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Bonaparte

Bonaparte

Titel: Bonaparte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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connais, je t’adore tous les jours davantage... Ah ! je t’en prie, laisse-moi voir quelques-uns de tes défauts ; sois moins belle, moins gracieuse, moins tendre, moins bonne, surtout ; surtout, ne sois jamais jalouse, ne pleure jamais ; tes larmes m’ôtent la raison, brûlent mon sang... » Ainsi, pour donner le change, lui avait-elle fait croire qu’elle était jalouse...
    Il ajoute : « Repose-toi bien. Rétablis vite ta santé. Viens me rejoindre ; et, au moins, qu’avant de mourir, nous puissions dire : Nous fûmes tant de jours heureux ! ! ! »
    Comment pourrait-elle être heureuse : Charles a dû – lui aussi – rejoindre le quartier général. En dépit des « fêtes superbes » que lui offrent les Milanais, Joséphine regrette ses amis parisiens, elle « s’ennuie à mort » – elle l’écrira à Thérésia Tallien – et ajoutera : « Mon mari ne m’aime pas, il m’adore ; je crois qu’il deviendra fou. »
    Le même jour où elle trace ces lignes il lui a écrit : « Mille baisers aussi brûlants que mon coeur, aussi purs que toi. Je fais appeler le courrier ; il me dit qu’il est passé chez toi, et que tu lui as dit que tu n’avais rien à lui ordonner. Fi ! méchante, laide, cruelle, tyranne, petit joli monstre ! Tu te ris de mes menaces, de mes sottises ; ah ! si je pouvais, tu sais bien, t’enfermer dans mon coeur, je t’y mettrais en prison... »
    L’enfermer dans son coeur ! Se souvient-il d’avoir écrit autrefois à Valence : « Je crois en définitive que l’amour fait plus de mal que de bien et que ce serait un bienfait d’une divinité protectrice que de nous en défaire et d’en délivrer les hommes » ?









 
    VIII

ARCOLE ET RIVOLI
    Malheur au général qui vient sur le champ de bataille avec un système.
    N APOLÉON .
    B ONAPARTE est parti le 15 juillet rejoindre les forces françaises qui, depuis un mois, ont investi Mantoue. Devant l’étendue d’eau protégeant en partie la ville – les trois lacs formés par le Mincio — Napoléon n’a que neuf mille hommes, autant que d’Autrichiens à l’abri derrière les murailles de la vieille cité lombarde. Dès le 17 juillet, il pensait bien
prendre Mantoue « par un coup hardi et heureux ». « Je comptais, expliquera-t-il, faire embarquer huit cents grenadiers, et j’espérais pouvoir m’emparer d’une porte de la ville ; mais les eaux ayant diminué, dans vingt-quatre heures, de plus de trois pieds, il n’a pas été possible de tenter ce coup de main. » Le lendemain, il fait bombarder la place avec des boulets rouges : « Toute la nuit, cette misérable ville a brûlé. Ce spectacle était horrible et imposant. Nous nous sommes emparés de plusieurs ouvrages extérieurs... »
    Mais Mantoue résiste toujours. Napoléon en a vite assez de piétiner ainsi sur place – il a horreur des sièges – et, le 19, il part pour le quartier général qui se trouve à Castiglione. Mais, à son arrivée, il doit entre deux combats, et deux lettres passionnées à Joséphine, régler les problèmes civils – il se considère comme le proconsul de la nouvelle Italie. Certains commissaires de la République – tel l’ancien constitutionnel Pierre-Anselme Garreau – font peser sur les négociants le poids d’une dure occupation. « On les traite, annonce Bonaparte au Directoire, avec plus de rigueur que vous n’avez l’intention que l’on se conduise avec les négociants anglais mêmes ; cela alarme le commerce de toute l’Italie et nous fait passer à ses yeux pour des vandales... »
    C’est pourquoi, le même jour, il tance, sévèrement, Garreau : « Quand vous étiez représentant du peuple, vous aviez des pouvoirs illimités ; tout le monde se faisait un devoir de vous obéir. Aujourd’hui, vous êtes Commissaire du Gouvernement, investi d’un très grand caractère, mais une instruction positive a réglé vos fonctions ; tenez-vous-y... »
    Ce ton – de maître – sera désormais le sien.
    Beaulieu a été remplacé par. le maréchal Wurmser, Alsacien au service de l’Autriche. Avec une armée de soixante-dix milles austro-hongrois, il descend des montagnes. Ses troupes s’infiltrent de chaque côté du lac de Garde. Son projet ? Prendre dans un étau les quarante mille Français désarçonnés par la résistance de Mantoue.
    Au même moment, le 29 juillet, à Vérone, Bonaparte exulte. Il est tout à son bonheur : Joséphine est près de lui. Après s’être tant fait prier, elle a accepté de

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