Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Alias Caracalla

Alias Caracalla

Titel: Alias Caracalla Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Daniel Cordier
Vom Netzwerk:
à notre
entraînement. Malheureusement, le prix à payer par
la population est cruel. D’ailleurs, après la mise à
mort des otages de Bordeaux et de Châteaubriant,
le général de Gaulle a condamné les attentats. Pour
la première fois, je suis en désaccord avec sa pitié :
la guerre est cruelle, et pour vaincre, il faut tuer ou
se faire tuer.

    Le numéro de novembre 1941 de La France libre publie des photographies de tracts de résistants. La
revue les présente « comme des journaux clandestins qui circulent en zone occupée ». Ils ressemblent
aux tracts que nous éditions à l’Action française.

    Quatre titres sont reproduits : La France continue , Les Petites Ailes de France , Valmy et Liberté . La propagande qu’ils distillent vise le pillage de la France,
la barbarie allemande et la honte de l’occupation. À
vrai dire, je ne comprends pas l’intérêt d’épiloguer
sur les conditions de vie des Français : pourquoi
vouloir les convaincre que les Allemands sont leurs
ennemis si, après un an d’occupation, ils ne l’ont
pas encore compris ?

    La France libre cite des articles critiques de « la
gabegie de l’Administration vichyste ». Un paragraphe condamne les lois antisémites :

Les nouvelles dispositions décrétées par Vichy
contre les Israélites français ont soulevé le dégoût
des honnêtes gens. Car, dans sa quasi-totalité, le
peuple de France conserve le respect de la personnehumaine, le sentiment de la justice et de l’injustice ;
il est convaincu que l’État doit, avant tout, demeurer fidèle à ses engagements et qu’un gouvernement ne peut d’un simple trait de plume remettre
en question aujourd’hui la fortune et la dignité,
demain peut-être la vie même d’un certain nombre de membres de la communauté nationale, dont
certains furent de vaillants combattants des guerres
de 1914-1918 et 1939-1940.

    Valmy , du 14 juillet, a sorti un numéro spécial
consacré à l’apologie de la République et de la
Révolution que je combats. La quatrième photo de
la revue reproduit le n o  10 de Liberté du 1 er  octobre
1941. C’est le « journal » le plus récent et, par conséquent, celui qui exprime les préoccupations actuelles des patriotes.

    Une pensée du maréchal Pétain est placée en
exergue : « Je hais les mensonges qui nous ont fait
tant de mal. » Comment peut-on reproduire sans
commentaire dans un journal résistant la pensée de
ce vieux fourbe ? Paradoxalement c’est le seul des
quatre journaux à sonner le tocsin dans un article
intitulé « Notre combat ». J’y reconnais les certitudes qui nous animent :

Les heures décisives approchent, celles où, par
notre courage, notre clairvoyance, notre résolution, nous sortirons de la honte de la défaite et de
l’asservissement pour nous retrouver libres et fiers.

    […] Toute notre force résidera dans notre
organisation. Elle est affaire non seulement des
chefs, mais de tous, puisque chaque adhérent
forme un maillon de notre grande chaîne.

    Pour la première fois, j’y reconnais la conception
belliqueuse qui donne un sens à ma mission. Ce
journal est probablement imprimé par des agents
du BCRA, qui organise en France des commandos
non pour un débarquement, mais pour édifier une
armée à l’intérieur du pays.

    Cela explique le rôle d’instructeur auquel Vignes
nous prépare. J’aurais voulu en discuter avec mes
camarades, mais, fidèles aux consignes et en dépit
de notre intimité, nous n’abordons jamais les questions concernant nos missions.

    Samedi 15 novembre 1941

     

    Qu’est-ce que la France libre ?

    Si l’action clandestine de la Résistance en France
est difficile, pour ne pas dire impossible, à imaginer, je connais les progrès de la France libre, dont
nous sommes les fondateurs, grâce aux déclarations
périodiques du général de Gaulle.

    Le 23 septembre, nous avons appris par France la
création du Comité national français (CNF), acte
fondateur d’un gouvernement légitime de la France
en exil. De Gaulle et son armée assurent, depuis la
capitulation, la permanence de la France sur les
champs de bataille. Malheureusement, c’est à Vichy
que se pressent les ambassadeurs du monde entier.

    Avec le CNF, dont nous ne comprenons pas pourquoi la création a tant tardé, Vichy n’existe plus : la
France c’est nous.

    Aujourd’hui, nous sommes invités à l’Albert Hall,
à Londres.

    La réunion est organisée par

Weitere Kostenlose Bücher