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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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Grande Ourse.
    Ailleurs, chez les Celtes, elle se voyait plus volontiers nommée « grand chariot », en référence à celui avec lequel le fameux roi Arthur errait la nuit. Mais Arthur venait du mot gallois « artos », signifiant « ours ». Décidément, on y revient toujours…
    Les livres de l’époque atteignent des tirages époustouflants pouvant dépasser cent cinquante à deux cent mille exemplaires ! Ces « best-sellers » se nomment, au XVIII e siècle, le Grand Compost des Bergers ou le Petit Désiré , puis le Messager boiteux , le Bavard, le Postillon de la Paix , pour devenir, à la fin du siècle dernier, la Nouvelle Lanterne magique. En réalité, les titres sont beaucoup plus longs et descriptifs, tel l’ Almanach historique, nommé le Messager boiteux, contenant « des observations astrologiques sur chaque mois, le cours du soleil et de la lune et le changement d’air de jour en jour, exactement calculé pour l’an de grâce mil sept cent quatre-vingt, par Antoine Souci, astrologue et historien ». L’auteur, cependant, a soin de prévoir une petite postface pour se dédouaner : « Finissans mes prédictions, dit-il, je remettray tout sur la Miséricorde de Dieu, lequel comme Maître et Créateur de toutes choses changera quand il lui plaira les mauvaises Prophéties en bonnes, donnant paix pour guerre, libéralité pour famine et autres bénédictions provenant de sa bonté infinie, et c’est ce que j’espère, Amen. » Les voies du Seigneur, même dans les almanachs, restent impénétrables !
    LA FÊTE DU COCHON :
« SON ET LUMIÈRE » OU SACRIFICE ?
    « Viande de femmes que celle du boucher », proclament souvent nos ancêtres avec tout le mépris que cela sous-entend. C’est qu’en effet, jusqu’à la guerre de 1914-1918, la plupart des paysans ne mangent de la viande de boucherie pas plus d’une fois par semaine, et encore ! Plus avant dans le temps, c’est à peine une ou deux fois l’an, en général à Noël et à la fête patronale. Le reste de l’année, on vit sur le cochon. L’été, durant les grands travaux, on mange le jambon. Dans l’assiette, le porc est roi. Si autrefois l’on avait pris l’habitude de « jurer par le cochon », c’était lorsqu’il était en liberté dans les bois où il avalait tout ce qu’il trouvait, feuilles, faînes, glands, fruits. Mal nourri à ce régime, il lui arrivait d’attaquer quelque marmot de passage et de lui manger un bras ou un pied. On a vu comme on savait les juger avec la sévérité que ces crimes méritaient. Mais tout cela remonte au Moyen Âge. Depuis, les temps ont changé et, à la ferme, le cochon est gâté et choyé des mois durant afin de fournir, le moment venu, des jambons de poids et de qualité. Lorsqu’ils ont atteint les trois semaines, les porcelets sont vendus à la foire ou au marchand. Le plus pauvre les vend tous, ne pouvant se permettre d’en engraisser un pour son saloir. Les autres, selon leurs moyens, en élèvent parfois plusieurs. L’élevage porcin est alors fort intéressant car l’espèce se reproduit à un bon rythme. Avec quatre portées par an de dix à douze gorets, une seule truie, à sa mort, peut facilement se voir aïeule d’une bonne douzaine de générations, soit au total de cinq à six milliers de cochons.
    À peine le cochon acheté, on passe un fil de fer dans son groin afin qu’il ne gâte pas ses lards en fouissant le sol. Si c’est une treue (une truie), pas de problème. Si par hasard elle se révèle pleine, c’est une véritable bénédiction, un cadeau du Bon Dieu et un bon pied-de-nez au marchand. Si c’est un mâle, il faut le faire castrer. Cette opération est du ressort du spécialiste, nommé selon les régions le « châtrou » ou « l’affranchisseur ».
    À la ferme, on installe l’animal dans la « soue » ou la « seu », qu’il ne quittera que le jour de son exécution. Pendant tout le temps de son élevage, le cochon appartient au monde des femmes. Ne les rapproche-t-on pas, dans certaines régions, par un de ces adages mysogines comme savent en avoir nos ancêtres : « Jamais femmes ni cochons ne doivent quitter la maison » ? La maîtresse de maison ne s’en offusque pas, et chaque jour verse dans l’auge pâtée, épluchures, pommes de terre bouillies, raves, betteraves, maïs et petit-lait. De temps en temps, son homme ou le grand valet va tâter les jambons et apprécier la fermeté de la couenne et la

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