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Comment vivaient nos ancêtres

Comment vivaient nos ancêtres

Titel: Comment vivaient nos ancêtres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Louis Beaucarnot
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ANCÊTRES VOYAGEURS
    Longtemps, le voyage se fait en groupe. Pèlerins et marchands du Moyen Âge cheminent de compagnie, comme plus tard les ouvriers effectuant leur tour de France.
    Tous se déplacent à pied, ce qui leur vaut longtemps le nom de « poudreux », à cause de la poussière s’attachant à leurs bottes ou à leurs savates. Il faut dire que les déplacements à cheval sont alors un luxe que tout le monde ne peut s’offrir. À la fin du XVIII e siècle, un aller de Paris à Lyon coûte environ dix-huit mois de gages à une servante. Voilà aussi pourquoi, lorsque l’on part tenter sa chance ailleurs, il n’est guère facile de revenir respirer l’air du pays. Mais si ce voyage est cher, sa vitesse en justifie pleinement le coût élevé, d’autant qu’elle ne va cesser de progresser.
    Sous Charles VII, un marchand pressé se déplaçant à cheval arrive à faire 56 km dans sa journée. Deux siècles plus tard, sous Louis XIV, il faut vingt jours pour aller de Paris à Madrid, un peu moins si l’on sait graisser la patte au postillon. Les routes de France sont alors dans un état épouvantable. Autant dire qu’elles n’existent pas. Mis à part quelques-unes au départ de Paris, aucune n’est vraiment « carrossable » au sens littéral du mot, et quand elles le sont, c’est sans pavés. Voyager reste donc, en ce temps-là, toute une aventure, une aventure de plusieurs jours, dans des conditions quasi héroïques.
    Les voitures, où s’entassent les voyageurs dans une promiscuité difficile à supporter, roulent par ces chemins défoncés dans un énorme fracas de fer, de vitres (quand elles en ont), de grelots, de coups de fouet et de jurons. À tout instant, les cahots indisposent les occupants et l’on doit souvent s’arrêter pour le soulagement de quelque besoin urgent. Chaque côte, quel que soit le temps, voit tout notre monde descendre et s’évertuer à pousser la voiture. Le soir venu on s’arrête dans une auberge qui assure confort et repos. Ce n’est plus, comme au Moyen Âge, un château ou un couvent. Les auberges et les nombreux relais de la « Poste aux chevaux », admirable institution moderne et organisée, jalonnent les routes. En ces lieux, on peut souvent « loger à pied et à cheval », c’est-à-dire que l’on y trouve aussi bien des chambres (que les voyageurs doivent souvent partager à plusieurs) que des remises, des écuries et des chevaux de rechange. Un maréchal-ferrant peut s’y charger des travaux d’entretien ou de réparer la voiture lorsque cela est nécessaire. Parfois une chapelle permet au voyageur de passage le dimanche d’entendre la messe avant de reprendre sa route, souvent encore bien longue.
    Nos ancêtres étaient déjà « timbrés »
    Le mot « courrier » désignait à l’origine l’ancêtre du facteur, qui courait pour acheminer les plis (papiers pliés) ou les « billets », dont le nom venait de « bulettes » (dérivés de « bulle », au sens de celle du pape, qui concernait l’acte revêtu d’un sceau). Bientôt, ces émissaires se mirent à « courir la poste » et l’on organisa la « poste aux chevaux ».
    Vint ensuite la « poste aux lettres » – ces « lettres » remplaçant les anciens plis et billets – qui fit acheminer les messageries par des « facteurs de messageries », eux aussi simplifiés en « facteurs ».
    Longtemps, enfin, le port d’une lettre (qui est le fait de la porter) fut laissé à la charge de son destinataire. Ce n’est que vers 1840, que l’on offrit à l’expéditeur de payer forfaitairement ce port, dont le règlement fut constaté par l’apposition sur la lettre d’une vignette : le timbre-poste, selon un mot qui après avoir désigné le son de la cloche, frappée par un marteau, en était venu à nommer la marque faite par des armoiries, frappées sur un cachet de cire ou imprimées sur du papier, avant de se rapporter à la marque de la poste.
    Le sens populaire de « timbré », signifiant un peu fou, ne date donc pas d’aujourd’hui et désignait un homme supposé « frappé », autrement dit « assommé » et n’ayant donc pas tous ses sens…
    En effet, si en un siècle, on est passé, grâce à l’amélioration du réseau routier, d’une moyenne de 2,2 km/h à une moyenne de 3,4, le voyage de Paris à Lyon, en 1763, par la Bourgogne, demande encore cinq jours pleins en « grandes journées » et six en « petites

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