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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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de là », me dit l’un des snipers.
    C’était un des tireurs d’élite les plus expérimentés du commandement. Lors d’une mission précédente en Irak, il avait traqué un sniper irakien qui tirait sur les marines. Cela lui avait pris des semaines, mais il avait fini par trouver sa planque. Il l’avait tué en tirant à travers un mur. La balle était passée dans le trou laissé par une brique manquante.
    La route se trouvait à gauche du tas de foin et montait un peu, ce qui lui donnait un léger avantage.
    « Je prends le flanc droit, proposa l’artificier.
    — OK, dis-je. Je reste au milieu et j’essaie de leur expédier une grenade. »
    Ce plan ne me plaisait pas beaucoup, mais nous n’avions pas le choix. Avec un espace de tir réduit et l’équipe de Phil sur la droite, nous étions limités pour contourner la meule de foin.
    Je m’en remettais pleinement aux snipers pour me couvrir pendant que je m’avançais. Les talibans étaient à deux cents mètres – pas facile –, mais avec les fusils à lunettes de vision nocturne, cela restait faisable.
    Nous nous sommes mis en position rapidement.
    « RECCE en place. »
    Je portais dans le dos une petite échelle pliable. Je l’ai posée dans l’herbe après l’avoir marquée avec une lumière chimique à infrarouge.
    « Artificier en place. »
    Je tenais mon fusil dans la main gauche. Je me suis agenouillé et ai sorti une grenade de mon sac. Je l’ai dégoupillée et, tenant la grenade dans la main droite, je me suis mis à courir vers le tas de foin. Je n’entendais que ma respiration et le vent. J’essayais de m’approcher avant que les talibans regardent à nouveau par-dessus la meule. J’étais à mi-chemin lorsque j’ai entendu une rafale d’AK-47 sur mon flanc droit. Phil et son équipe devaient avoir retrouvé les fuyards.
    Le sprint ne me prit pas plus de quelques secondes, mais j’avais l’impression d’avancer au ralenti. J’étais à moins de quarante mètres de la meule lorsqu’une tête est apparue au-dessus.
    J’étais à découvert. Impossible de m’abriter. Je ne pouvais pas m’immobiliser. Je devais atteindre le tas de foin. Je n’avais pas la meilleure des armes, et j’étais trop loin pour lancer ma grenade. Il fallait avancer. Une fraction de seconde plus tard, une rafale du sniper a touché le taliban en pleine poitrine. Il s’est affaissé comme une poupée de chiffons.
    L’une des balles a enflammé le carburant d’une roquette qu’il avait harnachée dans le dos. Lorsqu’il est tombé derrière le tas de foin, des étincelles et des flammes ont jailli de son sac à dos.
    J’ai lancé ma grenade derrière le tas et ai roulé au sol. Après l’explosion je me suis relevé et suis reparti en courant.
    Couvert par le premier sniper, j’ai rejoint l’artificier et notre second sniper. Ce dernier nous protégeait pendant que nous allions derrière la meule par la gauche, l’arme à la main, prêts à tirer. On a trouvé un taliban sur le dos, la roquette brûlait toujours sous son corps. Pas trace de l’autre combattant.
    Pendant que nous nous mettions à sa recherche, un message a grésillé dans la radio.
    « Aigle blessé, un aigle blessé, demandons évacuation en urgence ! »
    L’un des snipers avait reçu une formation médicale. Il a rejoint l’équipe de Phil sur-le-champ. Nous devions absolument retrouver le taliban, alors j’ai arrêté de me demander qui était blessé pour continuer la fouille avec les deux autres.
    J’ai aidé l’artificier à rassembler armes et motos des talibans. Ils avaient des kits de morphine et des grenades. C’était des professionnels, pas des fermiers qui prenaient leur AK-47 une fois les foins rentrés.
    Nous n’avons pas retrouvé Bergdhal au cours de ce déploiement, et à l’été 2012, il était encore prisonnier des talibans. Mais je savais qu’on l’avait raté de très peu. Probablement de quelques heures à peine, ou peut-être les talibans avaient-ils profité de l’échauffourée pour s’échapper avec lui.
    Une fois les choses calmées sur le terrain, l’artificier a posé des charges pour faire sauter l’équipement de l’ennemi.
    « C’est prêt », nous dit-il.
    Nous nous sommes éloignés à bonne distance et il a déclenché l’explosion, détruisant tout le matériel et le corps du taliban. La meule s’est enflammée et a laissé une trace noirâtre au sol.
    Lorsque nous sommes revenus pour voir si tout avait

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