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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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Guerre ont été surnommés les « Poilus »… Encore un mot qui tombait bien pour l’argot militaire, puisque la pilosité, traditionnellement, passait pour un signe de virilité.
    Cette appellation, très familière, fut cependant longue à devenir officielle. Elle le devint en 1918, lorsque deux chansonniers ajoutèrent un couplet à la fameuse Madelon, pour en faire La Madelon de la victoire, que Maurice Chevalier allait créer, avec pour nouveau refrain :
     
    Madelon remplis mon verre
    Et chante avec les poilus
    Nous avons gagné le guerre.
     
    Difficile d’imaginer, au succès de cette chanson, qu’elle avait commencé par faire un flop total à son lancement, un an trop tôt, en 1913… Il y avait bien la fille, le cabaret, le vin, mais il manquait la guerre, à laquelle Madelon doit tout, puisque c’est dans les tranchées même que son auteur, Charles-Joseph Pasquier, plus connu sous le pseudonyme de Bach, était allé parfois la chanter aux soldats… On notera enfin qu’en 1939 un nouveau parolier écrivit une troisième chanson qui en était inspirée, dont le titre suggestif était Victoire, la fille de Madelon , mais qui ne connut pas le moindre succès…
    Pour commémorer ce deuil, on construit entre 1920 et 1925 trente-six mille monuments aux morts, soit au rythme de plus de seize par jour. Monuments à la victoire et à la douleur, ils célèbrent aussi la gloire de la République, même s’ils ont souvent des allures d’images d’Épinal avec objets sortis du catalogue de la Manufacture des armes et cycles de Saint-Étienne.
    Selon les régions et les communes, ils vont de la simple stèle au mausolée-œuvre d’art. À Quiberon, c’est un menhir ; le plus souvent, c’est une simple colonne – qui vaut tout de même 10 000 F de l’époque – surmontée, lorsqu’on est riche, de la statue d’un poilu – coût : 4 800 F.
    Dans les Cévennes protestantes, on se contente d’une simple plaque sur le mur de la mairie, alors que dans les pays fortement catholiques on représente un poilu portant la statue de Jeanne d’Arc. D’autres donnent dans le pathétique du soldat mourant. On affectionne les clôtures d’obus, les bas-reliefs représentant les mères pleurant sur le corps de leur fils, ou quelque allégorie de la commune pleurant sa jeunesse. Parfois, on est plus réaliste ou plus amer. Au lieu du slogan traditionnel du genre « honneur à nos enfants », la commune de Gy-l’Évêque, dans l’Yonne, tonne un violent « Guerre à la guerre ! », alors que Saint-Martin-d’Estréaux, dans la Loire, grave sur la pierre : « Des fortunes scandaleuses édifiées sur les misères humaines. »
    Le 28 janvier 1921, un aveugle de guerre choisit, parmi huit cercueils, celui qui deviendra le Soldat inconnu de l’arc de triomphe de l’Étoile. Dans toutes les communes, discours ampoulés et banquets de combattants évincent la fête de Saint-Martin d’hiver, à la grande joie sans doute de toutes les oies du pays.
    L’été de la Saint-Martin passé, on a définitivement dit adieu aux beaux jours. Noël approche, avec quelques jalons tout au long du calendrier.
    Le 25 novembre est le jour de Mme Catherine. On fête en effet sainte Catherine d’Alexandrie dont la vie, hypothétique, semble bien avoir été inventée par quelque clerc médiéval, avec pour final son supplice avec roue et décapitation d’où le lait coule à la place du sang. Cette vierge martyrisée est la patronne des jeunes filles qui, à l’âge de quinze ans, ne peuvent plus sortir ni aller au bal si elles ne sont décemment « coiffées » et cela jusqu’à leur mariage. Dans chaque paroisse, la plus âgée des célibataires, confectionne un chapeau dont elle coiffe la statue de la sainte. C’est de là que vient l’actuelle coutume des catherinettes qui se développera lorsque le monde de la couture choisira cette sainte comme patronne.
    Le 30 novembre, jour de saint André, compte au nombre des fêtes chômées jusqu’à la Révolution, sans doute parce que saint André a été le premier apôtre choisi par Jésus-Christ.
    Le lendemain, c’est la fête de saint Éloi. Le Christ ayant ferré un cheval sous ses yeux en lui coupant la patte pour la recoller ensuite après avoir travaillé plus à son aise, saint Éloi est devenu le patron des forgerons. Il est également celui des cultivateurs et des animaux ferrés que l’on fait parfois ce jour-là aller en cortège, brossés,

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