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C'était De Gaulle - Tome I

C'était De Gaulle - Tome I

Titel: C'était De Gaulle - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Peyrefitte
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va-vite, je jette un coup d'œii sur les principaux personnages qui se font vis-à-vis au centre de la table : de Gaulle, flanqué de Malraux et Palewski à sa droite, de Jacquinot à sa gauche. Face à lui, Pompidou, encadré par Pflimlin et Joxe.
    GdG : « Notre ordre du jour est peu chargé. Cela tient au renouvellement du gouvernement, qui n'a pu encore atteindre sa vitesse de croisière. »

    « Il faut parfois faire appel aux compétences »
    Le Conseil commence, selon la règle, par les « mesures individuelles ». Messmer propose que le général Ailleret soit remplacé par le général Fourquet comme commandant supérieur des forces en Algérie.
    GdG : « Il avait toujours été décidé qu'Ailleret quitterait l'Algérie après le cessez-le-feu. Fourquet, au commandement de l'armée de l'air en Algérie, a rendu de grands services. Sa conduite, l'an dernier, a été d'une parfaite fermeté et clarté. Ce qu'on n'a pas pu dire de tout le monde 3 . »
    Les crises sont pour le Général des rites de passage : l'occasion d'éprouver les hommes, de promouvoir ceux qui ont été fidèles et d'écarter, au moins un temps, ceux qui ont flanché.
    Messmer : « Le général Ailleret sera appelé à d'importantes fonctions, au retour d'un congé pour prendre du repos.»
    Vive réplique du Général : « Il n'y a nulle urgence à révéler la nature de ses futures fonctions. »
    Il répugne à toute annonce prématurée. Goût du secret ? Désir de préserver sa liberté ? Tant qu'il n'a pas annoncé sa décision, ce n'est pas sa décision, puisqu'il peut en changer.
    André Malraux propose de nommer Georges Auric comme administrateur de la réunion des théâtres lyriques nationaux : « Pour la première fois depuis quarante ans, l'Opéra sera dirigé par un musicien.
    GdG. — Il faut parfois faire appel aux compétences. »
    Sourires autour de la table, rires de quelques-uns, surtout ceux qui, placés trop loin, veulent compenser la distance par la sonorité. Impassibilité de Malraux, de Couve, de Pompidou, de Giscard. Ils ne rient pas pour si peu ; ou ils n'ont pas peur d'être oubliés.
    On passe ensuite aux communications des ministres. Elles traitent de deux sujets, qui sûrement ne nous lâcheront pas de longtemps : l'Europe et l'Algérie.

    « Les Anglais ne suivent qu'à condition qu'on commence sans eux »
    Europe : hier, les ministres des Affaires étrangères belge, Spaak, et néerlandais, Luns, ont rejeté le plan Fouchet 4 . Couve décrit cette mise à mort par une litote qui aurait enchanté M. de Norpois : « La discussion du projet de traité constituant une Union des six États du Marché commun n'a pu aboutir à des résultats positifs. »
    Il précise : « La réunion de Paris visait à terminer la négociation. Quelques difficultés demeuraient. Nos partenaires tenaient à ce que le traité fit référence à l'Alliance atlantique. Nous n'y tenions pas (re-Norpois : le Général l'a refusé catégoriquement).
    « Les questions économiques entreraient-elles dans la compétence de ce traité, ce qui serait une façon, à leurs yeux, de frapper de caducité le traité de Rome ? Mentionnerait-on l'élection de l'Assemblée parlementaire européenne au suffrage universel ? Remplacerait-on la règle de l'unanimité par celle de la majorité ? La vieille querelle de l'intégration supranationale faisait rage.
    « À Londres, Heath 5 venait de déclarer que le moment était venu pour la Grande-Bretagne de se joindre à l'Europe des Six. La Belgique et la Hollande en ont pris prétexte pour opposer leur veto au plan Fouchet. J'ai objecté qu'on ne pouvait vouloir à la fois plus d'intégration et l'entrée des Anglais. Il a fallu constater qu'on ne peut, pour le moment, aller plus loin.
    « Les seuls qui jubilent sont les Hollandais. Les Belges sont mal à l'aise. Les Anglais sont, ou se disent, mécontents : nous n'allons pas manquer de leur imputer l'échec et de le leur faire payer en faisant barrage à leur adhésion. Les Allemands et les Italiens, qui étaient favorables au traité, manifestent leur déception. Quand on en viendra au faire et au prendre 6 avec lesAnglais, conclut placidement Couve, la perspective de leur entrée va dominer le paysage. »
    Maurice Schumann 7 demande s'il s'agit d'une rupture ou d'un ajournement. Le Général lui répond. Il en profite pour reprendre l'analyse de Couve. Après le pastel, l'eau-forte.
    GdG : « Nous avons fait une proposition. Nous sommes les seuls à

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