Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
Vom Netzwerk:
lavés, harnachés, crinières tressées et décorées, pour les faire bénir.
    Le 6 arrive la Saint-Nicolas, bientôt en concurrence avec le Père Noël, et le 13, enfin, c’est jour de sainte Luce (ou saint Lucie). Largement fêtée, chaque année, cette fête rappelle qu’« à la Sainte-Luce, les jours avancent du saut d’une puce, et au Jour de l’An, du saut d’une jument ». Le proverbe est encore répété aujourd’hui par nos météorologistes qui ignorent bien souvent qu’il est en réalité complètement obsolète.
    Luce, à l’origine, vient du latin lux (la lumière) et sainte Luce ne se trouve pas là par hasard. Avant le réalignement du calendrier sur l’année solaire par le pape Grégoire XIII en 1582, le 13 décembre coïncide avec le solstice d’hiver et le jour de sainte Luce est effectivement le plus court de l’année. Le calendrier a changé, mais pas le dicton dont les rimes tombent trop bien… Enfin, depuis le quatrième dimanche avant Noël, l’Avent (ou encore les « Avents ») a commencé avec ses interdits, sexuels et alimentaires, moins rigoureux et moins respectés, semble-t-il, qu’en temps de carême. Pas de mariage, pas de lessive, parfois même l’interruption des veillées, puis les quêtes de préparation de Noël de maison en maison où l’on « chante les Ô » et où l’on « dit les grandes Ô », cantiques religieux commençant tous par l’invocation « Ô ! » Ce petit-carême amène parfois feux follets et revenants, et dure jusqu’à la veille de Noël. Sa clôture est l’occasion d’un nouveau repas qui n’est autre que l’ancêtre de notre réveillon.
    NOS ANCÊTRES AVAIENT LEUR
« LIVRE DES RECORDS » : L’ALMANACH
    Les veillées, commencées les premiers jours de novembre, durent selon les lieux jusqu’à carnaval ou à Notre-Dame-de-Mars (Annonciation), parfois même jusqu’à Pâques. On dit qu’elles ont été tuées par la télévision, mais en fait, elles régressent dès la guerre de 1914-1918, victimes de la mécanisation et surtout de l’électricité qui, dans les années 20, pénètre peu à peu dans toutes les maisons, jusque dans les campagnes les plus reculées. Mais avant la radio, puis la télévision, la grande attraction de la veillée est sans nul doute l’almanach.
    Acheté au colporteur de passage avec d’autres petits livrets couverts de papier bleu (La Bibliothèque bleue), l’almanach est un livre que l’on regarde en famille. Je dis « regarder » car, en ce temps d’analphabétisation, ce livre raconte tout ou presque tout en images, avec des signes, des figures et des « logos » que chacun peut comprendre. Né vers le XV e siècle et diffusé dès le XVI e , l’almanach, dont le nom a été emprunté à l’arabe, renseigne nos ancêtres sur un éventail de faits capitaux : lunaisons, dates des foires, prédictions, conseils agronomiques…, tout en alimentant largement les récits des veillées par la transcription d’aventures saintes et merveilleuses, de secrets admirables, de curiosité inouïes. D’un certain point de vue, il est à la fois le Quid et le Livre des records de ces époques. On y trouve ainsi un « reportage » sur tel enfant qui a parlé (pour invoquer Dieu) le jour de son baptême, ou sur une certaine dame Vairet, de Blois, qui a dans les yeux un cadran solaire où l’on peut lire les heures. Les ouragans, les batailles militaires, la vie publique, la morale y nourrissent de larges rétrospectives d’actualité.
    Grande ourse ou Grand chariot ?
    Le mot almanach, emprunté à l’arabe, semble avoir désigné au départ « le livre de la Grande Ourse », autrement dit celui des prévisions astrologiques faites à partir des étoiles, au nombre desquelles celle-ci a toujours et partout figuré en bonne place.
    Considérée par les Hindous comme la demeure des sept sagesses, tout en symbolisant le cœur de l’homme (dont les sept étoiles représentaient les sept ouvertures), son nom varie selon les mythologies…
    Ce sont les Romains qui en firent une ourse, en souvenir de Callisto, une des conquêtes de Jupiter, transformée en ourse par l’épouse divine de ce dernier, dans une crise de jalousie. Elle erra alors dans les forêts, jusqu’à ce qu’elle rencontre son fils, resté quant à lui humain, et qui s’apprêtait à la tuer d’un coup de javelot ; tous deux frirent enlevés par Jupiter et placés parmi les étoiles, pour donner… la Petite et la

Weitere Kostenlose Bücher