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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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dans la cour du palais de l’archevêque
de Rouen déjà furieux et prêt à en découdre. Le palais, un bâtiment trapu en
pierre de taille haut de trois étages parsemés de fenêtres aux volets de bois
clos, occupait le haut d’une colline proéminente à environ un mile au-delà de
la ville où se dressait la cathédrale. L’accueil froid et indifférent de
l’occupant actuel du palais fit peu pour apaiser le roi, ou adoucir ses
dispositions.
    « Ah, William, entonna l’archevêque Bonne-Âme, comme
c’est gentil à vous d’être venu. » Richement vêtu, appuyé sur sa crosse
sacerdotale, le vieil homme haletait, hors d’haleine après sa courte marche
pour traverser le vestibule. Une garde d’honneur composée de six chevaliers et
de deux comtes entra avec le roi, l’eau de leurs capes tombant goutte à goutte
sur le sol en pierre polie. Comme par magie, un essaim de serviteurs cléricaux
apparut avec des chiffons pour éponger toute cette saleté.
    « Tout le plaisir est pour moi, maugréa William, en se
dépouillant de sa cape trempée avant de la lancer à un domestique. Où
est-il ? Qu’est-ce qu’il a fait cette fois ? Allons, parlez. »
    La main pâle de l’archevêque papillonnait comme un oiseau
agité. « Oh, mon seigneur, cela va être une réunion des plus sérieuses.
J’espère que vous comprenez la gravité de la situation.
    — Je comprends que mon frère est un bon à rien,
plaisanta William, comme tous ceux qui se tiennent à ses côtés. Rien ne
l’intéresse en dehors de l’argent qu’il me soutirera pour l’acheter. »
    L’archevêque se raidit et inclina la tête. « Par ici,
Votre Majesté. » Il se retourna et commença à partir, William sur ses
talons. Les hommes du roi ôtèrent rapidement leur cape mouillée et se
rassemblèrent en double rang derrière lui. Et tandis que les domestiques se
hâtaient de ramasser les vêtements trempés, l’archevêque vieillissant les fit
descendre un grand couloir jusqu’à une grande salle d’audience où le roi trouva
quelques seigneurs mineurs rassemblés autour du foyer qui brûlait au bout de la
pièce. Tous se retournèrent avec un air coupable. Le duc Robert n’était pas
parmi eux, ni personne que William connaisse.
    « Où est-il ? s’enquit le roi. Je viens de passer
trois jours sous la pluie. Je n’ai pas envie de m’amuser.
    — C’est ce que je voulais vous dire, majesté, expliqua
l’archevêque. Le duc Robert n’est pas ici. En fait, rares sont les personnes
convoquées à être arrivées. Le temps, vous comprenez… mais nous les attendons d’un
moment à l’autre.
    — Vraiment ! répondit d’un ton brusque le roi
furieux. Vraiment, monsieur !
    — Si fait, majesté, l’assura le vieil ecclésiastique.
Je vous ai fait préparer vos appartements. Si vous souhaitez vous reposer un
peu avant les discussions, je vous ferai envoyer des rafraîchissements. »
    William jeta un dernier regard mauvais dans la pièce presque
vide et se laissa persuader. « Très bien. Faites-moi apporter du vin dans
mes appartements. » Puis, à l’un de ses hommes : « Leicester,
allez me chercher des vêtements secs. Je veux me débarrasser de ces fichues
affaires trempées.
    — Bien sûr, sire. Immédiatement. » D’un signe de
tête et d’une chiquenaude de la main, le comte de Leicester envoya un de ses
hommes s’acquitter de la tâche. « Y aura-t-il autre chose ?
    — Non », répondit le roi, qui sentait une grande
lassitude s’emparer de lui. Il suivit l’archevêque. « Vous et Warwick
allez venir avec moi. Les autres doivent s’occuper des chevaux, manger quelque
chose et prendre un peu de repos.
    — Tout de suite, sire. » Le comte donna des
instructions rapides au reste de la garde royale et la renvoya. Lui et le comte
de Warwick accompagnèrent le roi jusqu’aux appartements qu’on lui avait
préparés – une grande pièce avec un lit et une table de chêne carrée entourée
de quatre chaises. L’archevêque Bonne-Âme poussa la lourde porte et pénétra
dans la chambre, regardant un peu partout pour s’assurer que tout était en
ordre pour son grincheux invité.
    Un feu brûlait dans un petit foyer. Sur la table avaient été
disposées une cruche de vin et quatre coupes, ainsi qu’un plat garni de
tranches de pain et de fromage doux enveloppé dans des feuilles de raisin.
    William marcha jusqu’à la table et versa du vin dans trois
coupes. « Merci, archevêque,

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