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Will

Will

Titel: Will Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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semblé, le comte
Falkes en a convenu. Non pas qu’il eût le choix. Il n’aurait pas gagné
grand-chose à déclencher une bataille dans la cour royale, bien au contraire.
« Très bien, a-t-il fini par dire. Nous nous tiendrons tranquilles dès
lors que vous maîtriserez votre populace. »
    Je n’aurais pu dire ce que savait le comte des activités de
notre Bran – très peu, supposais-je, car sa remarque à propos de sa mort
semblait signifier que Falkes n’avait pas reconnu Bran sous les traits du père
Dominique, et n’avait pas non plus fait le rapprochement avec le Roi Corbeau.
J’ai cru en revanche que toute l’affaire prendrait fin dès qu’il me
reconnaîtrait, mais après son échange avec Bran, il a feint de se désintéresser
de nous et a détourné le visage, comme si nous étions indignes de sa
considération. Je suppose que je ressemblais juste à un homme marié avec un
enfant dans les bras et une femme à ses côtés.
    Ainsi donc, une trêve crispée a-t-elle été établie –
mais elle était fragile, croyez-moi. Une simple pointe de lance ou de flèche
aurait suffi à la faire voler en éclats. Nous avons attendu dans la cour, sur
nos gardes, nous surveillant les uns les autres. Nóin, bénie soit-elle, se
tenait la tête haute et les épaules droites, retournant leurs regards noirs au
marshal et à ses chevaliers. Quant à Nia, qui avait trouvé un tas de cailloux
pour s’occuper, elle les déplaçait d’un endroit à un autre sans cesser de
chanter.
    Alors que nous étions tous sur le point d’éclater sous la
pression, la grande porte de chêne et de fer de la résidence royale s’est
ouverte sur le représentant du roi, accompagné de deux domestiques. « Sa
Majesté le roi a été informé de votre arrivée, a-t-il annoncé en anglais. Il
vous prie de bien vouloir patienter, et vous donnera audience aussitôt que
possible. » Avisant la horde de Gallois autour de Bran dans la cour, il a
ajouté à son intention : « Vous n’allez pas pouvoir tous entrer. La
grande salle n’est pas assez grande. Vous allez devoir choisir des
représentants pour vous accompagner, les autres attendront ici. »
    Jago a relayé ses paroles à notre seigneur, qui a
répondu : « Avec tout mon respect, étant donné que le jugement royal
concerne tous ces gens, nous l’entendrons ensemble. Le roi ne verra peut-être
pas d’inconvénient à nous communiquer sa décision ici, en récompense de notre
patience. »
    Sans même se donner la peine de répondre, le gars a baissé
la tête, a tourné les talons et est reparti en hâte à l’intérieur. « Tous
ensemble, a ricané le comte Falkes. Typiquement gallois. » Le mot était
une insulte dans sa bouche.
    « Et tous pendus ensemble », a remarqué l’abbé
Hugo. Son regard est alors tombé sur moi et il m’a reconnu. Son visage rougeaud
s’est figé. « Vous, là-bas ! Levez vos mains.
    — Ne fais pas ça, Will, m’a averti Bran en jetant un
rapide coup d’œil par-dessus son épaule. Il a peut-être des soupçons, mais pas
la peine de les nourrir. »
    J’ai tenu bon, lui rendant silencieusement son regard, mais
gardant mes mains hors de vue de l’abbé. C’est alors que j’ai aperçu Odo, assis
le plus inconfortablement du monde sur le dos d’une jument marron. Il m’a vu
lui aussi, m’a reconnu, et – Dieu le bénisse – a tenu sa langue. Il
ne me livrerait pas à ses maîtres.
    « Dites donc ! s’est écrié l’abbé de plus en plus
furieux. Ordonnez à votre homme de me montrer ses mains.
    — Puisque c’est mon homme, il me revient de le
commander. Et je me garderai bien de l’y forcer.
    — Par la Vierge, c’est lui, a insisté l’abbé.
    — De quoi parlez-vous ? a demandé le comte Falkes.
    — Le prisonnier ! s’est écrié Hugo en me désignant
du doigt. Scatlocke – celui qu’ils surnomment “Écarlate”. C’est lui, je
vous dis ! »
    Le comte Falkes a tourné les yeux dans ma direction et m’a
étudié un moment. « Non, a-t-il finalement tranché. Ce n’est pas notre
homme. » Nul doute que des vêtements propres, ma coiffure, mon visage rasé
et étoffé par la bonne cuisine de mon épouse m’avaient suffisamment changé pour
laisser le doute planer.
    « C’est lui », l’a contredit Gysburne. Puis, en
désignant Bran : « Et la dernière fois que nous avons vu celui-là, il
se faisait appeler “monseigneur Dominique”. J’en mettrais ma main à
couper. » Il a

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