Alias Caracalla

la dernière phrase de Moulin : « Passage
qui provoque de violentes protestations parmi les membres du CD. »
    16 .   Théoriquement c’était vrai, mais, pratiquement, Jean Moulin
dut attendre encore trois semaines avant de pouvoir le réunir.
    17 .   Complétant mon dispositif, je trouvai, non loin de là, des
résistants « dormants » — dont j’ai oublié le nom — pour conserver nos archives. Seuls Laure Diebold ( * Mado) et moi connaissions
leur adresse. Nous restâmes plusieurs mois dans ce lieu exceptionnel par son emplacement.
    18 .   Malgré tout, j’en fus profondément affecté. Aujourd’hui
encore, je me souviens avec précision de ce rendez-vous parmi
tous ceux que j’ai pu avoir au cours de ma mission.
    19 .   La publication de ce texte, découpé en trois télégrammes,
dès son arrivée à Londres, le 14 mai, fut déterminante. Elle
permit à de Gaulle de fixer son voyage en Algérie. Jean-Louis
Crémieux-Brilhac conteste cette version. On lira avec intérêt les
pages 540 à 544 de son livre La France libre ( op. cit. ). Si la politique de Jean Moulin, depuis le mois de novembre 1942, avait
trouvé sa conclusion par d’autres voies que celle des télégrammes
du 8 mai 1943, il n’en demeure pas moins que ces derniers présentaient de Gaulle comme le chef de toutes les résistances françaises et que c’était là le résultat de la politique choisie par
Moulin à partir du débarquement américain en Afrique du Nord,
le 8 novembre 1942. Au moment où de Gaulle se débattait dans
une situation difficile, la stratégie soutenue par la Résistance
française, à l’initiative de Moulin, consistait à exiger la présidence
politique pour de Gaulle à Alger et le commandement militaire
pour Giraud. On est assuré aujourd’hui que la dernière conversation entre Moulin et le Général, le 19 mars 1943, sur la reconnaissance de la France résistante, aboutit au résultat espéré auprès
du Général le 14 mai 1943 à partir de la réception du télégramme
de Moulin, qui installait la France résistante à ses côtés, sans
réserve. Le Général écrivit : « Le télégramme de Paris transmis à
Alger et publié par les postes de radio américains, britanniques et
français libres produisit un effet décisif, non seulement en raison
de ce qu’il affirmait, mais aussi et surtout parce qu’il donnait la
preuve que la Résistance française avait su faire son unité »
(Charles de Gaulle, Mémoires , Gallimard, coll. « Bibliothèque de
la Pléiade », 2000, p. 364).
    20 .   Dans ses Mémoires, Francis-Louis Closon ( * Coulanges)
raconte que Jean Moulin les lui a communiqués sous la table.
    21 .   Pierre Guilain de Bénouville.
    22 .   Jacques Debû-Bridel.
    23 .   Michel Pichard.
    24 .   Fermée en 1939, à cause de la guerre, la station ne fut jamais
rouverte, car trop proche de Sèvres-Babylone.
    25 .   Il y avait une cabine à la station Croix-Rouge, au coin de la
rue du Cherche-Midi et de la rue de Sèvres, remplacée aujourd’hui
par le Centaure de César.
    26 .   Comme je n’ai pas pensé à modifier la date de ces télégrammes, les historiens et leurs lecteurs peuvent constater qu’ils fixent
le jour de la réunion au 25 mai 1943.
    27 .   Je ne connus qu’après la guerre, par Colette Pons, sa « couverture » de marchand de tableaux à Nice, qui éclaire cette
demande sibylline.
    28 .   J’ai conservé cet ouvrage, que je feuillette parfois avec la nostalgie des jours passés, qui la transforme en bonheur, avec Moulin.
    29 .   Avant la Grande Guerre, mon père avait commencé des études d’architecte et, pour se distraire, exécutait des dessins de paysages, de natures mortes ou de nus.
    30 .   Aujourd’hui place Charles-Dullin.
    31 .   J’ai gardé le souvenir d’un immeuble d’ateliers d’artistes. Me
rendant sur place pour revoir les lieux, alors que j’achevais la
rédaction de cet ouvrage, je me suis rendu compte qu’il existe deux
immeubles contigus, aux 47 et 47  bis , rue d’Orsel, dont les parements en pierre de taille sont encadrés de panneaux en brique. Les
appartements-ateliers semblent avoir été transformés en bureaux.
    32 .   Bruno Larat.
    33 .   Plusieurs personnes prétendent avoir accompagné Moulin à
la gare ce jour-là. C’est inexact : mes fonctions exigeaient que je
sois celui qui l’accompagne jusqu’au train lors de ses départs et
qui l’accueille à