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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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même si on peut émettre certaines réserves sur ces
théories soli-lunaires, il ne fait aucun doute que certains monuments
mégalithiques ont servi d’observatoires. L’organisation du système mégalithique
suppose une vie religieuse intense. Mais à ces époques lointaines, la religion
et la science sont de même nature, et les détenteurs du savoir sont évidemment
les prêtres. De plus, comme dans toutes les religions archaïques, il devait y
avoir divination. La prévision des phénomènes astronomiques fait partie de l’art
divinatoire. Donc, on peut affirmer que les prêtres des mégalithes, comme les
druides, leurs successeurs, étaient aussi des astronomes et astrologues.
    Mais on a émis également de nombreuses hypothèses sur la construction
des mégalithes. La tradition populaire, à court d’explications rationnelles, avait
eu la chance de faire appel aux géants et aux êtres fantastiques. Les « Roches
aux Fées » voisinent avec les « Cailloux de Gargantua ». Parfois,
comme au Champ-Dolent, c’est une pierre tombée du ciel. À partir du moment où l’on
a tenté de comprendre comment des hommes apparemment dépourvus de moyens
techniques ont pu accomplir de telles prouesses, les solutions ont été
nombreuses, y compris celle qui consiste à faire appel à des pouvoirs
psychiques exceptionnels permettant le transport d’énormes blocs sans
intervention de la main humaine.
    Il est exact que, parfois, on a transporté des pierres de
très loin. Mais il semble, à l’étude de la plupart des sites, que l’on ne se
soit pas tellement fatigué à chercher ailleurs ce qu’on
avait sur place. La plus grande partie des menhirs et des dolmens sont
construits avec de la roche trouvée sur place ou aux environs immédiats. Il
suffisait d’ouvrir une carrière, surtout en Bretagne où le granit – sauf dans l’éperon
central – ne manque pas. Il faut d’ailleurs se dire que, très souvent, il était
inutile d’ouvrir une carrière : on constate partout la présence de blocs
détachés du filon naturel par diverses intempéries. Il suffisait donc de se
servir, le travail consistant essentiellement à dégrossir le bloc et au besoin,
à lui donner la forme désirée. C’est ainsi que le menhir de Men-Marz en
Brignogan (Finistère) a tout simplement été extrait de la roche mère qui se
trouve juste à côté de lui. Par contre, le menhir de Champ-Dolent, qui se
dresse sur un substrat schisteux, a dû subir un transport d’au moins quatre
kilomètres.
    Ce transport, même réduit à quelques centaines de mètres, pose
cependant quelques problèmes. On suppose qu’il se pratiquait à l’aide de
rouleaux, en empruntant des parcours aussi en pente que possible. Depuis une
dizaine d’années, on a multiplié les expériences pour tenter de découvrir le
secret des constructeurs de mégalithes. Ces expériences ont montré que pour des
poids de l’ordre de cinq à dix tonnes, le travail le plus pénible était de
récupérer par derrière les rouleaux qui venaient de servir et de les replacer
en avant. Cela, bien entendu, à condition de disposer d’un nombre d’individus
suffisant pour assurer le travail collectif. On a parfois suggéré qu’on pouvait
déplacer des pierres sur des sortes de traîneaux au moment des grands froids
quand le sol était glacé ou enneigé. Mais l’aire d’extension des mégalithes n’est
pas tellement celle des hivers rigoureux. Et, d’autre part, le frottement
produit par l’énorme masse aurait fatalement fait fondre la neige ou la glace, et
le chargement se serait vite retrouvé dans un bourbier. Il semble que déjà, à l’époque
du Néolithique, il y ait eu des chemins, non pas pavés comme ils le seront au
temps des Romains, mais emboisés, c’est-à-dire consistant en une
succession de petits troncs d’arbres coupés à la bonne longueur et
constituant ainsi une véritable route en bois sur laquelle on pouvait
facilement faire glisser des traîneaux ou même rouler des chariots munis de
roues. On a retrouvé certaines de ces routes dans les marécages des Pays-Bas et
du Somerset ; et, en Irlande, dans les grandes tourbières du centre, de
tels chemins sont toujours en usage. Il est fort possible que les constructeurs
de mégalithes aient utilisé ce genre de routes pour assurer le transport de
leurs énormes blocs de pierre.
    Un menhir ne se mettait pas en place sans préparation du
terrain. Il fallait d’abord creuser une fosse. Puis

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