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Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Carnac ou l'énigme de l'Atlantide

Titel: Carnac ou l'énigme de l'Atlantide Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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mégalithique, mesure employée dans la Gaule
préhistorique et protohistorique pour les travaux de construction, c’est-à-dire
0,3175 mètre, chiffre confirmé par des travaux plus récents. Le seul problème
est qu’on ne voit pas très bien pourquoi ce système solsticial concerne
seulement quelques mégalithes dans une aire où ils sont particulièrement
abondants.
    Ces recherches mettent cependant l’accent sur le rôle de
calendrier qu’auraient pu jouer certains ensembles mégalithiques. Mais tout
calendrier, surtout dans les temps reculés, est soli-lunaire. On a donc tenté
des expériences en ce sens avec les menhirs et les dolmens d’Irlande et d’Écosse.
Puis on a élargi le débat avec les groupes de la région de Carnac. Les
conclusions ne sont guère satisfaisantes sur le plan d’une explication
rationnelle. Tout au plus peut-on préciser, grâce à ces observations, la valeur
de l’unité de mesure de la fin du Néolithique, ce qu’on appelle le yard
mégalithique, qui fait 0,829 mètre, et montrer que dans la construction des
grands ensembles intervient fréquemment le rapport 3-4-5. La précision
mathématique des relevés a au moins l’avantage de permettre une base très
solide pour des hypothèses entièrement nouvelles.
    Il y a cependant quelque chose qui surgit de tout cela :
la conviction que certains monuments ou ensembles de monuments mégalithiques
ont été de véritables observatoires astronomiques. On en est arrivé à prouver
scientifiquement que Stonehenge servait de calculateur pour prédire les éclipses.
On est parvenu au même résultat pour certains cromlechs d’Écosse et du Pays de
Galles. Et l’on a étendu cette possibilité à la Bretagne armoricaine, bien que,
contrairement aux îles Britanniques, les cercles de pierres levées
y soient rares. On est parvenu à certaines constatations du plus haut intérêt.
    C’est le grand menhir brisé de Locmariaquer qui constitue le
point central de ces observations. Il aurait été l’élément de base d’un système
destiné à prédire les éclipses. Si c’était le cas, cela justifierait nettement
la taille imposante qu’il avait lorsqu’il était dressé. Ce grand menhir aurait
donc servi de fronteau de mire, ou plutôt de guidon de visée sur la lune. Les
crans de cette mire auraient été plusieurs autres menhirs isolés et souvent
fort éloignés, dont les emplacements correspondraient à des visées à des
moments extrêmes de la déclinaison lunaire. On sait que ces moments extrêmes se
situent à 18,6 années, les fameux dix-neuf ans du cycle pascal des Chrétientés
celtiques, et bien entendu le cycle des séjours d’Apollon dans l’île de
Bretagne, à Stonehenge, si l’on en croit Diodore de Sicile. Il y a aussi une
fluctuation de l’inclinaison de l’orbite lunaire sur l’écliptique, pendant une
période de 173,3 jours, qui modifient les points de ces moments extrêmes. Et c’est
seulement aux points morts, aux immobilisations majeures et mineures, toutes
les 9,3 années, ou près d’eux, que l’homme parvient à détecter les effets de la
petite fluctuation : or, le système veut que les éclipses se produisent seulement
lorsque cette dernière perturbation est proche ou qu’elle est à son maximum. Pour
prévoir les éclipses, il fallait donc observer des différences de déclinaison d’une
minute d’arc, ou moins encore, ce qui nécessitait des petits repères, naturels
ou non, mais en tout cas lointains et nets à l’horizon. Le bord du soleil ou de
la lune défilait derrière le repère, et l’observateur se déplaçait vers le côté
de façon à obtenir une coïncidence exacte. Cette position étant relevée, l’observation
était répétée le lendemain et le surlendemain jusqu’à ce que fût atteint le maximum.
    Or le grand menhir de Locmariaquer pouvait être vu de huit
sites. Chacun de ces sites devait être utilisé pour observer l’une des
positions extrêmes possibles de la lune.
    Les plus éloignés étaient le menhir de Goulvhar à Quiberon, un
emplacement de mégalithe à Saint-Pierre-Quiberon. Les autres sites étaient la
butte de Tumiac en Arzon, le Petit-Mont en Arzon, le dolmen de Trevras en
Larmor-Baden, le mégalithe de Kerran et le tumulus du Moustoir en Carnac. Un
autre système identique aurait fonctionné autour du menhir du Manio, en Carnac.
Ainsi pouvaient être prévues les éclipses de lune ou de soleil. Ainsi pouvait
être observé le ciel. Car,

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