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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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d'État. Quand ilsétaient emboîtés dans le système des partis, ils redevenaient des politichiens.
    « En 58, poursuit-il, quand je suis revenu aux affaires, j'ai essayé de leur rendre leur vraie dimension en les appelant à moi. Plusieurs se sont dérobés. J'attendais Mendès, j'ai eu Ramonet 4 . Mendès s'est entêté à lutter contre moi et s'est privé définitivement du grand rôle national qu'il aurait pu jouer. Il s'est ridiculisé dans son obstination. »

    « Étendre le référendum, mais ne pas le prostituer »
    Le 12 mars 1963, je lui demande : « Seriez-vous favorable, mon général, à l'extension du référendum à d'autres sujets que ceux qu'a prévus la Constitution, selon la pratique suisse : Voulez-vous que les tramways roulent à droite, ou roulent à gauche ? »
    Il me répond : « Je suis pour l'extension du champ d'application du référendum, mais à condition que ce soit le Président qui en prenne l'initiative et qu'il s'engage à fond derrière son texte. Si le Président ne met pas son maintien à l'Élysée dans la balance, le référendum n'aura pas de nerf, dès lors qu'il n'y aurait aucun risque. Il faut que le Président annonce qu'il se retirera s'il est désavoué. Je suis contre le référendum à la suisse, où l'exécutif n'engage pas sa responsabilité. Ce qui était jadis réalisable sur l'agora d'Athènes, ou qui l'est aujourd'hui dans le canton de Vaud, ne peut l'être dans un grand pays qu'à des occasions solennelles. Et puis, il ne faut pas prostituer le référendum en le faisant jouer à tout propos. »
    En 1972, certains, dont je serai, diront à Georges Pompidou leur regret qu'il ne s'engage pas à fond derrière son référendum sur l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun. Après coup, il nous donnera raison. Il reconnaîtra qu'il avait eu tort de penser que cette menace lui retirerait des voix, ou lui ferait courir inutilement le risque de devoir s'en aller.
    Des gaullistes de penchant parlementaire, comme Michel Debré, rêvent d'une démocratie de type anglais, où l'exercice du pouvoir appartient à l'Assemblée, à laquelle la nation délègue sa souveraineté. Le Général veut une démocratie où l'exercice du pouvoir est délégué au Président. Ni les premiers ni le second n'imaginent une démocratie directe, où le pouvoir serait fréquemment exercé par le peuple.
    À partir de juin 1962, avant même que soit organisé le référendum sur l'élection populaire du Président, le Général me parle fréquemment de deux référendums auxquels il songe : l'un sur la transformation du Sénat, l'autre pour rendre irréversible l'indépendance nationale. Curieusement, il ne cesse pendant sept ans de mentionner le premier, qui devait causer sa perte. Il ne parlera qu'une fois en Conseil des ministres, le jeudi 12 novembre 1964, du second, qui lui tient visiblement le plus à cœur.

    « L'État est responsable de l'ensemble »
    Le Général me dit, le 24 avril 1963, au soir d'une tournée ardennaise : « Ils ont raison, ces maires, de se plaindre ! Des ponts sur la Meuse qui ne sont toujours pas reconstruits vingt-trois ans après l'invasion ! Il y a quelque chose qui ne va pas, quelque part ! L'État ne fait pas son devoir !
    AP. — Si vous permettez, ce ne sont pas les Allemands qui les ont détruits en 40, ce sont les Américains en 44, ça ne fait que dix-neuf ans. Et puis, ce n'est pas l'État qui est responsable : ces ponts sont sur des routes départementales, c'est donc au département de les reconstruire.
    GdG. — Ça ne va pas ! Que ce soit dix-neuf ans ou vingt-trois, que ça appartienne au département ou à l'État, ce n'est pas acceptable ! Qui les refera, ces ponts ? Ce sera bien les Ponts et Chaussées, qui sont sous l'autorité de l'État. Qu'est-ce qu'ils attendent ? Dans ce pays, l'État est responsable de l'ensemble ! »
    Il reprend, plus calmement : « Bien sûr, l'État ne peut pas tout faire lui-même, mais il doit veiller à tout, vaquer à tout ! S'il y a des lacunes, c'est à lui de les combler ! S'il y a des incapables, c'est à lui de les dénoncer ! À quoi servent les préfets ? »

    « L'Élysée, c'est qui ? »
    Au Conseil du 24 janvier 1963, Giscard annonce que, pour la Foire internationale de Montréal de 1967, il a constitué un comité présidé par Baumgartner.
    Giscard : « On m'a dit qu'à Mexico, notre participation n'avait pas été éclatante.
    GdG. — Comment ? Vous en êtes responsable et vous vous

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