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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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tarder à arriver.
    — Qu’allez-vous leur dire ? a demandé Siarles en
sautant de sa selle. Peut-être vaudrait-il mieux les prendre au dépourvu.
    — La force est le premier recours du lâche, a proféré
Jago d’un don dégagé. Du calme, mon frère. Nos déguisements ont remporté un
franc succès jusqu’à présent. Nous pouvons nous fier à eux un peu plus
longtemps, je pense.
    — Très bien, lui a dit Iwan. Voyons ce qu’ils vous
diront.
    — Quoi que vous fassiez, faites-le vite, ai-je dit en
les pressant.
    — Peu importe, nous sommes prêts à faire taire
n’importe quelle objection avec nos poings », lui a crié Siarles.
    Moi-même, j’aurais eu du mal à réprimer davantage qu’un
éternuement avec mes poings, tellement je me sentais faible à ce moment-là. Mes
mois de captivité m’avaient laissé épuisé, et les quelques jours de voyage
m’avaient achevé. J’ai puisé dans mes dernières forces pour m’extirper du
chariot et, soutenu à bout de bras par Cinnia, j’ai clopiné sur le dock jusqu’au
vaisseau. Ce qui s’est passé alors, je n’en ai pas cru mes yeux : le
capitaine du navire en personne nous accueillait les bras ouverts !
    « Salutations, mes amis ! nous a-t-il crié en
bondissant avec légèreté sur le bastingage pour m’aider à monter à bord. Mon
navire et moi-même sommes à votre service. Je suis le maître Ruprecht et voici
la Dame Havik.  » Son anglais était basique, mais clair, et sous son
chapeau rouge à bord flottant il avait un visage brûlé par le soleil amical.
« Votre bon frère m’a parlé de votre mission urgente. Ne vous inquiétez
pas, je vais vous mener à bon port sains et saufs. » Il a marqué une pause
pour agiter la main en direction des Ffreincs, puis du père Dominique.
    Ce que Jago lui avait dit, pour commencer, était que ledit
père Dominique était un légat papal, peu ou prou ce que de Braose et ses sbires
croyaient déjà. Jago avait simplement ajouté que nous nous trouvions en
Angleterre en secret pour porter au roi un message de la plus haute importance.
Il se trouve que cette dernière partie n’était pas fausse. Bran était
effectivement porteur d’un message crucial pour le roi – celui que je lui
avais fait parvenir par l’intermédiaire d’Odo depuis ma cellule, à propos de la
lettre que nous avions volée lors du guet-apens de Noël. À présent, après son
séjour avec le comte Falkes et l’abbé Hugo, notre Roi Corbeau comprenait mieux
ce que cette lettre signifiait. Nous exagérions peut-être un peu l’urgence
d’arriver auprès du roi William. Mais à la lumière de nos soupçons grandissants
à l’encontre de Falkes et du shérif, c’était du simple bon sens que de le faire
croire au capitaine. Quand bien même, cette excuse était plus proche de la
vérité que ce qu’aucun d’entre nous n’aurait pu deviner, et devait par la suite
être notre salut à tous.
    Le capitaine de la Dame Havik n’avait qu’un petit
problème à régler avant de partir – il n’avait aucun équipage. Il était
venu en Angleterre avec un nombre d’hommes réduit, et un beau chargement de
tissus qu’il avait vendu les jours précédents ; il avait mouillé à Hamtun
pour dénicher quelques marins en appoint et récupérer une cargaison de laine et
de cuir. « Nous allons devoir attendre le temps que je trouve quelques
bras pour s’occuper des voiles et du reste. J’espère que vous comprenez. Ça ne
devrait pas prendre trop longtemps, s’est-il empressé d’ajouter, trois ou
quatre jours tout au plus.
    — C’est déjà trop long, l’a informé Jago, sous
l’identité de frère Alfonso. Peut-être accepterez-vous de laisser mes
compagnons et moi-même vous servir d’équipage au moins jusqu’à Lundein. Si vous
nous dites quoi faire, nous le ferons. En outre, a-t-il ajouté, le roi vous
récompensera grassement quand nous lui parlerons de l’aide précieuse que vous
nous avez apportée. »
    Ruprecht de Flandres s’est gratté le menton et a considéré
d’un œil expert le ciel, puis le fleuve. « La marée commence à monter, et
le vent est favorable. » Avec un claquement de doigts, il s’est décidé.
« Eh bien, pourquoi pas après tout ? Dès que Son Éminence sera montée
à bord, nous larguerons les amarres. Bon ! Je vais vous montrer quoi
faire. En cadence, mes amis ! »
    Et comme ça, de but en blanc, Iwan et Siarles ont troqué
leur livrée de frères lais pour celle

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