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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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de la
cible de paille.
    Le criminel blessé passa l’arc au prêtre et se baissa, les
bras sur les genoux, haletant, tentant de rester conscient malgré la douleur
qui remontait son bras comme un serpent cracheur de feu. Pendant ce temps, son
rival de noir vêtu encochait sa flèche avec bien plus d’aplomb. Le marshal Guy
donna un coup de coude entendu à de Glanville, tout sourire, tandis que le
dignitaire en visite tendait son arc et libérait sa première flèche. D’une
façon incompréhensible, ce qui semblait un tir facile tourna à la
catastrophe : le projectile ne partis pas à l’horizontale comme il aurait
dû le faire, mais presque verticalement, tournoyant en une folle spirale avant
d’atterrir derrière les spectateurs.
    Une partie des citadins éclata de rire. Le prêtre haussa les
épaules et tendit sa main pour qu’on lui donne une autre flèche. Le marshal Guy
s’exécuta en le priant de prendre son temps pour viser. D’un signe de tête, le
prêtre le congédia et tendit l’arc et la flèche à son adversaire.
    Son visage blanc perlé de sueur, Will prit l’arc une
deuxième fois et, chacun de ses nerfs tendu à la limite de la rupture, la cible
flottant devant ses yeux, s’efforça de pincer la corde entre le pouce et
l’index. Quand la douleur devint trop forte, il la relâcha. La flèche dérapa le
long de l’herbe, pour aller s’immobiliser au pied de la cible.
    Plein de confiance, rayonnant de bravade, le prêtre reprit
l’arc. En lui tendant une nouvelle flèche, Guy lui répéta son conseil –
prendre son temps pour viser et tirer correctement. La réponse du prêtre lui
fut transmise par son traducteur : « Son Éminence est consciente du
problème et va ajuster sa position en conséquence. »
    Les yeux fixés sur la cible, il plissa les yeux et tira la
corde jusqu’à sa joue, tenant l’arc bien droit devant lui. Après une pause des
plus brèves, il libéra son projectile, et la foule retint son souffle,
persuadée qu’elle allait se diriger droit sur la cible. Mais, ô surprise, la flèche
ne l’atteignit pas. En fait, elle n’avait même pas quitté la corde et se
balançait là, à moitié enchevêtrée dans le chanvre, un de ses empennages
propulsé à mi-chemin de la cible. Puis elle se planta dans le sol aux pieds du
prêtre, à son grand embarras.
    Les rires fusaient de tous côtés à présent.
    « L’imbécile ! gronda le shérif. Ce n’est pas un
concours. Aucun de leurs tirs ne vaut un pet.
    — Je vais tirer pour le prêtre, suggéra le marshal Guy.
Je ne peux pas faire pire que lui. »
    Le shérif le dévisagea. « Ne soyez pas stupide. Le
concours a commencé, nous ne pouvons pas changer à présent, ce ne serait pas
convenable.
    — Et pourquoi pas ? Vous avez cassé les doigts de
ce pauvre malheureux – ce qui n’était guère convenable. Comment
avez-vous pu cautionner une telle mascarade ?
    — Il a dit qu’il savait tirer ! » s’énerva le
shérif. Il se força tant bien que mal à sourire et adressa un signe de tête à
l’émissaire.
    « Il est désespéré, insista Guy. Laissez-moi prendre sa
place.
    — Trop tard, répondit de Glanville. Tout le monde
regarde à présent. On ne peut pas se permettre de fausser l’issue du concours
maintenant. » Parcourant rapidement le pavillon du regard, il aperçut le
comte Falkes et l’abbé Hugo, les sourcils froncés de colère face au désastre qui
se déroulait lentement devant eux. « Encore une flèche. Assurez-vous que
l’émissaire comprend ce qui est en jeu ici. »
    Guy de Gysburne prit la dernière flèche et la tendit à frère
Alfonso. « C’est sa dernière chance de gagner le concours. Faites-le-lui
bien comprendre. »
    Frère Alfonso inclina la tête et se tourna pour s’entretenir
avec l’émissaire papal, qui fit une grimace et attrapa la flèche avec un geste
d’impatience hautaine. Une fois encore, l’ecclésiastique s’approcha de Will
Écarlate et lui passa l’arc et la flèche. Le captif accepta l’arme avec une
profonde inspiration.
    « Encore une, Will, lui chuchota le prêtre. C’est
presque fini. Je ne te laisserai pas échouer. »
    Écarlate manqua pousser un cri. « Bran ? »
Pour la première fois, il examina le visage de l’homme contre lequel il
concourait et reconnut son seigneur et ami.
    « Chut ! dit le prêtre avec un clin d’œil.
    — Ce foutu de Glanville m’a cassé les doigts !
chuchota Will d’une voix

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