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Byzance

Byzance

Titel: Byzance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michael Ennis
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s’accroupit sur la corniche et se prépara à sauter.
    — Je me suis déjà préparé à mourir avec toi plus d’une fois. Je veillerai à ce qu’un banc chaud t’attende au Walhalla ! cria-t-il avant de plonger les pieds les premiers dans l’enfer.
    Haraldr retint son souffle. Il traversa le toit du balcon presque sans sentir le choc et ne sentit qu’un grattement lorsqu’il perfora le plancher. Presque aussitôt, il comprit qu’il avait traversé le toit suivant, puis sa chute s’acheva dans un vacarme fracassant et il sentit une douleur à la cheville. Il était entouré de flammes. Il sentit l’odeur de ses cheveux en train de cramer et roula vers la pièce voisine. L’air étouffant semblait frais. Il s’assit et se mit à taper sur sa cape qui avait pris feu. Ulfr, accroupi, leva les yeux vers lui.
    Ils descendirent l’escalier, en criant à chaque palier pour avertir les occupants. La rue était entièrement déserte. Aucun spectateur, aucun résident saisi de panique en train de filer avec le peu de biens qu’il possédait. Ils virent une personne courir dans la rue suivante ; derrière la silhouette qui fuyait, une maison de bois de plusieurs étages était presque entièrement consumée par les flammes. Les étages supérieurs de l’immeuble qu’ils venaient de quitter formaient une couronne de flammes ; le bâtiment ressemblait à une torche géante plantée dans la nuit ; les flammèches pleuvaient. Ulfr secoua la tête.
    — Ce que vous disiez est juste. Le Stoudion ne ressemble à rien d’autre.
    Des poutres énormes se brisèrent et plongèrent en flammes dans la rue. Haraldr et Ulfr coururent vers l’ouest pour échapper aux décombres brûlants. Ils ne rencontrèrent personne. Comme si les diables s’étaient emparés de toutes les âmes du Stoudion et le rasaient maintenant avec le feu. Devant eux, le bâtiment de bois qu’ils avaient vu de loin s’effondra avec un bruit d’explosion et bloqua la rue. Ils rebroussèrent chemin, contournèrent l’immeuble qu’ils venaient de quitter et se dirigèrent vers le nord. Aucune rue latérale ne coupait cette artère sur plusieurs centaines de mètres et il n’y avait aucun incendie dans cette direction.
    Les voyous sortirent des ombres en silence comme des esprits des ténèbres. Peut-être une vingtaine, mais sans lances visibles, remarqua Haraldr, très calme. La lance était la seule arme qui puisse le toucher avant que sa propre épée ne touche son adversaire. Il dégaina.
    — Trop de morts cette nuit, dit-il d’un ton sombre.
    Dans leur dos, les craquements des poutres en train de tomber ponctuaient le sifflement des flammes. Les voyous formaient une haie. Haraldr brandit l’acier du pays des Huns très haut pour que tous puissent le voir.
    — Chargeons-les, dit-il à Ulfr.
    Les voyous s’écartèrent avant que Haraldr arrive à une dizaine de coudées d’eux ; ils continuèrent de s’agiter comme des chiens inquiets pendant un moment avant que les ombres ne les attirent dans leurs repaires. Deux rues vers le sud, l’étage supérieur d’un immeuble tomba tout entier dans la rue avec un fracas de tonnerre, dans un jaillissement de lumière. Haraldr et Ulfr se retournèrent un instant pour regarder puis continuèrent leur route vers le nord.
    Haraldr frotta ses yeux salis de fumée. Il songea à un bain, il songea au moment où il prendrait Maria dans ses bras et sentirait sa soie contre sa peau. Il ne pouvait plus sauver le Stoudion. Mais Odin lui avait accordé une autre journée. Et soudain il fut très inquiet. Pas de rues latérales ! Il fallait qu’il tourne vers l’est.
    Devant eux, la rue se mit à bouger. Derrière eux, les flammes avançaient, pareilles à un grand vent, et des flammèches les dépassaient. Et devant… Haraldr eut l’impression que les jambes lui manquaient. Ses entrailles se glacèrent. Par Odin ! Encore un coup de ce rusé Odin ! Odin l’espiègle… La rue devant eux était grouillante de monde. Pas de centaines mais de milliers de gens, entassés, une foule aussi épaisse que sur la Mésé pour le couronnement du césar. Sauf que cette foule-là était hérissée de piquants comme le dos d’un oursin. Des lances, des centaines de lances.
    * *
*
    —  Mon neveu. On m’a dit que vous m’attendiez.
    « Fort aimable à vous de le remarquer ! se dit Michel Kalaphatès. J’attends dans votre antichambre depuis la troisième heure de la nuit et nous voici à la

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