Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Voyage en Germanie

Voyage en Germanie

Titel: Voyage en Germanie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
:
    — Faut-il vraiment que ce soit un échange ?
    — C’est ce qui m’a été proposé, répondit en souriant la prophétesse.
     
    À ce moment-là, Justinus lui-même surgit en haut de l’escalier, au-dessus de nous, et descendit vivement jusqu’au soubassement.
    — Qu’est-ce qui est arrivé à Lupercus ?
    — Le légat, répondis-je prudemment en réfléchissant à mesure que je formulais ma phrase, fut exécuté en chemin alors qu’il venait ici. Il s’est écoulé trop de temps depuis pour qu’on nous rapporte les détails.
    Veleda gardait la bouche pincée, mais elle s’abstint de rectifier ma version. Elle croisa Justinus et nous laissa seuls.
    Comme elle montait l’escalier, son manteau glissa. Je ne pus distinguer quelle robe elle portait, mais son abondante chevelure dorée était à présent tressée avec beaucoup de soin en une natte grosse comme mon poignet. Justinus et moi évitâmes de nous regarder dans les yeux.
    Je lâchai un petit reniflement agacé.
    — Ahem ! Je comptais lui demander à propos des chevaux…
    Justinus se mit à rire.
    — Je lui ai demandé ce dont tu avais besoin.
    Elle avait accédé à ma requête idiote.
    — Quintus, sacré beau parleur que tu es ! J’espère que tu ne viendras jamais me trouver pour m’extorquer un prêt… Bon, j’ai cru comprendre qu’elle réclamait un peu plus de tes talents verbaux. Ne va pas te mordre la langue à force de bavarder ! Veleda tient à ce que nous partions vite, mais nous allons devoir attendre les premières lueurs du jour…
    — Je dois faire ce qui m’incombe ici, Marcus.
    Le jeune tribun avait l’air tendu.
    — Trop d’hommes de valeur ont dit la même chose, avant d’abandonner des carrières prometteuses sans recevoir le moindre remerciement. Ne joue pas les casse-cou… ni les héros morts. Dis-lui que l’échange ne tient plus. Je compte te revoir avant notre départ, tribun. Je ferai tout charger, ensuite nous t’attendrons.
    Lui et moi répondions de la vie d’Helvetius et des jeunes soldats. Nous savions l’un et l’autre ce qui devrait se passer.
    — Partez à l’aube, fit platement Justinus.
    Il agrippa le vieux noyau d’escalier en bois et s’engouffra dans la spirale des marches en direction de l’étage. Je le quittai, sans trop savoir s’il avait l’intention de venir avec nous. Une sale impression me donnait à penser que le tribun ne le savait sans doute pas encore lui-même.
    Pourtant, j’étais sûr et certain que Veleda savait ce qu’elle prévoyait pour lui.
    Une fois dehors, je réveillai tout le monde sans bruit. Les gars s’attroupèrent autour de moi pendant que j’expliquais à voix basse ce qui se passait.
    — La sorcière nous laisse filer, mais ses collègues ne verront peut-être pas ça du même œil, donc pas un bruit. Grâce à notre redoutable négociateur, elle nous fournit un nouveau moyen de transport. (Je m’interrompis.) Ma question est donc la suivante : combien d’entre vous, bande d’affreux traîne-savates des bords de mer, savent se servir d’un Liburne ?
    Comme je l’avais prévu, pour une fois nous n’eûmes aucun problème. Après tout, la Première Adiutrix avait été constituée du rebut de la flotte de Misenum. Ces gars-là étaient bien les meilleurs que je puisse trouver pour ramener le vaisseau amiral du général à bon port.

Sixième partie
    On rentre (peut-être)
    Germania libera, Belgique et Germanie supérieure, novembre, 71 ap. J.-C.
     
    « À la suite de sa première action militaire contre les Romains, Civilis fit serment, tel le sauvage primitif qu’il était, de se teindre les cheveux en rouge et de les laisser pousser jusqu’à ce qu’il ait anéanti les légions… »
    Tacite, Histoires

54
    Nous parvînmes à embarquer sans attirer l’attention des Bructères. Je refusai d’abord d’emmener le colporteur, puis je me radoucis, pour être tout à fait sûr, en le gardant parmi nous, qu’il ne puisse plus nous vendre à nouveau. Nos hôtes s’étaient vite approprié les deux montures sur lesquelles Justinus et Orosius avaient fait leur apparition, mais nous fîmes tout de même franchir la planche d’embarquement aux quatre qui nous restaient, sans doute parce qu’elles ne pouvaient voir où nous les menions.
    À tâtons dans le noir, nous débrouillâmes tant bien que mal l’enchevêtrement de cordages et ôtâmes les cales des avirons. Manœuvré par un équipage expérimenté, le Liburne aurait distancé

Weitere Kostenlose Bücher