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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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aux Allemands dont les side-cars
surgissent : les soldats ouvrent le feu, arrêtent des manifestants. Deux d’entre
eux, Tyszelman Szmul et Henri Gautherot, sont condamnés à mort et exécutés le 19 août
dans les bois de Verrières, près du Plessis-Robinson.
    Il faut les venger.
     
    Fabien dit, le 20 août 1941 :
    « Demain, à 8 heures, au métro Barbès, j’en
descends un. »
     
    Ils sont sur le quai, ce 21 août, Fabien et trois de
ses camarades, chargés d’assurer la protection du tireur et de faire le guet.
    « Tout à coup, voilà qu’un grand diable d’officier de
la Kriegsmarine débouche du couloir et s’apprête à monter dans la prochaine
rame.
    “Celui-là va payer, me dit Fabien. Alors, tu y es ! Tu
fais gaffe, je tire.” »
    Fabien tire deux coups de revolver au moment où l’officier
monte en première.
    « L’officier est tombé dans le wagon, les jambes
pendantes sur le quai. »
    L’aspirant de la Kriegsmarine Moser est mort.
    Fabien court dans l’escalier en criant : « Arrêtez-le ! »
     
    Sur les murs de Paris, on peut encore lire les affiches de
la Kommandantur annonçant l’exécution :
    1) du Juif Tyszelman Szmul de Paris
    2) du nommé Gautherot Henri de Paris.
    Condamnés à mort pour aide à l’ennemi, ayant pris part à une
manifestation communiste dirigée contre les troupes d’occupation allemande.
     
    On tue. C’est la logique de la guerre qui désormais emporte
inéluctablement la France.

 
23.
    En ce printemps et cet été 1941, en France, en zone occupée
comme en zone libre, à Paris comme à Vichy, les masques tombent.
     
    « Le sang appelle le sang », dit le major Boemelburg,
l’officier de liaison de la Wehrmacht auprès de la Délégation générale du
gouvernement de Vichy en zone occupée.
    Il exige la condamnation à mort des communistes et autres « terroristes »
que détiennent les prisons « françaises ».
    Qu’on crée une juridiction particulière, une Section
spéciale.
    Ce tribunal recevra l’«  ordre  » de
prononcer la peine de mort contre les accusés. Les lois répressives promulguées
seront rétroactives.
     
    « Le sang appelle le sang. »
    Les exigences allemandes sont précises : « Six
condamnations capitales au moins devront être prononcées et exécutées au plus
tard le 28 août 1941, date des obsèques de l’aspirant de la Kriegsmarine
Moser. »
    Pucheu, ministre de l’intérieur, obéit, rejette les recours
en grâce que formulent auprès du chef de l’État les trois premiers condamnés à
avoir la tête tranchée.
    Et le couperet tombe.
    Pétain, qui devrait seul avoir le droit de grâce, s’écrie :
    « C’est scandaleux ! On me met devant le fait accompli.
Je proteste. »
    Mais les têtes ont déjà roulé dans le panier ! Et trois
autres suivront.
     
    « Le sang appelle le sang. »
    À Lille, le 23 août, deux officiers allemands sont tués
par des membres de l’Organisation spéciale.
    Le lendemain, à Marquette, toujours dans le Nord, ce sont
deux soldats de la Wehrmacht qui sont abattus.
    Une liste d’otages est aussitôt dressée : cinquante
noms y figurent, et ce chiffre sera doublé quelques jours plus tard.
     
    Une ordonnance du commandement de la Wehrmacht en France décrète
que tous les Français mis en état d’arrestation seront désormais considérés
comme otages et « qu’en cas d’un nouvel acte terroriste, un nombre d’otages
correspondant à la gravité de l’acte criminel commis sera fusillé ».
    Des primes sont promises à tous ceux qui fourniront des
renseignements sur les « terroristes ». Et les délateurs pourront
obtenir la libération de leurs proches retenus prisonniers en Allemagne.
     
    Rien n’y fait ; « le sang appelle le sang ».
    Presque chaque jour, des militaires allemands sont attaqués.
    Des membres de l’OS communiste les traquent dans le hall des
hôtels. Ils abattent aussi un ancien député communiste – Gitton – accusé
de trahison.
    Des officiers tombent à Paris, rue Lafayette, boulevard
Magenta. Les tueurs sont souvent à bicyclette et des groupes de protection
favorisent leur fuite.
     
    Les affiches rouges annoncent les exécutions de dix, puis de
douze otages. Le mois de septembre 1941 est ainsi l’un des plus sanglants.
    La terreur s’installe.
    L’heure du couvre-feu est avancée. Paris est, dès 21 heures,
une ville déserte, plongée dans l’obscurité.
    Les rafles de Juifs « apatrides

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