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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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tombe pas , contrairement aux
apparences optiques, elle jaillit vers le ciel. Dans ces conditions, le
menhir se comporte effectivement comme un phallus d’où jaillit une semence qui
se perd dans les étoiles. L’image peut devenir érotique.
Elle n’en reste pas moins sacrée et témoigne d’une certaine construction
métaphysique ainsi que de connaissances réelles quant au phénomène de la foudre.
    D’ailleurs, l’aspect sexuel des monuments mégalithiques est
loin d’être absent des traditions populaires. En Bretagne armoricaine, on cite
de nombreux menhirs, généralement isolés, autour desquels les jeunes filles
venaient danser certaines nuits. Il s’agit là d’un geste rituel de fécondité
qui eût bien étonné les jeunes danseuses si on leur avait expliqué exactement
la signification de leur comportement. Mais dans d’autres exemples, la connotation
sexuelle est consciemment vécue par les participants à ces liturgies « païennes »
que le clergé chrétien a mis bien du temps à résorber, sans jamais y parvenir
tout à fait.
    Dans d’autres endroits, redisons-le, les menhirs sont l’objet
d’un « culte » assez spécial. Les femmes qui désespèrent d’avoir un
enfant viennent s’y frotter le ventre. Parfois, c’est le mari et la femme
ensemble qui viennent accomplir le rite, se mettant nus et même s’accouplant au
pied du menhir. Il y a dans ces coutumes un souvenir d’un ancien culte
phallique, mais aussi la constatation que la pierre levée est le signe même de
la fécondité heureuse. Il arrive que sur certains menhirs couchés, les femmes
se livrent à des glissades (et même à des « écorchades ») sur leur
peau nue. C’est assurément un bon moyen d’être en contact avec les mystérieuses
divinités du temps jadis, et cela n’empêche nullement d’aller ensuite se
confesser pieusement sans oublier d’avouer ce manquement à la religion
chrétienne. La pratique des « écorchades » est absolument générale
dans tous les pays où il existe des menhirs, et elle fait en somme partie des
coutumes ancestrales.
    Mais les théories les plus courantes, les unes scientifiques,
les autres purement conjecturales bien que sous des apparences scientifiques, sont
celles qui concernent des données astronomiques (et accessoirement astrologiques,
puisque autrefois astronomie et astrologie était une même et
unique discipline). On a constaté depuis longtemps que les alignements avaient
été établis selon certaines directions précises encore que soumises à de
nombreuses variantes, et qu’en gros, dans la plupart des cas, ils suivaient une
ligne qui allait du levant au couchant. Il en a été de même pour les dolmens
dont les entrées, très souvent – mais non toujours – se trouvent à l’est. Et, en
partant de ces constatations, on a essayé de découvrir à quelles lois
astronomiques – voire secrètes et ésotériques – obéissaient les constructeurs
de mégalithes.
    Le problème est très complexe et ne peut être résolu
facilement du fait que ce que nous connaissons des monuments mégalithiques, des
alignements en particulier, ne constitue qu’une partie de ce qui existait autrefois :
dans ces conditions, il est difficile de tirer des conclusions réellement
scientifiques d’observations nécessairement incomplètes. Mais il y a cependant
des convergences qui font que ce genre de théorie a toutes les chances d’approcher
de la vérité. Le tout est de ne pas trop déborder de la constatation elle-même
vers des considérations qui touchent à la magie, à l’astrologie ou à l’hermétisme
proprement dit. Et le seuil est facile à franchir.
    Il est indéniable que certaines lignes de menhirs, qui ne
sont pas forcément des droites géométriques (à Carnac, on observe très souvent
des courbures dans les lignes de menhirs) paraissent orientées de manière
systématique et selon des orientations calendaires assez simples : les repères
les plus courants sont les levers de soleil aux solstices et aux équinoxes. Ce
genre d’observation est à la portée de tout le monde. Mais de là à en conclure
qu’il s’agit, à Carnac tout au moins, d’une véritable carte des constellations,
il y a plus qu’un fossé, il y a un ravin. C’est pourtant ce ravin qu’ont
franchi allègrement certains auteurs, allant même – en prenant appui sur les
fameuses représentations serpentiformes du menhir du Manio – jusqu’à imaginer
de grandes

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