piller et saccager.
    — Où a-t-il pu aller, raisonna Helena, s’il tenait à se cacher dans cette région qu’il connaît si bien tout en évitant les Ubiens qui le livreraient directement à Rome ?
    — Je l’ignore… Peut-être chez les Lingons, ou plus vraisemblablement chez les Trévires. Le chef

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