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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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Constantin. Quand nous arriverons, nous serons trop épuisés pour nous battre. À supposer que nous soyons sur la bonne route. Après tout, ce sont vos prétendus renseignements qui sont responsables de cette catastrophe, cela et la sottise d’Attaliétès, que le Pantocrator prenne son âme en pitié. Si j’avais su que nous avions affaire à des Seldjouks, je serais sans doute resté auprès de l’impératrice et j’aurais pris moi-même le commandement. Ce malheur ne se serait jamais produit.
    Haraldr écouta. Il détestait déjà ce nom : Seldjouks. C’étaient des fidèles de Mahomet, qui était le fils, ou plutôt le sorcier, d’un dieu nommé Allah. Les Seldjouks ressemblaient beaucoup aux Petchenègues : ils migraient en grandes hordes sur de véritables troupeaux de chevaux rapides qu’ils montaient de façon experte ; au combat, ils ne ménageaient pas leur vie ; et ils avaient le même visage d’insecte. Mais les Seldjouks étaient plus riches et mieux organisés que les Petchenègues, car ils avaient déjà conquis les territoires de Sarrasins moins batailleurs dans un pays riche du Nord-Est, que l’on appelait la Perse. Blymmédès répondit que jamais les Seldjouks n’étaient allés aussi loin dans l’Ouest, et qu’il s’agissait probablement d’une tribu renégate engagée par l’émir d’Alep. Mais le domestique avait également avoué à Haraldr qu’il tenait les Seldjouks pour une « peste » qui se répandrait un jour dans l’Ouest et ferait oublier aux Romains tous leurs autres ennemis.
    En ce moment même, ces Seldjouks battaient en retraite vers l’est à une allure stupéfiante, et la cavalerie légère et rapide des Excubitores impériaux qu’accompagnait l’armée thématique d’Antioche (pour ainsi dire aucun cheval, aucun homme de l’armée thématique de Cilicie n’avait survécu) ne parvenait pas à les rattraper, même en restant en selle jour et nuit. La poursuite à travers les plaines de la vallée de l’Oronte s’était révélée particulièrement difficile pour les Varègues, beaucoup plus lents que les Romains. Ils n’avaient gardé le contact qu’à force d’endurance et de ténacité. Et voici que le terrain recommençait à monter, dans un piémont rocheux qui conduisait à de plus difficiles hauteurs.
    Blymmédès entendit les sabots d’un cheval et héla le cavalier, un des akrites partis en avant-garde depuis le début de la nuit. Il se tourna vers Constantin.
    — Si nous ne les interceptons pas avant qu’ils gagnent Alep, je suis certain que nous ne reverrons pas notre impératrice de longtemps. Et la rançon risque d’être exorbitante.
    — Je vous assure que notre Père cédera à toutes les exigences pour obtenir la sécurité de son épouse, répondit Constantin indigné.
    Il n’ajouta pas que le prix avait déjà été fixé de toute manière et serait payé grâce à une caisse noire que Joannès avait amassée en triplant l’impôt sur les fenêtres un an plus tôt dans les dix-huit thèmes d’Asie.
    — L’émir d’Alep a conclu une alliance qu’il va bientôt regretter, dit Blymmédès. Il ne sera sans doute pas capable de contrôler ses alliés seldjouks. Et je vous assure qu’ils ne sont pas près de respecter le protocole impérial comme le bon émir.
    Constantin se redressa sur sa selle, soudain alarmé. Ce serait la fin de tout. Pourquoi Joannès n’avait-il pas songé à cela ? Puis une musique plus douce remplaça l’alarme. Après tout, l’auguste orphanotrophe Joannès n’était simplement pas capable de dicter tout à « Frère », ici dans la lointaine Antioche. Peut-être « Frère » serait-il obligé de prendre l’initiative, pour sauver cette entreprise peut-être pas très bien planifiée. Ah, mais « Frère » devait faire attention : il visait haut, et il aurait besoin d’un lit de paille pour amortir sa chute s’il n’atteignait pas son objectif.
    — Quel est votre plan, domestique ? grommela Constantin en feignant la désinvolture.
    — Je crois qu’ils s’arrêteront d’ici quelques heures pour abreuver et nourrir les chevaux. Et pour se reposer. Ensuite, ils enverront la moitié de leurs forces dans une direction pour nous induire en erreur ou même nous harasser, pendant que le reste se dirigera directement vers Alep. Je pense qu’ils feront cette halte en un lieu fortifié.
    — Entre ici et Alep ? demanda Constantin d’un ton irrité. La forteresse la plus proche

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