Amours Celtes sexe et magie
Bailé, et ils en firent des tablettes de poète, sur laquelle ils écrivirent les Visions, les Épousailles, les Amours, les Courtises des Ulates. De même les Courtises de Leinster furent gravées sur la tablette qu’on fit avec le pommier d’Ailinn. »
Or, très longtemps après, le haut roi d’Irlande Cormac, fils d’Art, qui vécut aux environs de l’an 250, célèbre la fête de Samain (la grande fête celtique du premier novembre) dans sa forteresse de Tara. Et, comme c’était la coutume, les poètes qui y étaient invités avaient apporté leurs tablettes, en particulier ceux qui étaient en possession de celles qui avaient été faites avec l’if de Ballé et le pommier d’Ailinn. Art voit les deux tablettes et, voulant les consulter, il les demande. « On lui apporta les deux tablettes et il les prit dans ses mains, face à face. Et soudain l’une des tablettes s’élança vers l’autre et elles s’unirent comme le chèvrefeuille s’enroule à une branche, et il n’était pas possible de les séparer. Elles restèrent avec tous les joyaux dans le trésor de Tara. »
« La Beauté sera convulsive, ou ne sera pas », disait André Breton. Chez les Celtes, l’Amour serait-il convulsif ? De toute évidence, il est magique, et c’est sans doute dans l’âme des poètes qu’il trouve sa plus belle expression.
Poul Fetan
2005
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