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A l'écoute du temps

A l'écoute du temps

Titel: A l'écoute du temps Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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incapable de chasser totalement le doute qui la tourmentait.
     
    Deux jours plus
tard, Gilles, Richard et Carole rentrèrent dîner à la maison en se chamaillant.
A l'extérieur, il neigeait doucement depuis le milieu de l'avant-midi,
blanchissant tout le paysage.
     
    — Secouez-vous
dehors, leur cria Laurette qui venait de finir son repassage. Si vous me
mouillez mon plancher, je vous garantis que vous allez l'essuyer.
     
     
     
    —r Oui, m'man,
répondit Carole.
     
    — Gilles, va
chercher les poubelles vides en arrière et rapporte-les sur le balcon. J'ai
entendu les vidangeurs passer tout à l'heure.
     
    En ronchonnant un
peu, l'adolescent sortit de la maison et passa par la rue Archambault pour
rejoindre la grande cour où il attrapa les deux grands contenants métalliques
cabossés et un peu rouilles dans lesquels on jetait les déchets. Ils les tira
jusque dans la cour des Morin et les déposa bruyamment sur le balcon. Après
cela, il fit demi-tour pour rentrer dans la maison par la porte avant. Inutile
de chercher à pénétrer chez lui par la porte arrière. Le matin même, il n'était
pas parvenu à l'ouvrir quand il avait voulu transporter les 399 poubelles. La
porte était prisonnière d'une épaisse gangue de glace.
     
    — T'aurais pu
passer par en arrière, lui dit sa mère lorsqu'il pénétra dans la cuisine après
avoir retiré ses bottes et son manteau. J'ai mis de l'eau bouillante dans le
bas de la porte à matin. On peut l'ouvrir à cette heure.
     
    — Vous devriez
faire ça pour les fenêtres, m'man, lui suggéra Richard en prenant place à
table. C'est rendu qu'il y a tellement de glace dans les vitres qu'on voit
presque plus dehors.
     
    — Innocent! Des
plans pour péter les vitres.
     
    La grand-mère,
aidée par Carole, déposa le dîner sur la table.
     
     
     
    — Ah! j'y pense,
m'man, fit Gilles. Avez-vous ben regardé mon chandail?
     
    — Quel chandail?
     
    — Celui que j'ai
sur le dos. Regardez.
     
    Laurette s'approcha
de son fils et examina avec soin le chandail vert qu'il portait.
     
    — Viens pas me
dire que t'as encore fait un trou! dit sa mère.
     
    — Ben non, m'man,
regardez ce que j'ai accroché,
     
    - dit fièrement
Gilles en relevant du bout des doigts une épinglette représentant des feuilles
de laurier en argent.
     
    — C'est pas vrai!
s'exclama Laurette en reconnaissant l'épinglette.
     
    — Ben oui. J'ai
eu mon bulletin. J'ai quatre-vingts pour cent. Je suis le deuxième de la
classe.
     
    — Quatre-vingts
pour cent! s'exclama sa mère. Vous entendez ça, madame Morin? Mon gars a eu
quatre-vingts pour cent dans son bulletin. C'est la première fois qu'un de mes
enfants me fait honneur comme ça. J'ai hâte de dire ça à Gérard quand il va
rentrer.
     
    400 UN PEU PLUS
LONGTEMPS
     
    — C'est bien
beau, Gilles, l'encouragea sa grand-mère.
     
    Tu dois continuer
à faire honneur à tes parents.
     
    Gilles, débordant
de fierté, se contenta de hocher la tête.
     
    — Moi, j'ai pas
apporté mon bulletin pour pas le mouiller avec la neige, intervint Richard,
mais j'ai monté à soixante-dix pour cent. Je suis rendu quinzième sur
trente-deux.
     
     
     
    — Une autre bonne
nouvelle, fît sa mère en lui ébouriffant les cheveux au passage.
     
    — Moi aussi, j'ai
eu le mien, déclara Carole. J'ai augmenté de deux pour cent.
     
    — Mon Dieu!
s'exclama Laurette, heureuse, je suis gâtée aujourd'hui. On dirait qu'ils ont
tous ben travaillé.
     
    Ragaillardie par
ces bonnes nouvelles, la mère de famille servit des tranches de baloney rôties
avec des pommes de terre rissolées et on dîna en écoutant Je vous ai tant aimé
à la radio.
     
    Après le départ
des enfants pour l'école, Laurette ne put se retenir de dire à sa belle-mère:
     
    — Avoir des
enfants, c'est souvent ben fatigant, mais il y a des fois qu'ils nous font
plaisir.
     
    — Ce que vous
dites là est bien vrai, approuva Lucille.
     
    — Je pense que
c'est la première fois que tous mes enfants réussissent à l'école. Du temps où
Jean-Louis et Denise allaient à l'école, il y en avait toujours un des deux qui
passait pas et il fallait le chicaner pour le faire étudier.
     
    — Parlant de
votre Jean-Louis, Laurette, vous trouvez pas ça bizarre qu'il ait pas encore de
petite amie, lui fit remarquer sa belle-mère avec l'air de ne pas y toucher.
     
    — C'est un garçon
pas mal sérieux, expliqua la mère.
     
    En plus, il aime
pas dépenser pour

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