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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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c’est « La Pédalette » lors des premiers temps de la bicyclette, en 1898, en pleine affaire Dreyfus, elle devient même « l’Absinthe antijuive ».
    Partout on « trempe son absinthe », selon un cérémonial qui à lui seul est tout un art. Il faut en effet savoir verser et faire couler savamment de l’eau glacée sur deux morceaux de sucre posés l’un sur l’autre sur une petite pelle en métal ajouré placée au-dessus du verre. Un bon « buveur » sait alors obtenir de merveilleux effets de couleurs et de formes, une brume laiteuse blanchissant le contenu du verre en torsades tournoyantes tout en dégageant un subtil parfum anisé. En ville, le garçon de café n’a que mépris pour le rustre qui ignore ces règles élémentaires.
    Cependant, les effets de l’absinthe sont bientôt dénoncés. Passant d’un extrême à l’autre, la « fée verte » devient le « péril vert », l’« hydre verte », dont on condamne l’usage. Une pétition générale recueillant trois cent mille signatures la dénonce comme un fléau social en 1906. Le 14 juin 1907, ce sont quatre mille personnes qui, sous la houlette du corps médical, de l’institut et du Parlement se réunissent place du Trocadéro, à Paris. La Belgique, puis la Suisse l’ont déjà interdite sur leur territoire. En 1915, la France en pleine guerre se décide enfin à les suivre. Une page de l’histoire des alcools est tournée et le champ est désormais libre pour le pastis.
    Reste enfin à parler de cette liqueur d’Orient qui est à l’origine du nom de nos « cafés ». Ce mot lui-même vient de son ancienne appellation en Arabie et en Égypte : caova , d’où le français « cahvé ». Le café pénètre pour la première fois en France par le port de Marseille, au milieu du XVII e siècle. À Paris, il est lancé par la grande « turco-manie » accompagnant la visite officielle à la cour de Louis XIV, en 1669, de l’ambassadeur de La Sublima Porte (ottomane) qui en offre au Roi-Soleil dans des serviettes à franges dorées.
    À ses débuts, cependant, ses propriétés sont fort discutées. Les uns y voient un remède qui fortifie l’estomac et arrête le cours des fluxions et des catarrhes. Les autres l’accusent d’être un poison attaquant le cerveau, relâchant les nerfs, disant même qu’il rend impuissant. La princesse Palatine estime ainsi qu’il devrait être recommandé aux prêtres catholiques « car il rend chaste ». Et, comme en toute chose, il est toujours un grand esprit pour s’égarer en un sot jugement que l’avenir saura démentir. Ici, c’est la marquise de Sévigné qui proclame que l’on se dégoûtera de Racine et du café. Racine est encore joué et le café est encore bu.
    La curiosité gagne rapidement Paris. On commence par vendre du café à la tasse avant que n’apparaissent des débits spécialisés. En 1702, un noble italien, Francisco Procopio dei Costelli, a l’idée de fonder le premier établissement élégant pour le boire. Il est tant imité que, sous Louis XV, la capitale compte six cents cafés et quatre mille en 1880 ! À la fin du XVIII e siècle, les tenanciers de ces maisons ont ajouté à leurs cartes de la limonade, du sirop d’orgeat, des glaces, du thé et du « chocolaté », comme on prononce à l’époque, pendant que se répand la mode des miroirs et des tables de marbre.
    Ce n’est cependant qu’au cours du XIX e siècle que le café conquiert le peuple. Les cafetières en fer-blanc ne se répandent guère avant le Second Empire, ainsi que les moulins à café. On achète surtout le café moulu. D’autre part, le café reste longtemps une boisson de femmes (à la campagne du moins) et surtout une boisson chère. De ce fait, consommée chez soi ou à la table d’un café, la boisson est souvent réservée aux grands jours dont les dimanches et s’inscrit donc au nombre des luxes de ces jours exceptionnels, jours de tous les plaisirs et, comme on va le voir, de tous les vices…
    Et le thé, dans tout ça ?
    La croyance populaire attribue la découverte du thé au divin empereur chinois Shên Nung, vivant vers 2 700 avant Jésus-Christ et qui, selon la légende, testa plusieurs centaines de plantes et en reconnut les propriétés médicinales.
    Devenu la boisson à la mode dans l’aristocratie chinoise, le thé conquit rapidement les Mongols, les Tartares, les Turcs et les nomades tibétains, pour devenir chez ces derniers un

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