Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
Vom Netzwerk:
embarrassé, à cause du crash qu’il n’a pu éviter. Je l’intercepte à son entrée dans le hangar et le serre vigoureusement dans mes bras.
    « Teddy, lui dis-je, t’as été sensationnel. »
    Il a un sourire penaud et essaie de se dégager.
    « Non, je parle sérieusement, vieux. »
    Il est indéniable qu’en crashant l’hélico comme il l’a fait, il a permis à l’opération de se poursuivre. Tout le monde n’en avait que pour celui qui a appuyé sur la détente, mais il est beaucoup plus difficile d’exécuter un atterrissage forcé en hélicoptère sans trop de casse, que pour un SEAL entraîné d’appuyer sur la détente. Une fausse manœuvre, et on aurait terminé sous la tôle tordue dans la cour. Teddy nous a sauvé la vie.
    « Super-boulot », dit Walt, qui commence par me serrer la main pour finir par m’étreindre.
    Pendant les quelques minutes suivantes, nous nous félicitons les uns les autres. Des gens arrivent encore dans le hangar. Je ne me rappelle plus très bien avec qui j’ai parlé, mais l’impression vivace d’être de retour sain et sauf m’est restée.
    Et il n’a pas fallu longtemps pour que les plaisanteries et boutades fusent.
    « Tu voulais faire sauter la baraque ? Vraiment ? » dit Charlie à l’artificier.
    Finalement, nous posons en groupe pour la photo souvenir. Nous sommes une grande équipe. La séance de photos terminée, nous retombons vite en mode boulot. La fin de la récréation est sifflée et il est temps de se rendre à Bagram pour exploiter la documentation ramenée.
    Les rangers ont emballé le corps et sont déjà en route. Nous les suivons de peu dans un deuxième avion. Pour ce vol, nous chargeons tout notre matériel dans le C-130, fixé au pont par des sangles. Nous montons à bord avec notre barda et nos armes. Il y a peu de sièges et je m’installe comme je peux vers l’avant.
    Jen pleure encore, assise sur le plancher, en position quasi fœtale. Je distingue à peine ses yeux dans la lumière rouge de la carlingue. Ils sont gonflés et son regard perdu au loin. Je me lève et lui tapote l’épaule.
    « Hé, tu avais raison, c’était bien cent pour cent ! » lui dis-je, approchant ma bouche de son oreille pour couvrir le rugissement des moteurs.
    Elle me regarde, l’air hébété.
    « Non, sérieusement, sans déconner. C’était vraiment cent pour cent. »
    Elle hoche la tête, et se remet à pleurer. Je retourne à ma place alors que l’équipage coupe la lumière de la cabine. Quelques minutes plus tard, nous volons vers Bagram. Je somnole pendant les quarante-cinq minutes du vol. Je ne dors pas vraiment, mais je me repose. Je sais qu’il nous reste encore des heures de travail.
    Le C-130 nous laisse dans un hangar proche du dépôt des appareils. À l’intérieur, un petit groupe de spécialistes du FBI et de la CIA nous attend pour nous aider à trier tous les papiers, analyser les clefs USB et les ordinateurs rapportés de la résidence de Ben Laden. Quand nous nous avançons dans le hangar, j’ai la surprise de voir tous ces gens debout derrière leur table (chacun a la sienne), mains croisées dans le dos, dans la position « repos » des militaires lors des parades.
    Disposé sur des plats en plastique vert, un buffet nous attend, avec des nuggets de poulet et des frites. Une grosse machine à café débite des tasses du jus infect habituel. Notre petit déjeuner remonte à plus de sept heures, mais personne ne touche à la nourriture. Nous avons autre chose à faire avant.
    Dès la porte franchie, nous nous sommes débarrassés de notre matériel. En retirant mon sac à dos, j’ai mal à l’épaule. La douleur n’est pas très forte, mais sourde et constante. J’essaie de regarder par-dessus mon épaule, mais je ne vois pas de sang.
    « Walt ? J’ai quelque chose à l’épaule ? » Il se débarrasse de son matos lui aussi. Il regarde.
    « Rien de bien méchant, apparemment. On dirait que tu t’es pris un fragment. Il ne devrait même pas y avoir besoin de te faire des points. »
    J’inspecte mon équipement. Quand j’attrape le coupe-boulons, je sens une écharde de métal s’enfoncer dans mon doigt. Je découvre qu’un fragment métallique assez gros est resté dans le manche.
    Provient sans doute d’une balle, me dis-je.
    Quand Ahmed al-Kuwaiti a tiré, des fragments ont dû me toucher avant que je riposte. Le coupe-boulons était placé à la hauteur de mon cou, et l’éclat est donc

Weitere Kostenlose Bücher