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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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fait donc pas toujours ce qui plaît. À bien des égards, le mois offre une curieuse dualité. Ne dit-on pas que les petits chats nés en mai sont dévorés par les matous, que les cochons qui naissent crèvent ou deviennent fous ? Mais, là encore, chaque malheur a son remède. Vous voulez conserver votre cochon né en mai : rien de plus facile. Aussitôt né, prenez-le et emportez-le quelques instants sur le territoire d’une autre paroisse. Dès lors, tout malheur est écarté.
    Un dernier mot, enfin. Inutile de chercher les origines de la fête des Mères : nos ancêtres l’ignoraient.
    Fêtes des Mères et des Pères
    La fête des Mères, reconnue officiellement par une loi en 1950, nous est en réalité venue des États-Unis et n’est apparue sur nos calendriers qu’en 1920. C’est cette année-là qu’Ernest Cognacq et son épouse Marie-Louise Jay, fondateurs des magasins de La Samaritaine, à Paris, décidèrent de créer un prix, destiné aux femmes méritantes, mères d’au moins six enfants ; à partir de cette même année les « médailles de la famille », dont plus de cent mille exemplaires ont été décernés à ce jour, seront remises officiellement par les maires.
    La fête des Mères fut suivie de celle des Pères, née, dit-on, elle aussi aux U.S.A. dans l’esprit d’une femme, Sonora Smart Dodd, qui en aurait eu l’idée en écoutant le sermon prononcé par un pasteur, le jour de la fête des Mères, en 1909. Toutes deux seront enfin suivies, en 1987, par le lancement de la fête des Grands-Mères, sur l’initiative, purement commerciale, d’une marque de café, qui réussit magistralement à l’imposer au début du printemps et pour la plus grande joie des fleuristes…
    LES FEUX DE JOIE DU JOUR LE PLUS LONG
    Bien avant 1982, qui vit naître la fête de la Musique, le 24 juin est célébré partout par nos ancêtres. Des feux qui n’ont rien de celtiques, contrairement à ce que l’on prétend souvent, célèbrent ce jour le plus long, autrement dit le solstice d’été. En Bretagne, dans le Bassin parisien, en Picardie, dans toute l’ancienne France de langue d’oc, on dresse des bûchers comme on l’a déjà vu faire à carnaval.
    Chacun apporte des fagots et des broussailles que l’on transforme en « borde », « bure », « folerie », « marole » ou en « brandon », selon les provinces, en ayant soin d’éloigner ces bûchers des maisons à cause du risque qu’ils font courir alors aux toits de chaume. Selon les règles complexes de tout un art architectural, on les dresse dans un pré ou à un carrefour. Aux fagots entassés, on ajoute un grand baliveau ou un sapin bien vert qui résiste longtemps au feu. À la nuit, après des prières à l’église, pendant qu’un solide gaillard se pend à la corde de la cloche pour la faire sonner à toute volée, le prêtre bénit le brasier et y met lui-même le feu. D’autres fois, selon les coutumes locales, le geste revient au maire, au doyen, ou souvent encore aux derniers mariés de l’année. Une fois encore, le feu purifie. Sous sa fumée, on fait passer les bêtes pour les préserver des maladies. Dans le brasier, on jette des gerbes de plantes parasites, nuisibles aux cultures, ainsi que des sacs remplis de serpents ou de rats, voire des chats, comme c’est d’usage à Paris. Il avait fallu une intervention de Louis XIV, en 1648, pour que cesse la mise à mort par le feu d’animaux vivants.
    Tandis que le bûcher se consume, les rondes s’organisent tout autour ; des tisons enflammés sont jetés en l’air. Lorsque le feu s’éteint, les rondes cèdent la place aux concours de sauts au-dessus des braises encore rouges. Tard dans la nuit, chacun rentrera chez soi avec un charbon éteint en main, autre objet à conserver précieusement comme remède miracle contre la foudre, les orages, les voleurs, etc.
    La Saint-Jean est aussi le jour où l’on cueille tout un assortiment de plantes magiques : la sauge, la camomille, le millepertuis, dit « sang de saint Jean », la verveine ou « tête de saint Jean », l’armoise, « ceinture de saint Jean », la fougère mâle, « racine de saint Jean », la cuscute normande ou « chandelle de saint Jean », ou encore le salsifis sauvage appelé « barbe de Saint-Jean ». On les cueille de préférence avant le lever du soleil pour en faire des onguents et des huiles qui guériront bêtes et gens.
    La Saint-Jean est aussi le jour des

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